Heure de réveil : 4h46 (gnagnagna t’as changé un meuble de place, si c’est comme ça je joue avec les rideaux)

Hier, il était 13h37, et comme toujours, j’ai ricané intérieurement.

1337 ? Ah bah pour 1312 y’a du monde, pour 1337 un peu moins.

Ce matin, on plonge dans les internettes de gros H4xx0r et on parle de la culture internet LEET de cette époque à travers ce site fabuleux : tRoU dU cULz hiDEoUt (http://www.tsgk.net/cowboyz/tdc.html). Si tu connais aucun de tous ces mots, tkt. Si tu connais tous ces mots, bienvenue dans la nostalgie ❤️

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tRoU dU cULz hiDEoUt est un site que j’ai découvert grâce à un pote de formation. Ma première formation en infographie, en 2001, près de la rue des Pyrénées dans le 20ème. C’est là bas que j’ai eu mes premiers CD pirates : Adobe Photoshop 5.5 et Adobe Illustrator 10. A l’époque, point de manœuvre compliquée pour pirater : la clé était inscrite sur le CR-ROM au marqueur (fallait penser à le recopier avant l’installation par contre). Le seul truc chiant du piratage c’est que j’avais pas encore l’ADSL à la maison et que quand je l’ai eu, bah c’était pas la fibre. Toujours plus, jamais assez !

Ah, les années peer to peer, Kazaa, IRC et tout ça… 😱

Selon l’INSEE, en 2004, 45% des foyers étaient équipés d’un ordinateur, 31% avaient un accès internet. Je n’ai pas les stats pour 2001 et le site de l’INSEE est toujours assez chiant à creuser.

A cette époque, j’avais un téléphone Ericsson T29 qui avait un clapet et qui vaut 290€ aujourd’hui. J’aurais dû le garder.

Et encore, là, j’avais du haut de gamme cher et tout. Oui, j’ai eu un Nokia (pas un 3310) et j’ai eu un des premiers Samsung à clapet (que j’ai toujours, un D600).

Par contre, internet sur le téléphone c’était le WAP (Wireless Application Protocol), les débuts de l’utilisation des réseaux de données avec des sites spéciaux pour mobiles. Je ne te raconte pas comment l’arrivée du responsive design m’a convaincue. Normalement, tu es 54% à me lire depuis mobile ce matin. Je ne fais quasi rien niveau adaptation du design, le thème s’en charge tout seul et c’est magiiiiiique (non, en vrai c’est pas magique, c’est même plutôt chiant mais ça fait magique).

J’ai aussi connu le minitel, parce que je suis une vieille chose fragile.

BREF.

📞📞📞

J’ai eu 20 ans en 2002. Mon père m’a appris l’informatique sur son vieux Mac LCII, j’ai immédiatement adoré ça, j’avais 8 ans, mais à l’époque :
👉 Les ordinateurs coûtaient extrêmement cher
👉 Personne n’envisageait les futures carrières liées aux métiers de l’informatique, sauf mon père et moi.

Dès que j’ai été suffisamment autonome, j’ai acheté mon premier PC. Le premier a été co-acheté en 2001, mon premier à moi, je l’ai monté début 2005, lors de ma seconde formation en infographie multimédia (stp “multimédia” ça claquait en 2005).

Aujourd’hui, je me lève et mon PC a fait ses mises à jour tout seul comme un connard. J’achète mes tickets de bus par SMS et j’ai tellement toute ma vie sur mon smartphone que je ne le sors quasiment jamais en rue, je ne décroche pas, je ne fais que, éventuellement, changer de chanson quand mes écouteurs Bluetooth ne répondent pas bien. Mon téléphone a coûté 60% du prix d’un PC de l’époque et il a un milliard de fois plus de puissance.

Voilà pour l’intro-rétro-nostalgie.

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tRoU dU cULz hiDEoUt, donc. Ce site. Mais ce site. C’est tout un pan des débuts de la geekerie en France. Des vrais débuts, non, mais ça marque l’entrée de l’ordinateur et d’internet dans les demeures bien avisées. Internet était dérèglementé, comme un Far West virtuel. Chacun-e faisait son site .free.fr, on parlait sur des forums et nos messageries instantanées étaient Microsoft Messenger, AOL, ICQ et IRC. Rien n’était simple. Rien. On galérait comme des oufs avec des trucs qui nous prennent 0.003 secondes aujourd’hui.

Juste l’intro du site, le Comic Sans, l’illisibilité voulue :

🐦 “Kikoo les amis !!! :))))) Aujourd’hui, Internet c’est super-cool, ca le fait, moi je kiffe trop !!! :)))))) Même sur NRJ ils sont branchés sur le Net, alors toi aussi n’hésite pas, rejoins nous, on est super potes, on délire grave et on drague des meufs !!! :))))))))))))) LOL !!! :)))

GeNeRaTiOn LiNuX
Après avoir écouté du hard-rock, fumé des joints et taggé “à mort les keufs”, tu ne sais plus quoi faire pour être encore plus rebelz ? No problem, prends ton tit CD Linux et viens avec moi te la péter comme un ouf.
L’aventure est au coin de ton News reader. Découvre comment te faire flamer par 7000 personnes en moins de 30 minutes. En exclusivité, les meilleures signatures de c0wb0yZ pour devenir un nEwSgRouPz gUrU.

Fatigué d’etre un c0wb0y ? Tu veux devenir le Sherrif que tout le monde admire dans le saloon ? Prends ta tite étoile et ton Server IRC avec toi, je t’emmène dans le fabuleux monde des IRCopZ
Tu as toujours voulu etre clown, mais tu sais pas bien faire les galipettes. Alors devient clown sur IRC !! : Devient WaRLoRdZ !!! PHEAR WARLORDZ !! Viendez les lamez, y’aura du 7th Sphere.

jE v3uX eTrE uN vRai hAcKeR p0uRsUiVi pAr La dST eT eCrirE d4nS dEz e-ZiNeS cLaNdEsTiNs qUi pArlENt d’AnArChI3 eT dE sPoOfinG.

Tu es Jean-Patrick Trouduku, tu aimes le VTT, l’équitation, Internet et la lecture ? Voici tout pour faire une vraie home page de daube, avec du Javascript pourri et du blink de partout.

IRC est un monde sans pitié, où seuls les plus forts survivent. Si tu veux impressionner les gens pour qu’ils te respectent et enfin avoir des amis, c’est ici qu’il faut aller. Du /whois au nuke, tout pour être un boss sur IRC et devenir un jour op sur #el33t ou #france.”

Par où commencer…?

📺📺📺

Par le webdesign, bien sûr !

🐦 “Ma vie est sans interêt, alors pourquoi faire une homepage ?
Parce que tu es un trou du cul ! La réponse me paraissait évidente. Le but d’une homepage n’est pas d’intéresser les gens ou de participer au bien-être du Net, il consiste juste à dire “J’ai une homepage” et à marquer l’adresse sur sa carte de visite qu’on se fait pour l’occasion. Il ne faut pas t’inquieter si tu ne sais vraiment pas quoi mettre sur ta homepage, je suis un c0wb0y du web experimenté, et je vais te donner des “trucs” qui te permettront toi aussi d’avoir une vrai homepage de daube.

Je n’y connais rien en HTML, comment puis-je apprendre ?
Mais où a tu lu qu’il fallait connaitre le html pour faire une bonne homepage à 2 francs ? En vrai mec uNdErGrOuNd que tu es (voir section Hack da weurld) tu vas te récuperer FrontPage en warez et à toi les joies de la cyber-création multimedia interactive. En revanche, ne dis JAMAIS que tu utilises Frontpage. N’hésite jamais à comparer le C et le HTML, en disant par exemple que quand on a fait de l’HTML, le C parait facile. Oublie pas, tu es une el33t, un tEcHnOLOgY wiZaRd.”

Je suis désolée, j’ai envie de tout citer, chaque mot est une petite pièce d’or dans ma tirelire à nostalgie.

🐦 “Maintenant que j’ai les bases techniques, je mets quoi dedans ?
Le but de la homepage doit être de faire croire aux visiteurs que y’a plein de choses dessus. Donc, fait le maximum de rubriques. On peut déjà citer les plus connues : Moi, Photo de Moi, mes hobbies, links, Pamela Anderson, le VTT, Le cannabis, IRC.
Evidemment, chaque rubrique ne dépassera pas les 15 lignes de textes. Par exemple, pour la rubrique “Moi” il suffira juste de mettre ton nom, ton prénom, ta date de naissance et tes études si tu en fais. Pour les photos, il te faudra scanner les photomatons que tu as fais au centre commercial. Tape directement dans le scan en 16 millions de couleurs et n’hésite pas à faire grimper la résolution pour que ta tête soit bien lente à charger. Si tu tiens vraiment à polluer Internet, tu peux aussi scanner tes photos de vacances (toujours en 24 bits, 2300×1800) en Espagne. Oui, je sais, tout le monde s’en cogne, mais il faut bien justifier les 5mo de place libre pour ta page quand même.”

J’avais oublié l’hilarité instantanée à la lecture de ce site.

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Non, on va commencer par le LEET speak.

🐦 “Le leet speak (en leet speak : 1337 5|*34|<), de l’anglais « elite speak » (littéralement, « langage de l’élite »), est un système d’écriture utilisant les caractères alphanumériques ASCII d’une manière peu compréhensible pour le néophyte (appelé noob et déclinaisons) pour s’en démarquer.

Le principe est d’utiliser des caractères graphiquement voisins des caractères usuels, par exemple « 5 » au lieu de « S », « 7 » au lieu de « T » ou de façon moins évidente « |_| » au lieu de « U » et « |< » au lieu de « K », sans respect de l’orthographe ou des majuscules.

Ce système d’écriture se retrouve chez certains geeks technophiles, utilisateurs de jeux en réseau et demosceners.

La graphie leet speak est née à la fin des années 1980, sous l’impulsion des programmeurs informatiques sur les bulletin board systems (BBS), moyen qui n’autorisait que des informations de type textuel.

Il n’y a pas de règles orthographiques précises. Aujourd’hui, ce mode d’écriture est entré dans la culture populaire Internet. Ces BBS, lieux underground, permettaient d’échanger discrètement des informations techniques en téléphonie et informatique entre initiés. Ce sociolecte, sans les allographes du langage SMS des années 2000, permettait à ses initiés (elite) d’empêcher le quidam (lamer, cracker ou hacker malveillant) d’accéder aux informations sensibles concernant la piraterie téléphonique (phreaking) et informatique. En effet, cette graphie est beaucoup plus difficile à comprendre sans attention et surtout elle rendait impossible le profilage et le repérage automatique par mots-clefs : « exploit » devient 3><pl0|7 ou 3xp|.0|+ par exemple.

En outre, le l33t speak était une manière d’apporter de la créativité dans cet espace limité au codage ASCII (format de codage texte), dans la lignée de l’apparition de l’ASCII-art.”
(Wikipédia)

Parce qu’une communauté, c’est cool, mais une communauté spéciale avec ses mœurs et usages, son propre langage de l’élite de la laïfe, c’est mieux. Les leet speakers se sentaient uniques au monde, dans un coin méconnu et pourtant immense aux possibilités (presque) infinies. Le ouèbe se démocratisant, il fallait une langue pour se distinguer de la masse des n00b (des newbies, les nouveaux/bizuts) et marquer son appartenance aux VRAIS. VRAIS au masculin, évidemment.

Alors on piratait des trucs et on se flattait d’avoir réussi à le faire, on faisait des sites pourris avec Adobe Dreamweaver (je n’ai jamais utilisé Frontpage, vrai de vrai, même à l’époque on savait bien que c’était de la merde), on envoyait les fichiers par FTP et on galérait car nos pages devaient être les plus légères possibles. Quand je vois un site s’ouvrir sur une vidéo 4K en plein écran, je me dis que le monde a bien changé et pas forcément pour le meilleur.

Je ne regrette pas les 133t (élites/leet/1337/l33t) de l’époque qui savaient tout mieux que les autres. Wow, tu as installé un logiciel sur ton Windows 98 au bout de 7 tentatives seulement, tu es un gros h4xx0r (haxxor/hacker) ! Tu as une page web ? Une page à toi ? Woot woot, l’avenir est entre tes mains !!!

☎☎☎

J’étais évidemment en dehors de cette communauté de mecs dont la barbe naissante frisait dès qu’on disait “P2P” ou “Linux”. Pour moi, l’élite, c’est, ça a été et ça sera toujours de la merde. Donc je me moquais allègrement tout en engrangeant moi-même du savoir, à ma manière, pour faire mes propres trucs (des forums PHPBB moddés de ouf). De toutes façons, j’étais une meuf et encore en 2013, on a réussi à me dire en entretien que les femmes étaient rares dans le milieu (1 sur 30 dans ton service, mec, ouais, t’as un souci). En 2001 j’étais juste invisible, sauf quand on découvrait que j’étais une femme et qu’on me draguait lourdement ou qu’on m’insultait pour me faire partir. Les femmes n’avaient aucune légitimité dans les métiers techniques. L’infographie, les jolis dessins, ça va, le dev et l’admin serveur, c’est un NON. J’ai attendu assez longtemps avant de rencontrer des femmes qui ne faisaient pas de la com ou du design au boulot.

On rigole sur le 1337 speak, mais c’était symptomatique d’un désir d’exclusion, d’un besoin de garder l’enclos bien fermé, en pratiquant un gatekeeping sévère. Le langage était utilisé pour perdre les n00b et rester entre soi. Rester entre soi façon cabane dans les arbres interdites aux filles.

C’est pour ça que ce site est devenu légendaire. C’était la première fois que je rencontrais cette critique du boy’s club geek et ça m’amusait énormément de voir enfin verbalisées mes craintes et incompréhensions. Parce que tout ce qu’on trouve dans ce site est totalement ce qui se passait, et se passe encore, dans les internettes virtuels en 3D.

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🐦 “Je suis un hacker, donc j’installe Linux
Bon, si tu veux etre un vrai trou du cul de hacker, il va te falloir Linux. Là, tu as 2 solutions :
o Tu es un sale bourgeois capitaliste et tu l’achètes 150 balles à la Fnac
o Tu es un vrai trou du cul, et la tu le downloade par le Net

Evidemment, tu es un vrai trou du cul donc tu ouvres ton tit client FTP et tu te tapes tranquillement les 20 ou 25 heures de download pour une Slack ou une Debian. Evite la Red Hat, ca fait trop grand public, toi t’es une mec uNdERgrOuNd maintenant, c’est normal, t’es hacker.

Bon, tu as ton Linux, maintenant c’est bon oublie le. Pas le peine de se casser le cul à apprendre un nouvel OS dont tu ne te servira jamais parce que XWing vs Tie Fighter tourne pas dessus. La meilleur solution consiste carrément à niquer lilo, comme ca tu es sûr que tu ne booteras que sous Windows95. C’est un solution élégante que de nombreux trous du cul semblent avoir choisie. Pour ca, ouvre un session DOS par Windows et tape fdisk /mbr. Ca va effacer lilo qui était installé sur le MBR de ton disque dur, comme ca tu n’auras plus à te soucier de Linux. L’essentiel est de l’avoir, pas de savoir s’en servir.

“Ouais mais comment je peux prouver au gens que j’ai Linux et passer pour un gros rebel ?” C’est une question bien naturelle. J’ai pensé à toi petit loser et voici une serie de phrase qu’il faut balancer à propos de Linux, aussi bien sur IRC (voir la section #c0wb0yZ pour plus de detail) que dans la vrai vie :
– “Linux c’est trop puissant, t’es completement libre par rapport à ces OS de fachos genre Windaube. De toute facon, MS c’est trop ripou.”
– “Bah si t’es un débutant, va pas sous Linux, c’est fait pour les eLiTeS ce truc, toi reste sous winfuck.”
– “Dis, tu sais pas ou je pourrais trouver la libc5.4.36 ? Parce que chez moi la 5.4.35 est incompatible avec les modifs que j’ai faites au kernel.”
– “Ca pue netscape, moi ca me dumpe des cores de 10megas des que le lance, je préfère Lynx au moins c’est pas prise de gueule c’est mieux le mode texte.”
– “Ralala le bouffon que c’est lui ! Il s’est installé un Red Hat !! Tain c’est de la daube les Red Hat c’est nul y’a que la Debian qui est bien, au moins tu sais ce que tu fais t’es le master de ton system nan vraiment c’est ripou Red Hat.”

Avec ce genre de petites phrases, tu te retrouveras tres vite classé dans la categorie “OK c’est un trou du cul, mais un trou du cul sous Linux”, ce qui est la premiere étape pour etre un vrai hacker. Maintenant que tout le monde sait que tu as ton Linux, il faut passer au stade suivant, celui du pro des réseaux, genre le mec qui maitrise ICMP à mort. C’est la deuxieme étape de ton long périple.”

J’en sens certain-es grincer un peu, dans le fond ! Mais non, toi t’étais différent-e, t’en fais pas. Toi, tu faisais le Bien et tu ne hackais que ta propre adresse IP (127.0.0.1)

Aujourd’hui, tu vas sur Silk Road et tu te fais enfler en achetant des toolkits à 500 balles, des faux profils de réseaux sociaux ou des comptes PayPal hackés entre deux images qui resteront hélas gravées sur tes rétines. Ce qui n’est pas beaucoup mieux, et surtout, bien plus cher.

Aujourd’hui, je découvre si j’ai un lecteur CD ou pas en appuyant par inadvertance sur le bouton de ma tour. Attends, je vérifie…nan, ça s’ouvre pas. Et puis j’ai pas de CD à portée de main.

🤿🤿🤿

Alors, 1337 continue à me faire sourire. Un souffle magique sur fond de Macarena, un retour vers les Spice Girls et l’échange de CD sous le manteau parce que tu étais sûr-e que le FBI observait le moindre de tes faits et gestes. Ce qui était sûrement vrai, cela dit. Mais regarde la rentabilité d’HADOPI. Tu connais UNE personne qui a déjà reçu une amende ou un courrier qui dit “attention tu as téléchargé de la musique piratée” ? De tels courriers, j’en ai vu deux dans ma vie. On était libres.

Ma nostalgie se pète un peu la gueule au souvenir de sites franchement vraiment abominables, mais le contenu aseptisé et modéré aléatoirement de nos réseaux sociaux n’est pas bien mieux. J’ai par exemple dû exclure des citations du site pour pas me faire emmerder par les bots qui contrôlent mon langage et me punissent en cas d’outrepassage de gros mots.

Puis merde, j’ai la fibre, j’ai des outils que je n’avais pas avant, la vie est simplifiée par le numérique qui est devenu (presque) accessible à toustes. Je peux savoir en 4 secondes si le solde de mon compte est toujours aussi bas, je peux me la jouer cherchage de sources au resto lors d’une discussion, j’ai de la musique partout, tout le temps, sans devoir acheter un lecteur MP3 et un casque filaire. Je suis privilégiée, je ne l’oublie pas. La fracture numérique est bien réelle, elle est devenue outil d’oppression et d’exclusion. Etre connecté-e est devenu une obligation mais certainement pas un droit, faut pas déconner.

Pourtant. Je ne sais pas. Même si j’étais tricarde, j’aimais bien cette ambiance où tout était permis. Pour le meilleur, pour le pire, pour le fun. Rien n’était trop grave et on faisait un peu ce qu’on voulait.

Parfois, je vois des vidéos racontant des sites étranges, et je m’amuse de voir la terreur infligée à des petits jeunes de 20 ans par nos vieux sites pétés et cryptiques, sinon carrément trollesques. “Oh mon dieu ça bouge de partout !”. Oui. Vive la spéléo !

La balise <blink> a été dépréciée en 2013. Mais si, le texte clignotant qui faisait mal aux yeux ! Et bah ça m’a fait un truc, hein, même si je ne l’utilisais pas. C’est quoi, après, hein ? La disparition de Flash ?

Oh…merde…

Bon, si tu te sens nostalgique, je ne peux que te recommander le site Marginalia : https://search.marginalia.nu/explore/random

Tu y retrouveras cette belle esthétique d’antan, des sites chelou, des aventures interactives du futur et du fandom. Beaucoup de fandom…

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