Heure de réveil : 4h56 (pisse de chat)
TW : Billet tueurs en série. Pas de description des crimes, on est pas là pour ça. Mais dérangeant billet, donc si c’est pas ta came, à demain ❤️

Hier, Kevan (le chat) me faisait les yeux doux, trop heureux d’être au calme, et Miki n’a pas exigé des choses toute la journée, je me disais que tout se passait pas trop mal, mais non, on change pas les habitudes énurésiques félines en deux jours.

Rien n’entamera ma bonne humeur légendaire prémenstruelle, RIEN !

J’ai du temps, j’en ai envie depuis un moment, ce matin on va parler de la daronne à Ed Gein. Enfin !!!

🐾🐾🐾

On va parler d’une mère abusive et de sa progéniture criminelle.

Pourquoi jamais les pères ? Parce que la psychanalyse, bécasse. Les pères sont de toutes façons soit très violents, soit très effacés ou carrément absents et personne n’a trop l’air de demander des comptes à ces messieurs. Mais nous, on va en parler.

🙆‍♀️ Le père abusif n’est pas abusif : c’est un père qui fait son taff. Il a la main leste ? Il peut. Il doit discipliner son petit monde. Boooon des fois, ok, il abuse un peu mais t’as vu le gosse qu’il se coltine ?
(Oui c’est du sarcasme)

Et puis, des fois, la mère se transforme, comme cela peut arriver sans conséquence criminelle, lorsqu’elle prend le contrôle total du foyer et de sa progéniture. J’ai subi plusieurs belles-mères abusives (3) et c’est extrêmement flippant, cette manière douceâtre de te dire les pires saloperies. L’une d’entre elles m’amenait je ne sais où, et s’est arrêté sur le bord de la route, pour me “””parler”””.
🚘 J’ai rarement connu de moment plus violent, psychologiquement parlant. Enfermée dans la voiture, au milieu de sapins vosgiens, garées au bord du fossé, sans échappatoire, à devoir subir ses récriminations et “conseils” pour rendre son fils heureux.
Une de ces mère est venue me dire qu’il existait des solutions pour mes problèmes de tétons qui n’avaient en réalité pas de problème. J’ai découvert qu’elle soutirait chaque détail intime à son fils… 🤢

Le problème c’est qu’on a, encore une fois, des figures stéréotypées sans profondeur. Elles n’ont pas d’autre dimension que leurs abus et on va les juger sur la propreté du napperon en dentelle sous le vase en porcelaine.

On ne dit que rarement si elles sont on ont été victimes, parce qu’elles ne sont qu’unidimensionnelles : femmes toxiques, abusives.
J’ai su ce qu’il était arrivé à mes belles-mères. Plein de raisons valables, aucune raison valable.

J’en ai rien à battre : on ne traite pas ses enfants comme ça.

Augusta Gein

📺📺📺

On va pas refaire la biographie complète d’Ed Gein, pas plus qu’on ne va détailler les raisons qui ont fait qu’il à inspiré le personnage de Norman Bates (Psycho) et ceux de “Massacre à la Tronçonneuse”, “Le Silence des Agneaux” et d’autres productions cinématographique de qualitay.

En résumé : il a pas géré la mort de sa mère et s’est mis à vouloir se transformer en femme avec…heu…une inspiration certaine pour Frankenstein…pour heu…sans doute la rejoindre, je sais pas…les détails sont graphiques, et c’était un excavateur de cimetière. On notera cependant qu’il n’a tué “que” deux femmes et n’est donc par définition pas un tueur en série.

☠️ Je viens d’ailleurs de tomber sur une boutique Etsy qui propose des objets tels que ceux saisis lors de l’arrestation de Gein. Pour être le moins visuelle possible on va dire que déjà faut pas aller voir, et ensuite qu’Ed Gein a un gros point commun avec le personnage de “Buffalo Bill” dans le film avec cette chère Clarice (Le Silence des Agneaux), à savoir “passion tannerie” qu’il a appris avec son père. Voilà. Va pas voir. Ou alors tu vas voir, si tu veux une coque de téléphone en peau synthétique mal cousue 🤢

🙀🙀🙀

Ed Gein (1906 – 1984) est né dans un foyer composé d’Augusta (1878-1945) et de George Gein (1873-1940). Il a un grand frère, Henry (1901 – 1944)

Tombes de Henry, Ed, Augusta et George. La pierre d’Ed a été très souvent vandalisée, il repose toujours ici mais sans pierre tombale. Photos trouvée via “Find a Grave”, lien sur l’image

Augusta est vraiment, vraiment, vraiment au delà de ce qu’on peut imaginer au niveau fanatisme religieux. De la même manière que la mère d’Ed Kemper et de bien d’autres, elle ne supporte pas les femmes qui sont “les réceptacles du péché”. Tu vois, elle a oublié qu’elle faisait partie du monde des femmes ou bien elle se rejette elle-même violemment car elle est déçue de son mariage, déçue de sa vie et de ses enfants et cherche à compenser cette déception en justifiant sa propre validité via le badge de meilleure croyante de l’année.

“Femme dure et dominatrice, Augusta ne trouve aucune difficulté à imposer ses croyances par la force, tant à ses fils qu’à son mari qui n’a pas son mot à dire dans l’éducation des garçons. En réalité, Augusta méprise profondément son époux, allant jusqu’à prier chaque jour pour que celui-ci meure et demandant même à ses fils de l’accompagner dans ses suppliques. George Gein se met à battre sa femme.”
(Wikipedia1)

“George Gein se met à battre sa femme” genre vite fait en passant, en voici, un mystère mystérieux. Je veux dire, ok, moi aussi à un moment si tu pries tous les jours pour que je décarre, je vais mal le vivre, mais la transformation du caractère, comme ça ? D’un coup ? Il S’EST passé quelque chose, c’est obligé. Elle a peut-être été “trop loin”2 ?

🐬🐬🐬

George Gein a vécu un événement extrêmement traumatisant en 1897 : ses parents et sa sœur sont pris, en voiture, dans une inondation-surprise de la rivière Mississipi. Ses grands parents maternels le recueillent par la suite. Il est résumé comme “insignifiant”.
Il manque de confiance en lui, sans rire, n’est absolument pas affirmé et a sombré dans l’alcoolisme précocement.

Augusta est née à La Crosse (Winsconsin) avec sa famille, dont un père ultra-patriarche et manifestement très croyant. Augusta a DU CARACTERE (EN CAPSLOCK) est est extrêmement bigote. “Ancienne Luthérienne”, issue d’une famille allemande, ça se marre pas trop. Je suis une quiche en religions mais les anciens luthériens sont visiblement bien bien bien barrés dans leur truc. Genre stop radicalisation, tu vois ? Non, c’est vrai, ça marche pas avec la Chrétienté.

🎃 Pourquoi le couple s’est-il formé ? Parce que quand on est dominatrice on cherche à soumettre, quand on est soumis, on cherche à être guidé. Je ne parle pas ici de BDSM. Au moins, dans le BDSM, on est consentant-e.
Pour George, qui n’a du coup que très peu de famille, la présence d’Augusta, très dirigiste, doit être rassurante et enveloppante.

Dans le bouquin auquel j’ai volé tout ce savoir (“Deviant” de Harold Schechter), on raconte qu’un soir, George rentre de picole, Augusta lui crie dessus, il la frappe. C’est le pattern de la relation : il s’enivre suffisamment pour atteindre ce stade où plus rien n’a d’importance et où les émotions doivent trouver une réponse rapide et efficace. Les coups, donc.
Je ne sais pas précisément ce qui provoque le passage à l’acte, mais à partir de ce jour, faudra plus lui causer, il picole puis cogne.

Ensuite, Augusta se résout à faire des enfants, totalement à contrecœur. Henry et Ed voient le jour, à son grand désarroi : elle aurait préféré des filles, ces réceptacles du…pardon je cherche la logique, j’ai du mal 😑

Henry Gein, le grand frère.

Au Paradis d’Augusta, il n’y a qu’Augusta, quoi. Les reste du monde n’a pas le droit de vivre.

George doit travailler, ce qu’il fait, mais la dalle. Augusta lui “demande” donc de se lancer dans un business à lui qui ouvre une épicerie. Assez rapidement, Augusta prend le contrôle de l’établissement, tout comme elle a pris le contrôle de son foyer et de la vie de ses proches. Elle décidera que tout le monde sera fermier circa 1913. Et ce fut fait 🧙‍♀

Concernant Ed, elle se promet le jour de la naissance que lui sera différent de tous les hommes. C’est une promesse tenue, Augusta, bien ouej !

🦆🦆🦆

Lorsqu’on demande à Ed Gein de décrire sa mère, les sanglots montent. Sa mère était tout pour lui, plus que TOUT.
“Seule une mère peut aimer un enfant comme toi” lui disait-elle.
Toxicité over 9000.

C’est elle qui a passé sa vie à prier pour lui, pour qu’il ne devienne pas un homme mauvais (c’est râpé), c’est elle qui l’a aimé et élevé, je pense que le mot “piédestal” ne rend pas honneur à la totale soumission docile du fils envers sa mère.

C’est aussi elle qui l’empêche de se lier d’amitié avec qui que ce soit, car elle est la seule femme dans la vie de ses fils. Elle interdira donc à Ed de voir d’autres enfants de son âge. A l’école, il sera irrémédiablement seul. Trop bizarre, trop efféminé (on est au début du XXe siècle), en parfaite inadéquation avec le reste du monde. Ce rejet renforcera encore le lien qu’il a avec sa mère.

🕳 Un lien très violent, entre amour fusionnel et punitions effroyables. Mais Augusta est la seule référence dont dispose Ed. Son père est de plus en plus hors jeu, se contentant de picoler en attendant la mort.

👉 Ce qui est intéressant, ici, c’est qu’Ed a le même comportement fuyant que son père. Il s’enferme dans le silence et la contrition, encaisse les coups sans faillir, préfère la maltraitance maternelle à la confrontation avec le dragon.

La maison de Plainfield, Wisconsin, dans laquelle la famille résidait avant qu’on crame l’ensemble de l’édifice.

🍒🍒🍒

L’obsession d’Augusta envers les “femmes de mauvaise vie”, c’est à dire l’ensemble des femmes sauf elle, va évidemment jouer un rôle majeur dans l’affaire. Cette diabolisation ne peut que confuser Ed. Sa mère est une femme mais c’est une Sainte. Une Sainte qui a eu deux enfants et qui a donc, à priori, couché avec un homme. Difficilement compréhensible pour un enfant.

On a un enfant, né à contrecœur après un grand frère classé dans la catégorie “hommes décevants” d’Augusta pour qui, décidément, personne n’est à la hauteur de ses attentes.

🛸 Son seul repère est sa mère, son seul référentiel, son prisme de lecture est celui d’Augusta, mélangé avec les troubles psychiatriques qui vont apparaître au fil du temps. Livré à une solitude étouffante mais réconfortante, Ed va développer son imaginaire d’enfant sur ces bases-là. Il est exceptionnel et “pas comme les autres hommes” aux yeux de maman qui est la seule à percevoir ses qualités. Les fantasmes qu’il développe ne sont effectivement pas communs.

On est sur une relation d’emprise exceptionnelle. Comme Augusta n’a pas eu de fille, Ed va se comporter comme elle le souhaite. Elle le modèle totalement. Il n’est pas un homme, au sens où sa mère l’entend, c’est à dire une personne capable d’une sexualité, de désirs (elle parle de gros porcs), de violence (comme son père) ou même de volonté propre. Il est un objet, l’objet de la toxicité de sa mère. Je doute qu’on puisse parler d’amour réciproque, malheureusement.

Elle a totalement neutralisé son enfant, et j’entends aussi ça au sens “castration”. C’est les freudiens qui doivent être contents. D’ailleurs j’ai un truc à ce propos dans mes 100 000 onglets ouverts.

🔒🔒🔒

En menant mes recherches, je suis tombée sur un article parlant du Dr Silvano Arieti (1914 – 1981), psychiatre considéré en son temps comme la référence en matière de schizophrénie (c’est le diag qu’on posera pour Ed qui finira ses jours en institut psychiatrique)

“Plus tard dans sa carrière, Arieti a remis en question la croyance psychanalytique dominante selon laquelle la personnalité et l’attitude de la mère constituent le facteur psychogène le plus important, insistant sur le fait que les processus intrapsychiques – ceux qui se produisent à l’intérieur du patient – conduisent à une “transformation de l’image parentale” dans laquelle la mère (ou le père) est perçue comme étant bien pire qu’en réalité.
[…] Ainsi, Arieti doit être distingué des autres théoriciens psychanalytiques de son époque, tels que Theodore Lidz et Gregory Bateson, qui attribuaient une part importante de la responsabilité de la schizophrénie du patient à la famille, et en particulier à la mère. En revanche, Arieti soutenait que des facteurs environnementaux et intrapsychiques, ainsi que des facteurs biologiques et génétiques, pesaient dans le développement de cette psychose majeure.”
(Psychology Today – Mark L. Ruffalo M.S.W., D.Psa.3)

Ça répond à plusieurs questions pour lesquelles je n’avais pas encore trouvé de réponse.

Pour la fiche Wikipedia de Silvano Arieti, c’est ici.

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Et ça colle bien.
Ed Gein a une daronne tout droit sorti des tréfonds Lovecraftiens, mais la recherche d’une cohérence, d’une stabilité, l’a amené à se forger cette image de mère parfaite. Sa mère l’a tout droit poussé dedans, oui. Elle a réussi à faire subir des maltraitances à tout son entourage, Ed compris, mais est toujours considéré comme une Sainte par ce dernier.

Oui, j’ai besoin de réconfort.

Sauf qu’à un moment, le cognitif se rend compte qu’un truc déconne, et cherche à rétablir son équilibre, ici en normalisant la violence, en l’intégrant totalement dans son psychisme. Parce qu’une Sainte ça tabasse pas, en fait. Une Sainte qui prie chaque jour avec ses enfants pour que le père meure, c’est pas une Sainte.

🧱 Le grand écart est très douloureux avec cette dissonance. Je ne sais pas à quel point la génétique a pu jouer sur sa santé mentale, mais sur une psyché instable, ce type de violences ne peut qu’aggraver tout dramatiquement.

🤔 Donc est-ce la faute de sa mère ? Je n’ai que mon propre avis à donner :
Oui et non.

Oui, parce que si tu es arrivé-e ici dans ta lecture, tu as lu le descriptif d’Augusta et c’est assez difficile de se dire qu’elle n’y est pour rien. Mais elle ne l’a pas rendu malade. Elle a fortement contribué à ce qu’il élabore un imaginaire “déviant” et aggravé la situation.

Le père est également en jeu, oui. Je ne dis pas qu’il aurait dû fracasser sa femme, mais le retrait systématique dans le silence, le désengagement éducatif total, puis le désengagement tout court, c’est là aussi très problématique. Le silence comme réponse, je connais bien, je pratique beaucoup. Mais des fois, quand tu as des enfants, tu te dis que ta sécurité personnelle passe après la leur.
Normalement.

🍻 Le mec arrive à picoler toute la journée, il a donc au moins un pouvoir : celui de pouvoir rien foutre pendant que ses gosses bossent aux champs. Je veux bien voir George comme une victime de son épouse, mais il a trouvé la solution la moins coûteuse pour lui et abandonné ses enfants à cette mère abusive.
J’ai du mal à ne le considérer que comme victime, oui. Quand on a des enfants, à priori, on pense à eux.
Normalement.

Pire, Ed ressemble à son père par certains traits de caractères et ça doit le faire souffrir énormément de voir sa mère critiquer des défauts qu’il cache en lui-même. Cette ressemblance doit, en plus, complètement nourrir la colère maternelle et renforcer le lien néfaste.

Le point d’orgue notable, outre les meurtres, est le décès d’Henry, le grand frère d’Ed lors d’un malheureux incendie dans des conditions extrêmement suspectes. Personne n’a pu avoir la confirmation mais il est très probable qu’Ed l’ait assassiné. Pourquoi point d’orgue ? Car Henry essayait de faire sortir Ed de l’emprise maternelle, ce qu’Ed n’a pas supporté.

🍄🍄🍄

Alors, est-ce la faute de sa mère ?
C’est chaud comme question, hein ?

👉 D’abord, je voudrais rappeler que les femmes sont capables de violence, qu’il y a des mères abominablement maltraitantes.

Il y a des enfances ravagées, et des enfances sans mère, comme celle qu’a vécu mon père. Sa mère détestait les enfants, mon père est un enfant hors mariage et elle a dû renoncer à sa liberté pour épouser un futur SS qui lui donnera son nom, mon nom. Elle détestait les bébés, et sincèrement, même si je suis contente d’être là quand même, elle aurait dû ne pas en avoir. Pas facile, à l’époque, d’être chidlfree, surtout dans la bourgeoisie allemande des années 30. Elle a vécu cette grossesse et cette maternité forcées avec beaucoup de dégoût, je pense, et n’a aimé aucun-e de ses petit-es enfants (tu vois, là si je fais féminin universel, on oublie mon petit frère et il a été oublié toute sa vie, donc non).

😣 Mon père n’est pas devenu une personne dangereuse, mais une personne totalement fucked up incapable d’aimer tout en croulant sur les traumas. Est-ce de la faute de sa mère s’il est né en 1937 et a subi une guerre en étant abandonné, enfant, entre la France et l’Allemagne ?

La négligence de sa mère lui a porté préjudice. A quel point le bruit des bombes l’a traumatisé ? Au point que j’ai des bouffées d’angoisse et un sentiment de panique urgentissime dès que j’entends un avion survoler la maison (Mais j’ai été élevée avec des récits de guerre, le double plaisir d’être d’ascendance d’Alsace-Lorraine-Vosges et d’Allemagne).

Je ne saurai jamais, pas plus que quiconque, ce qui a contribué à rendre mon père aussi malaimant. Je sais que sa mère était pas cool, mais je comprends ses raisons aussi. Sans accepter qu’on traite mon père comme ça, je peux comprendre qu’une grossesse et un mariage forcés ça fait pas du bien. Ses 9 mois en prison pour dissidence politique non plus. Oui, son mari est revenu à la maison avec l’uniforme au double S, elle s’est barrée. Badass au moins un peu.

Mais l’impact de la guerre, et de ses suites…car on pense ASSEZ PEU à l’après-guerre, surtout concernant les enfants boches non francophones qui vivent en France. On m’a frappée à cause de mes origines dans les années 80, laisse tomber après 45…et puis le sauveur de sa mère était un soldat français extrêmement violent, donc…on fait quoi ?

Oui, merde, y’a pas que moi qui dois souffrir sur ce billet !

🙈🙈🙈

On peut se dire que la daronne à Ed Gein était une harpie. Ce qu’elle était totalement. Je n’ai pas donné d’exemple mais j’en ai lu : violence, violence, violence.

Mais il avait aussi un père qui s’est totalement désengagé de la vie familiale. Père qui avait aussi ses raisons, oui. L’emprise, la violence de sa femme.

Le petit Ed n’avait donc aucun soutien de la part de son père, a subi des violences graves et répétées de la part de ses DEUX parents (et ouais, les coups de ceinture c’était pas Augusta), mais a normalisé ses comportements en transformant son prisme de lecture en fonction de ce qui lui nuisait le moins : maman est la seule pour moi, maman ne peut pas être une mauvaise personne, si elle s’occupe de moi, donc maman a raison…

C’est normal de se raccrocher au connu. Quand tu n’as ni soutien, ni guide, tu fais comme tu peux et si les données sont irréconciliables, ton cerveau trouve un moyen de tout faire coller ensemble.

Je ne m’avancerai certainement pas sur l’héritabilité du “gène de la schizophrénie” (parce que va définir “LA” schizophrénie). Je sais que ça a été étudié, que la composante génétique aurait été prouvée sur certaines variantes, mais je sais aussi que le terrain environnemental est crucial, dans l’affaire. J’ai trouvé un lien sur la génétique de la schizophrénie ici, si ça te dit.

🦜🦜🦜

Oui, je suis contente qu’Augusta ne fasse plus partie de ce monde.
Pour une Augusta morte, t’as trouzmille mères abusives mébon. C’est pas dommage.

Pour autant, la “déviance” de son fils ne lui est pas entièrement due. Beaucoup d’enfants vivent avec des mères abusives, j’ai vu ce que ça pouvait donner au long terme et je me suis jurée de ne pas être comme ça avec mon fils.

Je trouve aussi très caractéristique qu’on pense à Augusta mais pas à George. Ce type battait ses enfants, hein ? Pourquoi on considère ça comme un détail ? Au départ je pensais au pauvre type mais sources prises, c’est beaucoup moins net que ça.

La daronne à Ed Gein était une personne d’une toxicité plus grande qu’un seau d’arsenic. Elle est à l’origine de la plupart des fantasmes de son fils. C’est après sa mort qu’Ed commencera ses activités macabres. Ce n’est pas elle qui a tué, mais quelle est précisément sa responsabilité ?

J’en sais rien. Je sais juste que c’est toujours plus facile de trouver une cause tangible et immédiate aux déviances d’une personne. Et maman, au moins, elle est toujours là…keur avec les doigts.

 

Bonus : si jamais tu veux lire l’histoire, en anglais, avec des images vraiment dérangeantes et tout ça, tu peux aller ici à tes risques et périls.

  1. https://fr.wikipedia.org/wiki/Ed_Gein []
  2. note les guillemets []
  3. https://www.psychologytoday.com/us/blog/freud-fluoxetine/202104/revisiting-silvano-arieti-schizophrenia []