Heure de réveil : 5h17 (ankylose)
C’est pas la joie mais j’ai pas envie de chouiner donc ça sera ton intro. Voilà 🙂
Anaïs, ce billet est pour toi, merci de ton implication ❤️
Je préviens, avant de commencer : j’ai aucun problème de conscience à bannir les personnes insultantes sur ma page. Je suis pas là pour argumenter mille ans, surtout sur ce type de sujet, tout est dit dans le billet, c’est un peu aussi le principe de cet endroit. C’est dans le titre.
🥨🥨🥨
Ce matin, je vais te donner mon avis sur les salles de shoot. Non, c’est pas du football, c’est des endroits ou les personnes usagères de substances peuvent s’injecter lesdites substances en toute sécurité, avec du matériel propre dans un endroit propre.
On va poser deux trois trucs directement :
– Les usagèr-es de substances ne le font pas parce que youpi la vie.
– Personne n’entre dans un état de dépendance juste pour le fun.
– L’usage de substances et l’addiction sont des sujets plus complexes que le simple sevrage.
– Ces personnes méritent respect, considération et bienveillance.
– Et ce, même lorsqu’elles présentent des problèmes de comportement.
– Et ce, même si elles peuvent être vues comme inquiétantes.
– Ignorer un problème ne le résout pas.
– Non, je te jure, c’est ce qu’on fait depuis le début et ça marche pas.
– Il faut trouver des solutions et ce devrait être l’objectif premier.
On avait fait un billet sur le sujet de la DROGUE EN CAPSLOCK précédemment, si ça te dit.
Fun fact : Tu sais qu’un ex toxique d’une amie non toxique lui a dit que j’étais une “junkie” parce que je fumais de l’origan ? Lui il fume des cigarettes, picole, mais c’est moi la junkie, tsé 🙎♀️
On a encore de tels apriori de merde sur le sujet qu’on se croirait en 1973, quand les politiques ont soudain réalisé que des personnes utilisaient des substances pour pas voir leurs gueules de connards à la télé.
Au lieu de chercher à comprendre le principe de la French Connection (on a été une plaque tournante de l’héroïne pendant un bon moment, oui) et les raisons à la toxicomanie, on a fait les français lambda : on a pénalisé le truc.
C’est vraiment ne pas comprendre le sens même de l’usage de drogue. Si tu interdis un produit, il sera toujours vendu ou un autre arrive ensuite. Je sais pas, merde, les US ont bien capté le problème avec la prohibition, normalement, non ?
Regarde le résultat de la guerre à la drogue aux Etazini, sérieusement. 1 décès toutes les 7 minutes…
Parce que c’est illégal, on fout en taule et c’est marre. Ça évite d’avoir à créer des structures et des organismes pour comprendre le fond du problème et aider les gens.
🌼 Le problème c’est que le monde ne veut pas de nous, qu’on vit dans une société excluante, discriminante, fondamentalement injuste et amorale.
J’exagère, vraiment ? On a un meilleur confort de vie et de mort en France qu’en Colombie, je dis pas. Faut niveler par le bas du coup ? Comme ça tout le monde sera au même niveau de désespoir ?
🐱🐱🐱
Il y a des drogues récréatives. Et effectivement, elles peuvent rendre euphorique, comateuse, un peu zen pendant un petit moment.
Et puis tu retombes.
Au fil du temps, c’est de moins en moins récréatif. Tout dépend de la substance, mais il y a forcément cet effet d’accoutumance. On va rechercher la sensation première, celle qui nous a fait “C’est comme ça que je veux être toute ma vie, c’était bien”. Mais on ne la retrouve pas, ou alors à plus hautes doses, et là on attaque le cycle de la dépendance totale.
Les personnes qui utilisent des substances pour se maintenir à flot moralement, y’en a plein (j’en fais partie). Ça détruit moralement, physiquement, ça tue tout, mais au moins pendant un (trop) court moment, tu es loin de tout. Et ça franchement je comprends. Quand tu sais que la vie n’a rien à t’offrir de supercool, c’est blasant.
La citoyenne lambda néglige totalement l’aspect souffrance de l’équation. On se dit “ah ouais ça se fait du bien en pleine rue, hein ?” parce qu’on a pas pigé ça. Je refuse de croire que des personnes sachant ce qui se passe réellement puissent ensuite traiter les “drogués” comme des tiques à éradiquer. “Ça” se fait pas du bien, “ça” se soulage momentanément d’une souffrance tellement immense que personne ne peut comprendre.
Admettons, tu as 15 ans et tu commences à prendre un quelconque truc. Si tu fais choper, on va tellement te pourrir que tu vas commencer à te cacher. Personne ne se demande pourquoi. Qu’est-ce qu’on peut bien vouloir fuir, à 15 ans ? Rien à battre.
C’est ce qui m’est arrivé (que avec du shit, j’aurais bien aimé faire mieux mais j’avais réussi à trouver que ça). Le cannabis m’a parfois desservie, mais il m’a souvent permis de souffler, ne serait-ce que 10 secondes. Plus de douleur physique, plus de douleur morale, juste un état décérébré enveloppant. Et ça, j’en ai besoin, oui. C’est ça ou les médocs.
Dans mon cas, multi-traumas, spondylarthrite, fibromyalgie, bipolarité (oui, je sais, oui, je fais attention), c’est aidant. Pas toujours, mais la majorité du temps, je reviens du balcon avec un sourire sur le visage et les choses me semblent soudain bien plus amusantes qu’avant et j’ai moins mal. En revanche, je sais que je ne peux pas écrire sous influence, donc je ne le fais pas. J’ai pris d’autres trucs, j’ai expérimenté, j’ai réussi à éviter la dépendance à un cheveu près mais j’ai une demi-sœur qui m’a tout appris sur l’héroïne quand j’étais plus jeune. Je n’ai jamais testé, et je me souviens de son visage surtout. Cette agonie qui n’en finit plus. C’est ça que je revois quand je pense aux drogues hors psychédéliques.
J’ai aussi perdu des amis. Alors j’ai tout fait pour ne pas verser dans le fossé.
Hier, j’ai pas eu une super journée. Genre, heu…vraiment vraiment moche journée. Rien n’allait. Plus la journée a avancé, moins ça allait. Alors je me suis un peu assommée pour qu’on soit demain plus vite. Hier, ça allait mal, mais un peu moins mal que ça aurait été sans rien. Je le sais, j’ai vécu une dizaine d’années sans rien avant de recommencer à fumer, et ça se passe MIEUX avec. Ça aide mes douleurs, ça aide mon moral, mais je suis vigilante à l’anxiété, je sais que ça veut dire lève le pied. Et je lève le pied. On peut avoir une consommation responsable et savoir gérer son utilisation, en fait. Tant qu’on reste lucide sur sa conso, on est en mesure d’envisager la suite. A mon avis c’est quand on se ment à soi-même (“J’arrête quand je veux”) qu’on est le plus à risques.
Edit février 2023 : ma conso a été réduite à son strict minimum depuis quelques mois maintenant, rien dans les mains, rien dans les manches !
Alors je parle de “drogue douce”, les effets ne sont pas comparables, mais le mécanisme est le même. Sauf que je peux arrêter de fumer relativement facilement, j’aurai 5 jours de gueule dans le cul et c’est tout.
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Puis les mécanismes de l’addiction, merde.
Tu as déjà essayé d’arrêter de fumer ? C’était dur, hein ? T’as eu des moments ultra tendus à rayer la table avec tes ongles rongés par le stress. Alors tu as peut-être utilisé le subutex nicotinique et tu t’es collé des patchs. Droguée !
Maintenant, imagine 1 million de fois pire et tu approches un peu de l’effet de manque de l’héroïne (et d’autres substances, oui).
Le sevrage nécessite souvent un accompagnement et c’est un passage cauchemardesque si j’en crois les nombreux témoignages que j’ai pu lire ou entendre.
Il y a la méthadone et les trucs dans le genre, mais franchement, on est pas au point sur le sevrage et le suivi, c’est souvent hyper violent.
Comme si les personnes usagères de substances étaient tellement loin dans la liste des priorités qu’on les a planifiées pour 2053. En vrai, ça n’intéresse personne, comme Nos SDF®. C’est “pas la priorité”. C’est jamais la priorité, sauf en temps électoral. On ignore un problème majeur de santé publique parce que ça concerne des personnes précaires. Enfin, la routine, quoi.
Il y a pourtant beaucoup de choses à faire. Et si il y avait les moyens derrière, ce serait formidable et je pense que ça permettrait bien plus que “dé-droguer” les gens. Je sais qu’il existe des structures, des initiatives excellentes. Mais elles ont pas de thunes, en fait. Parce que tout le monde s’en fout.
On s’en fout et on ne veut surtout pas voir ça dans la rue, ah non, qu’iels se droguent ailleurs. Mais SURTOUT PAS dans une salle de shoot, ouhlà, non. On sait pas où les coller mais on en veut pô.
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Moi, c’est surtout ça qui me tue. C’est assumé, et tout. Les gens ne veulent pas voir ça.
“Pas ça autour de nos écoles”.
Bah ça va être chaud, des écoles y’en a un peu partout quand même, non ? Dans un rayon de 2,5 km autour de chez moi, il y a 8 écoles. Et puis après ? Pas ça autour de nos pharmacies ? Pas ça autour des stations de RER ? On les met où, les gens ? Tu t’en fous ?
Ah.
Oui, ça facilite, quand on s’en fout.
Les gens ne veulent pas voir le fin fond de la précarité devant chez eux. Alors au lieu de se demander s’ils peuvent être utiles, ils éliminent le problème. Visuellement.
En gros, tu peux te droguer autant que tu veux si tu es en intérieur et que tu ne fais pas peur aux gosses. (Ou si tu fais de la politique) Pour disposer d’un intérieur, déjà, c’est tendu. Je doute vraiment que les usagèr-es se shootent dehors par envie de montrer l’exemple. Genre “Ah ouais je sais, je vais traumatiser des gosses aujourd’hui et me faire insulter par des boomers, allons prendre le métro avec nos Pass Navigo flambants neufs offerts par Pécresse pour rejoindre les copaines qui sont dans la blague, hahaha, on va bien s’amuser” 🙄
Je comprends, fondamentalement, qu’on puisse avoir peur. Là dessus, j’ai pas de problème. J’ai connu et rencontré ou croisé pas mal d’usagèr-es en fin de carrière qui pouvaient montrer des comportements très inquiétants. Plus ça va, moins ton hygiène corporelle t’importe parce que moins TOUT t’importe. Donc tu présentes pas forcément super, quand tu as quelques années de galère derrière toi. La solution de surtout laisser ces personnes dehors est à la fois économique et pratique, si on oublie la gène visuelle (sarcasme, oui).
(Je parle ici des personnes qui cumules les statuts usagèr-es x grande précarité, oui, y’a du tocard camé jusqu’à l’os à l’Élysée, mais eux c’est pas pareil, eux ils ont du fric)
Est-ce que c’est ça, le problème ? Que nos enfants bien aimés voient la misère ? Que nos enfants sachent ce qu’il arrive aux exclues du capitalisme forcené ?
C’est une bonne leçon de vie, pourtant : obéis ou tu finiras comme ça (sarcasme).
Donc en gros, on pense à nos gueules en disant “l’État s’en occupera”. Sauf que l’État il s’occupe plus de grand chose si on parle de dépenser de l’argent magique.
Et là, la déception : quelque chose est fait, oui, mais pas ce que tu veux. On ouvre une salle de shoot pour permettre aux personnes de réduire les risques en les laissant s’injecter leurs substances dans un lieu propre avec du matériel stérile. Je préfère ça à la transmission du VIH ou de l’hépatite B entre deux immeubles.
Or, la conso dans ces lieux permet aussi d’amorcer une vraie politique de réduction des risques. En gros, au lieu de faire comme si de rien n’était et en étant purement répressifs, on laisse les personnes venir dans un lieu de confiance en sécurité. Et pourquoi pas, les écouter et leur indiquer quels sont les dispositifs dont iels peuvent bénéficier. Le lien humain, le lien de soin, est archi-primordial. Souvent, les personnes usagères de substances sont coupées de tout et de tout le monde. Un tel lieu permet de prendre des habitudes, de parler si on le souhaite de son addiction, de renouer un peu avec le monde, quoi.
On refuse donc quelque chose de sain et positif par crainte que…que quoi, en fait ? Que les usagèr-es ne soient pas humilié-s publiquement ? Qu’iels ne chopent pas toutes les saloperies qui courent ? Qu’iels disposent d’un lieu d’écoute et d’aide ? C’est ça, qui est pas bien ?
Merde…ça en dit long sur la mentalité de certain-es.
🪐🪐🪐
“Oui, mais il y a des bagarres”
Oui, parce qu’il y a du deal.
Quand il y a de l’argent à se faire, il y a des problèmes. Oui, l’insécurité. Fermer les yeux et attendre que ça passe ne résoudra pas le problème. Si tu rend quelque chose illégal, ça ne le fait pas disparaître, ça le rend illicite et ça permet à n’importe qui de profiter de la faiblesse des autres hors cadre légal. Great.
Perso, je suis pour la légalisation à la Portugaise.
La répression, ça donne JUSTEMENT des dealers surpuissants et des bagarres. Si on cesse de pénaliser, on retire un élément hyper important de l’équation : la prise de risque.
Le dealer prend des risques, beaucoup. Entre l’approvisionnement et la délivrance de la substance, il se passe pas mal de choses. La personne qui consomme aura moins de problèmes lors d’une fouille, par exemple. On le sait, et les dealers se trouvent en position de force, de domination : ils peuvent décider de ne plus vendre à un client, parce qu’ils en ont d’autres. Ils peuvent fracasser des gueules pour une dette, parce qu’ils savent que la victime n’ira certainement pas au commissariat.
J’en parlais à un dealer de ma connaissance : la dépénalisation ou la légalisation emmerderait gravement les gens de sa profession. Il y a toujours des moyens, mais ils bénéficient directement de la répression.
🌼 Tout ça forme un sale système. Dealer – Usager – Police.
Devine qui prend le plus cher des trois ?
Ouais.
Ces personnes qu’on veut exclure de leur dernier lieu d’exclusion. Quand t’es déjà à la rue, on peut plus t’expulser, on ne peut que te déplacer. Alors on va te déplacer, et les nouveaux voisins vont pas aimer, etc. T’es entre le flic et le dealer, quoi.
Non mais voilà, en gros, la politique qu’on défend.
Je sais pas pour toi, mais je ne trouve pas ça super logique. Quand tu as de la moisissure sur ton mur, tu ne repeins pas direct dessus, parce que ça veut dire que ton mur est humide. Ou alors tu repeins par dessus en attendant que ça revienne. Pendant ce temps-là, ton mur pourrit mais tu ne le vois pas. Puis un jour ton mur s’effondre et tu chouines parce que tu n’avais rien vu.
🐰🐰🐰
Tu sais, la fameuse citoyenneté qu’on utilise dès qu’il s’agit de parler d’immigration ?
Ben elle consiste aussi à prendre soin de ceuxlles qui t’entourent.
Si tu veux contribuer à résoudre le problème, rejoins une initiative citoyenne, une association. Au lieu de mettre des banderoles toxicophobes partout, utilise ce précieux temps pour harceler les autorités afin que plus de moyens soient mis à disposition des personnes qui en ont besoin. Ce sera plus efficace.
Et ça permettra de couper un peu le cycle de l’exclusion. Parce que ce qui se passe est excluant. “Pas de ça chez nous”, ok, mais où, alors ?
Tu imagines la pure violence qu’on renvoies à des personnes en situation de fragilité ? Déjà exclues mille fois, encore rejetées. Pire : on les prive d’un centre adapté qui réduirait les risques, on veut juste qu’iels se barrent, de préférence là où on les voit pas. Je me dis que ces rejets successifs ne doivent pas aider au moral de personnes déjà au bout de leur vie.
Ouais, des fois c’est flippant, tous ces gens dans la rue.
🌼 LOGEONS-LES ! 🌼
🤷♀️
Un problème, une solution. Si tu les veux pas dans la rue, milite pour les reloger. Réquisitionne les bâtiments inoccupés, ouvre des squat, je sais pas.
Ah ouais nan, on veut pas. Tous les logements enrichissent sans doute quelqu’un qui a trop d’argent, quelque part. Les squats ? Des personnes qui habitent un endroit sans payer ? Quelle horreur, la stabilité du monde libre est en danger !
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🌼 Rien ne va, parce qu’on envisage tout ça par le prisme capitaliste.
Les gens doivent produire et consommer (mais pas de la drogue dans la rue). Les gens qui ne produisent pas sont indésirables. Iels volent les autres, qu’on se dit. Parce qu’iels ne produisent pas de valeur. Il faut qu’iels produisent absolument de la valeur, sinon on les met dehors. Pis de la valeur marchande, hein, pas de la valeur culturelle, faut pas déconner.
Alors que t’as des gens dont le métier est d’être député-e, des gens qui peuvent ne pas aller au boulot quand ça leur chante, qui sont rémunéré-es 5 SMIC pour ça et personne vient les emmerder. Cette histoire de production devient de plus en plus curieuse. Ça produit quoi, un député qui va pas au taff ?
Tout est logiiiiiique, absolument logiiiiiiique…
Mais ouais, la solidarité c’est pour les Bisounours 😩
Comme je le disais hier, traiter l’autre de Bisounours c’est admettre qu’on a pas de cœur soi-même. En gros, ce que veulent ces citoyen-nes, c’est dégager les gens qui dérangent leur illusion de normalité. Le sentiment qu’on fait tout bien. On va au travail. On achète un logement. On a des enfants. Avec en arrière-plan, justement, cette crainte viscérale de la précarité qu’on fait taire en s’accrochant à ce qu’on a telle la patelle à son rocher. On vit dans la peur de ne plus rien avoir. Qu’on nous montre cette réalité tous les jours nous le rappelle. Tout peut s’écrouler. Alors on s’agrippe à ses privilèges, histoire d’oublier que tout peut arriver. C’est humain, mais c’est pas productif. C’est vivre dans la peur de soi et la peur de l’autre.
Alors on lit des gens qui disent des horreurs sur “les drogués”. Parce qu’iels ne savent pas de quoi iels parlent. Mais nous, ça les console de se dire qu’iels luttent pour quelque chose, même si iels luttent contre, finalement.
Je nous trouverais presque pitoyables si le sujet n’était pas aussi terrible.
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Moi, ce que je veux dire, ce matin, c’est que ça me fait chier aussi qu’il y ait des gens dans la rue. Peu importe ce qu’iels consomment, en fait. Parce qu’on a assez d’argent, on a assez de logements pour tout le monde. On pourrait faire en sorte de rendre les choses un tout petit peu plus vivables.
Les gens qui heurtent la rétine des Citoyens Exemplaires ne sont pas là parce qu’iels en ont envie. Tu te lèves pas un matin en te disant, tiens, je vais commencer le crack, ça me semble une bonne perspective de vie. Personne ne rêve de devenir addict, personne ne rêve de vivre du manque, personne n’a envie d’avoir comme seul objectif de vie le fait de trouver de quoi tenir la journée.
C’est pas un choix. C’est un putain d’engrenage, et on regarde toutes ces personnes mourir, d’un air désapprobateur, parce que “quand même, ces drogués”.
T’es droguée à l’Euromillions, t’es droguée à la clope, à la binouze, au chocolat, à tes médocs, à la télé, t’es ptet accro au shopping, tu as ptet des TCA ou tu es accro au tatouage, je sais pas. J’en sais rien. Mais en réalité on est toustes drogué-es.
Et moi je viens pas t’emmerder quand tu clopes à côté de moi alors que je déteste ça. Je te laisse vivre.
On est d’une hypocrisie sans nom sur ce sujet.
Tu veux que ça s’arrête ?
🌼 Apprend à connaître les mécanismes de l’addiction.
🌼 Milite pour la réduction des risques.
🌼 Sensibilise tes proches.
🌼 Sois bienveillant-e avec ceuxlles qui sont victimes.
🐇🐇🐇
Si j’avais mis une intro j’aurais jamais eu la place d’écrire tout ça, donc je devrais te faire une conclusion un peu plus longue. Hélas, j’ai déjà tout dit et de toutes façons j’ai que envie de chouiner parce que gnagnagna mal partout météo de merde.
Pardon, je suis un peu revêche ce matin, ça ira mieux. Un jour ❤️