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CW : hétéro-cis-normativitéGnagnagna chuis crevée j’ai mal ouin ouin allez tais toi et écris.

J’ai eu une idée de billet il y a quelques jours en voyant un post sur (j’ai enfin réussi à m’extraire du piège des notifs en cherchant le groupe en question, au bout de 15 mn, j’ai même été gérer un problème avec ma mutuelle, focus, FOCUS) un groupe de soutien entre féministes hétéras (rigole pas ça fait grave du bien).

Le texte (attention sac à vomi nécessaire)

ÊTRE FEMME C’EST ÊTRE :
Une poupée à la naissance.
Une princesse à 15 ans.
Belle à 25 ans.
Passionnée à 35 ans.
Inoubliable à 45 ans.
Dame à 60 ans.
Spéciale à 75 ans.
Magnifique toute la vie…
Être femme c’est pleurer en silence les douleurs de la vie et sourire en seulement une seconde.
Être femme, c’est trébucher, tomber et se remettre sur ses pieds.
Être femme c’est être choisie pour apporter de la vie au monde…

Pardon. Mais.
OH LA GERBE C’EST PAS POSSIBLE DE FAIRE PIRE 🤢

C’est pas possible de faire pire en terme de fausse bienveillance paternaliste, la même qui te colle la main au cul en te tenant la porte, tsé.

Alors je vais essayer d’expliquer pourquoi c’est si moche sous l’aspect compliment.

Avant propos : ce texte est absolument hétéro-cis-normatif, je vais essayer d’être inclusive mais ça risque d’être compliqué étant donné qu’on travaille sur la symbolique de “la fâme” telle que relayées par ces images inspirantes des enfers. Beaucoup de sarcasme inside cependant.

Gart est mon personnage préféré dans Wayne’s World, j’avoue tout.

🦈🦈🦈

“Serre les dents et avance” c’est ce que m’a dit un lecteur hier, que je sais bienveillant, sur une situation qui n’a rien à voir, mais ça s’applique tellement bien ici que je préfère éclaircir ça : non, je ne parle pas de toi même si c’est maladroit de l’écrire même si tu le penses mais c’est pas grave tkt ça va parce que t’es pas COMME CES VIEUX MECS TOUT POURRIS LA.

C’est pas une femme qui a écrit ce texte. Sûre de sûre. Je t’en supplie ne me détrompe pas, question de sanité d’esprit 🥺

On va commencer par reprendre, ligne par ligne, ensuite on ira en Gary’s Mode Full Destruction. Si tu as la réf Gary’s Mod, bravo. Le jeu Tear Down serait plus approprié cela dit. Passons.

Tu veux PAS savoir

🥶🥶🥶

🥀 “Une poupée à la naissance.”

Au delà de l’aspect anatomiquement incorrect (les poupées ne font pas caca et leur caca ne remonte pas sur tout le dos, pas de cacapocalypse chez les poupées), on est déjà sur du sexisme pur et dur.

Une poupée, c’est sage, ça ne bouge pas, ça se laisse habiller (dans des vêtements inconfortables), ça n’agit pas de soi-même. Quiconque a eu un bébé, peu importe son genre d’assignation, sait que c’est évidemment pur bullshit. Ici, on idéalise la petite fille qui joue bien son rôle de petite fille : sa gueule, elle bouge pas, elle obéit.
Le choix du mot est tout sauf anodin et c’est effectivement un terme souvent utilisé par les gens qui voient un bébé habillé en rose : “Oh qu’elle est belle, on dirait une poupée !”.
Je dis habillé de rose parce que PERSONNE ne m’a jamais dit ça pour mon fils alors qu’il est sublime. C’est le plus beau du monde. Chut.

Garry’s mod, toujours.

🐧🐧🐧

🥀 “Une princesse à 15 ans.”

La “princesse” c’est la version plus âgée de la “poupée”. Une princesse non plus ne fait pas caca. Une princesse, c’est vaporeux, ça a une présence évidemment, mais pas écrasante, on dirait un joli vase souriant qui parfois dit des trucs avec sa bouche mais on sait pas trop quoi parce que tout le monde s’en cogne.

Alors j’ai pas (encore) d’ado à la maison mais je peux certifier sur les années d’espérance de vie perdues par ma maman que j’étais tout sauf une princesse…
Parmi mes potes mamans d’ados, j’en connais pas une qui définirait sa fille comme une “princesse”. Bon déjà par ici on est pas fans de l’aristocratie. Mais en plus un enfant, quel que soit son genre d’assignation, c’est TOUT SAUF SAGE !

En fait c’est le contraire : ce sont les enfants trop sages et trop calmes qui inquiètent. Quand mon gosse dit plus rien les yeux dans le vague, je sais qu’il y a un gros souci.

En gros, ta gueule, écoute, suis le mouvement et surtout, sois jolie. Une princesse c’est joli.

Le mot “princesse” pour désigner une fille de toutes façons c’est ultra-problématique en soi. C’est plaquer une image Disney sur une enfant et ça va la conditionner à penser qu’il FAUT qu’elle soit une princesse (Se taire, avancer, serrer les dents).

Visualises-tu le level de cringe potentiel avec ce jeu ?

🦞🦞🦞

🥀 “Belle à 25 ans.”

Ah ?
Et celles qui ne répondent pas aux critères de beauté règlementaires elles font quoi ? Elles ne sont pas des femmes ? Celles qui en ont rien à foutre ? Celles qui ont autre chose à faire de leur vie ?

Poupée, princesse, belle. Tu la sens, la grosse réification ?

La belle femme ne parle pas des masses non plus. Explicitement entendu à de nombreuses reprises : “Quand elle a ouvert la bouche elle était tout de suite moins jolie”. Ah bah ouais. Des fois on cause, John Bob, on y peut rien, les capacités langagières c’est parfois utile dans la vie, ne serait-ce que pour te dire que tu pues du bec.

La femme “belle à 25 ans” se conforme aux normes et ne s’exprime pas. Surtout, elle est “belle”. C’est tout. Elle est passée de poupée (symbole) à la princesse (symbole) pour devenir juste belle. Zéro humanité là dedans.

“Belle” en fait, ça veut dire que tu montres tes nibards.

🦕🦕🦕

🥀 “Passionnée à 35 ans.”

Là on arrive dans mes âges (je suis de 1982). Je suis effectivement passionnée as fuck, le texte aurait-il raison ?

Non.

On ne parle pas de mes passions de nerd, je crois. On parle de passion/amour. Pourquoi ? Parce que les 3 premiers qualificatifs n’étaient pas vraiment centrés sur la personnalité de la Fâme. Cela m’étonnerait beauuuuuuuucoup qu’on parle ici de passion pour les serial killer ou l’étude de la criminalité chez les femmes, encore moins de…ouuuuh…féminisme ! 👻

La fâme de 35 ans est mariée, c’est ça qu’on te dit. Elle est mariée et amoureuse, prête à porter la vie si ce n’est déjà fait, menant maison et famille d’une main de maîtresse, belle dans sa toute puissance ménagère, fière avec sa marmaille, et vaut mieux qu’elle montre le plus de “passion” possible là dedans parce qu’elle commence à devenir périmée pour la plupart des hommes. Oui, on parle de sexe.

Par ailleurs, le terme “passion” me renvoie évidemment au crime “passionnel” (expression de merde). On prépare aux affres de la souffrance de ce qu’on pense être de l’amour. On prépare à la difficulté de la vie conjugale qu’on peut réparer à grands coups de “passion”. On nous prépare à pardonner sans fin celui (on est toutes hétéro et mères de famille, tsé) qui nous fait souffrir, surtout.

🦎🦎🦎

🥀 “Inoubliable à 45 ans.”

Rappel discret que tu PEUX être oubliable si tu suis pas le guide.
Celles qui performent pas bien sont oubliables. Les Vraies Fâmes sont inoubliables.

En gros, on te prépare à te faire éventuellement larguer (pour plus jeune), et c’est effectivement la bonne tranche d’âge pour ça. Être “inoubliable” (au lit, en ménage) c’est tout faire pour que ton partenaire ne te quitte pas. C’est souvent une des peurs (renforcée par les stéréotypes) chez les femmes qui sont au delà de la quarantaine : vieillir, ne plus être attirantes, passer inaperçue et se flétrir dans l’indifférence.

Alors, sois “inoubliable”. Même si tu te fais larguer, ton ex aura une petite larme pour toi de temps en temps. Surtout s’il t’a laissé gérer les mômes.

C’est sensé être une satisfaction, c’est en réalité une pression sociétale extrêmement puissante et mortifère, exploitée sans limite par les hommes qui consomment les femmes comme des Pringles.


🌵🌵🌵

🥀 “Dame à 60 ans.”

Voilà. T’es passée d’oubliable à vieille dame. T’es contente ?
“Dame” c’est comme “Senior” ou “Technicienne de surfaces”, un bon gros washing des familles.

Vieille. Âgée. Mais une “dame”. C’est à dire discrète, élégante avec tes petits sacs à main de vieille et tes Scholl, bien conformée aux attentes patriarcales après une vie entière en coercition.
On est encore dans le symbolisme, celui de la femme périmée qui reste élégante malgré son évident manque de sex-appeal.
Elle DOIT rester élégante parce que sinon, elle n’a plus rien. C’est tout ce qui lui reste. C’est atroce de dire ça. Une Dame. J’t’en foutrait…

Y’a des meufs de 60+ piges qui sont ultra badass et qui ne seront jamais des “dames” car elles sont bien plus que la somme des qualificatifs qui leur sont donnés au cours de leur vie.

Le truc devient plus drôle quand tu es une mamie, finalement.

🦂🦂🦂

🥀 “Spéciale à 75 ans.”

Oui, si à 75 ans tu n’as pas développé de super pouvoir, tu es à benner. “Spéciale” ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

Que tu as bien vieilli et que tu es une grand mère épatante qui fait des tartes au pommes même pas empoisonnées pour tes petits enfants.
Si tu es fatiguée par la vie, si faire des tartes te fait chier, si t’es bien contente de pas avoir de marmaille qui te tourne autour, sache que tu n’es pas une femme, ou alors tu n’es pas une femme de 75 ans. Ou alors, tu es oubliable et pas spéciale.

T’as serré les dents, maintenant tu “profites” de tes vieux jours en étant une mamie extraordinaire. Objectif de vie. Wow.


🐮🐮🐮

🥀 “Magnifique toute la vie… “

🙄 ça c’est au cas où t’as pas compris qu’on attend juste de toi que tu sois belle et ta gueule. C’est ça, ton objectif : être magnifique. Toute ta vie. Commencer la magnificence en “poupée” muette, la poursuivre en tant que “princesse” timide, persévérer en étant juste “belle”, paniquer en sentant qu’on se dévalue sur le marché de l’amour alors devenir “inoubliable” puis, une fois le cap passé, une “dame” parfaitement asexuée, une Lady “spéciale” de laquelle on dira que c’était une belle femme même si elle a gagné le Nobel de la Paix.

🐢🐢🐢

🥀 “Être femme c’est pleurer en silence les douleurs de la vie et sourire en seulement une seconde.”

SERRE LES DENTS PUTAIN !
Un homme ça pleure pas, une femme ça a le droit mais en silence dans la solitude. Et surtout, c’est être capable de réendosser ton rôle de femme/maman/épouse/whatever en deux secondes lorsque le monde libre a besoin de tes talents au gratin de chou-fleur.

On a le droit de souffrir, mais pas trop fort. En plus c’est chiant, avant on pouvait les interner facilement, maintenant on doit supporter la vue de femmes ostensiblement malheureuses malgré tout ce qu’on fait pour elles.
La douleur fait partie de la vie des femmes, faut faire avec et avancer.
Ta gueule et sois magnifique.

C’est une arnaque et une arnaque mortifère. Beaucoup, beaucoup, beauuuucoup de femmes sont très malheureuse dans leur vie de couple ou leur vie de famille, n’osent rien dire parce que c’est normal de souffrir, c’est ce qu’on leur a appris. Un homme c’est souffrant. Des enfants aussi. La vie encore pire. Elles ont déjà bien de la chance d’avoir été mariées, alors…

Je ne sais pas si tu as remarqué, sans doute que oui si tu es une femme, mais on a beaucoup cette préparation à la douleur. “Faut souffrir pour être belle” au stade “princesse”, faut souffrir pour faire et élever des gosses, faut souffrir dans son ménage…

Heu ouais mais non en fait. C’est pas serrer les dents qu’il faut, c’est au contraire l’ouvrir bien en grand et gueuler que ça ne nous convient pas.

Là tu cherches mamie. Au lance-roquettes.

🐿🐿🐿

🥀 “Être femme, c’est trébucher, tomber et se remettre sur ses pieds.”

Une re-couche de “ta gueule et avance”.

🦖🦖🦖

🥀 “Être femme c’est être choisie pour apporter de la vie au monde…”

FAIS DES GOSSES T’AS COMPRIS ?

“Choisie” hahaha. Génial. Hahahaha. Pardon je vais faire un tour à la bouilloire je commence à dévisser un peu, le stress induit par ce texte commence à me faire ricaner toute seule.

ok

Rien ne va. Déjà on est pas “choisies”, boloss. Ensuite on peut ne pas “apporter de la vie” si on en a pas envie. Et si on le fait ce peut être par les enfants mais surtout notre présence chatoyante.

🦋🦋🦋

Je conchie ce genre de texte, mais ça, je pense que tu as saisi.
C’est ni anodin ni inoffensif. Ça diffuse une certaine image de “la femme”, celle qu’on avait dans les années 50 et dont le seul choix est la couleur de la nappe du déjeuner et si on fait rôti ou gigot ce dimanche.

On te dit : sois belle, sois reconnaissante, ta gueule.

Le fait d’être une Vraie Femme est vendu comme un privilège alors qu’il s’agit d’un mécanisme de domination. La beauté est une prison dans laquelle on nous enferme toutes. On est belles et utiles (les enfants, le ménage), mais on peut donner la vie et avoir ce lien si particulier avec notre progéniture, alors c’est sensé compenser.

Ça compense que dalle.

Le “Mais qu’est-ce que vous êtes courageuses” me donne des envies trop violentes pour que je les décrive ici (tout ce qui m’est passé par la tête me ferait zucc instantanément, je tente pas).

Pourtant, on souffre et on est courageuses pour la grande majorité d’entre nous, c’est quoi le souci ?
Le souci c’est qu’on nous vend quelque chose de totalement infondé. La souffrance n’a pas lieu d’être. C’est pas une fatalité, la douleur et la souffrance. Malheureusement, si tout le monde pense qu’on peut rien y faire, alors ça persiste et on continue de souffrir de SPM et d’endométriose parce que personne n’en a rien à carrer. On est sensées souffrir durant nos règles, oui. C’est comme ça. Ou alors, on est pas sensées souffrir, selon lae gynéco, mais dans tous les cas, on peut rien pour toi, ça fera 75€, merci, au revoir.

L’accouchement est une terrible épreuve, grave que oui. Mais on ne fait rien pour améliorer les conditions d’accouchement en milieu hospitalier, celles qui veulent donner la vie chez elles sont traitées comme des folles irresponsables, on reste sur la position “sur le dos” pour arranger le personnel médical alors que ça complexifie encore plus les choses…

Avoue, t’as envie de tester ce jeu, maintenant.

🐡🐡🐡

En gros, on POURRAIT avoir des solutions pour diminuer la souffrance. La souffrance liées au fonctionnement de nos organes génitaux, d’une part, la souffrance morale liée aux oppressions patriarcales, la souffrance amoureuse de retomber toujours dans le même vieux piège de la carence affective.

On pourrait. Mais ON NE LE FAIT PAS.
Au lieu de ça, on te dit “c’est normal de souffrir” et on te laisse en carafe en tongues sur l’aire d’autoroute de Verdun. On veut que tu te résignes tout en pensant être “spéciale” et “inoubliable” histoire de faire passer la pilule.

Bienvenue à Verdun !

Je déteste les mecs qui disent “Ah les femmes, les pauvres” larmichette à l’œil alors qu’ils se comportent par ailleurs en purs connards égoïstes à la capacité de gestion des émotions moins efficace que celle d’un enfant de 5 ans.

“Ah, les pauvres”. Pis rien. Rien ne se passe. Parce que personne ne veut que ça change. Si on commence à voir les femmes au delà de leur aspect physique et procréateur, c’est le début de la fin : on pourrait se rendre compte qu’elles ont pas mal d’autres cordes à leur arc que faire des gosses et être une potiche.

Ici on valide l’injustice, on la retravaille un peu et on nous livre un texte inspirant qui fera sourire les victimes qui se diront “Ouais je gère trop bien”. Tu gères trop bien, malgré l’objectification, le renvoi permanent à ta sexualité, malgré le plafond de verre, le regard des hommes, les attentes physiques surréalistes.

Ouais en fait tu gères pas trop bien du tout, tu survis.


🦩🦩🦩

“Les femmes résistent à tant de souffrance, c’est si inspirant”.
Ah pardon j’ai une autre montée de violence explosive, je reviens 😬

Donc on pourrait aller mieux, mais pour ça il faut rejeter cette idée que la douleur et la souffrance font partie du job. Mais les mecs se font du beurre sur cette idée. Si une femme est déjà persuadée que l’amour est souffrant, elle ne sera pas étonnée. Au contraire, c’est lorsqu’elle rencontrera un homme un peu différent qu’elle ne comprendra pas (c’est ce qui m’est arrivé avec mon cher et tendre, je ne comprenais pas qu’il soit un mec bien je pensais qu’il y avait un piège). Pire, plusieurs d’entre nous, et ça a pu être mon cas, ne rencardent pas certains mecs trop gentils, parce que ça cache un truc. Le serpent se mord la queue. L’amour ne peut qu’être passionnel, il ne peut se vivre que dans la douleur.

On en revient au “c’est normal d’avoir mal au ventre durant ses règles”.
Ok. C’est habituel, c’est fréquent, ce n’est pas normal en 2021.
Sauf que si tu as déjà intégré l’idée que les règles faisaient mal, tu ne vas pas chercher plus loin que “c’est normal”.

Tous les accouchements ne sont pas atrocement douloureux, non plus. On peut accoucher dans de bonnes conditions. Oui ça fait mal, évidemment que ça fait mal, mais si on nous laissait un peu la liberté d’accoucher comme on en a envie, si on travaillait sur cette douleur, on en serait sûrement pas là. Mais non. L’accouchement se fait dans la douleur et sur le dos, point barre.

FASTOCHE

☠️☠️☠️

Le principe ici c’est d’enfermer “les fâmes” dans un rôle. Plus particulièrement ici, dans la beauté, la sexualisation et l’endurance à la douleur.

Les injonctions à la beauté et à la maternité permettent de contrôler les corps et occupent l’esprit. Les injonctions contradictoires concernant la sexualité vont te placer dans une catégorie bien particulière : frigide, allumeuse, salope, putain.
Sauf quand tu conçois. Là t’es Mère. La flamboyance de la maternité. Mais sinon, t’as toujours tort. Et quand t’es maman, t’as de toutes façons encore tort dans tous les cas. Le discours sur la douleur permet d’évacuer toute velléité de remettre en question les deux points précédents, et le tour est joué !

Si le modèle est si parfait, si tout s’emboîte bien, chacune sa place, si on suit les règles du jeu, on souffrira quand même parce que “boys will be boys”, les hommes font souffrir, c’est dans la notice. Si c’est dans la notice, rien d’anormal : on est destinées à la souffrance. Alors tout roule, plus ou moins, et personne ne remet le modèle en question.

“Je voudrais…
– Oui mais t’es belle, quand même.
– …plus de considération…
– Je viens de te dire que t’étais belle, tu veux quoi de plus ?
– …plus d’amour…
– Arrête ton char évidemment que je t’aime, tu te fais des films.
– …plus de liberté…
– Mais qui va s’occuper des enfants ? Et tu veux ça pour aller voir ailleurs, hein, c’est ça ?
– …plus d’égalité entre nous…
– Oui enfin je ramène environ 21% de plus de thunes que toi quand même, t’es bien contente.
– …plus de respect…
– Oh, tout ça parce que je t’ai dit que je trouvais sexy les jeunes de 25 ans ? Mais non ma chérie tu es toujours très heu..belle…voilà…belle…”

Belle.

Fin du débat.
(Non en vrai on a dépassé les 3000 mots on touche à la fin)


🦕🦕🦕

Donc non, on est pas des poupées, on est pas des princesses, “belle” n’est pas un objectif ultime de nos vies, on ne sera pas des “dames” élégantes avec foulard et sac à main, et à 75 ans j’espère bien continuer à déconner comme avant. Si je suis toujours là.

Les gens qui commettent ce type d’image sont des criminels. Ce genre de merde propage ces idées fausses qui rendent des femmes malheureuses. Ça te dit en filigrane : conforme-toi et tout se passera bien.

Mais allez bien vous faire foutre avec vos images de merde, à la fin. A chaque fois que j’en vois une passer, et heureusement avec les années je ne les vois que dans les groupes féministes dans un but de dénonciation, j’ai envie de fracasser un objet random autour de moi. Et là le seul truc que j’ai c’est un bouledogue en balle anti-stress, ça va pas faire le job. Nan je cherche plus pourquoi chaque matin je me réveille avec plein de jouets d’enfant sur mon bureau…

C’est ni “innocent” ni “bien intentionné” c’est de la merde en barre. Même si le mec qui a fait ça était bien intentionné, BAH C’EST RÂPÉ. Je m’en fous, de tes intentions, t’es sexiste as funk et ça se voit.

Je vais investiguer sur cette histoire de bouledogue.
Adieu !