Heure de réveil : 3h21 (j’ai la crève)
Dormir en respirant par la bouche parce qu’on a le nez et toute la face congestionnée, ça a des inconvénients mais je ne me serais jamais imaginée que mes dents auraient FROID et que boire mon café CHAUD me causerait telle (petite, hein ça va) souffrance.
Indignation.
(Ça dure longtemps en plus cette connerie, j’ai une addiction à la caféine à assouvir, merde. Du coup je n’ai aucune idée de ce que je vais écrire, oui, mais je sais que ce sera random.)
Sinon, hier, soudaine réalisation existentielle sous la douche : je ne suis pas la même personne qu’hier. Soit c’était important, soit je dois arrêter de fumer avant d’aller me doucher 🤷♀️
Non parce que forcément, rien qu’au niveau biologique je ne suis pas le même ensemble de cellules qu’hier. Et puis le temps, tout ça, donc non, je ne suis pas la même personne qu’hier, c’est quoi tes conneries ?
Pis finalement c’est pas si faux.
🍧🍧🍧
Tu sais que j’aime pas la psychologie à deux balles, alors je vais pas en faire comme ça c’est réglé.
Une amie hier parlait apprentissages “neurodivergents” en expliquant qu’elle avait besoin de connaître le fond du sujet pour en maîtriser le reste. Faut savoir comment ça marche sous le capot pour mieux apprendre.
Je la comprends totalement.
Sinon j’en aurais pas parlé, haha.
Le par cœur, c’est utile, mais ça t’apprends pas grand chose en soi.
Moi aussi, j’ai besoin de savoir “comment ça marche”. Ça m’est arrivé de faire du e-learning sur des sujets complètement WTF pour piger un truc. Quand j’ai voulu comprendre un soft clé au boulot, j’ai plongé dans les archives (je venais de prendre le poste), les vidéos, la documentation technique, pendant environ 2 mois.
Mon PC bureau étant totalement verrouillé j’ai installé la solution sur un laptop. J’ai galéré sa mère, mais j’ai réussi. J’y ai passé des jours.
Et puis un matin, ayé.
Je ne sais pas vraiment comment ça se passe dedans moi. Je bouffe des informations, des connaissances, tout ça se mélange dans un chaos absolu pendant x temps, pour qu’un matin je me lève en me disant “Ok j’ai pigé, je sais pas comment mais j’ai pigé”.
Pis j’ai vraiment pigé. En général c’est là que je commence à m’ennuyer, mais c’est une autre histoire.
Il m’est arrivé une nuit à 3h de me redresser dans mon lit en disant “J’ai enfin compris les masques de sous-réseau !!!”
Mais ça m’est déjà arrivé de faire la même avec “Merde, le dossier machin, j’ai oublié ça !”
♟♟♟
Ça fonctionne avec les apprentissages “classiques” mais je pense que c’est le même principe partout.
Mon fils a le même type d’apprentissage. Il va manifestement être dans un chaos intérieur total, ça va être super dur, et puis un matin, tu te lèves et…il fait ses nuits, t’as un enfant “propre”, de jour comme de nuit, définitivement, il se met à parler d’un coup super bien, etc.
Alors la finalité est géniale, parce que quand t’as compris et appris seule, tu retiens mieux. Je pense que je pourrais me servir de pas mal de softwares 15 ans après sans trop de difficulté. J’ai encore les écrans et la manière de faire de plein de choses, je me souviens par exemple, c’est complètement inutile, de mon premier transfert FTP par Filezilla sur hébergement free.fr en juin ou juillet 2003. Je saurais le refaire, je me souviens de tous les pièges.
Mais en attendant, quand tu apprends, ta tête est dans un désordre insupportable. Chaque apprentissage bouscule le précédent, tout le monde doit faire de la place, je ne sais pas.
⚡⚡⚡
J’étais contente de savoir, hier, que je n’étais pas la seule à faire face à un flot de pensées ininterrompu.
Assez jeune, je me suis intéressée à la psychologie. Assez jeune c’est 14/16 ans. Dire que j’ai eu une adolescence “compliquée” serait utiliser l’euphémisme du siècle.
Ma maman avait acheté un livre intitulé “Quand l’adolescent va mal”. Je l’ai lu. 2 fois.
Déjà, j’ai découvert via les témoignages d’autres ados que je n’étais pas seule du tout dans ma souffrance. Je te jure, ça a levé un poids… Je me pensais folle (bon, je le suis mais je me pensais fichue pour de bon), ingrate, méchante, mauvaise et injuste, tout en trouvant le monde fou, ingrat, méchant, mauvais et injuste avec moi.
Dès que j’en ai eu l’occasion, j’ai continué à lire des ouvrages psy. Parfois des trucs assez techniques que j’entravais que dalle, parfois des ouvrages un peu plus abordables.
Puis j’ai commencé à explorer ma psyché, très très tôt. J’étais suivie en CMP par une psychiatre adorable qui m’a appris à me poser les bonnes questions. Alors je me suis posé les bonnes questions. Des questions dont j’aimais pas forcément la réponse, mais des questions intéressantes.
👻👻👻
Au fil des années, j’ai reconstitué ma biographie de manière assez précise (mais j’ai jeté rageusement toutes mes notes, évidemment), j’ai pu analyser les causes, les conséquences.
J’ai (heureusement) pas conscience de tout, mais je sais dire quels sont les mécanismes sous-jacents à l’œuvre dans ma vie. Je sais que mon passé traumatique pèse très lourd dans la balance, j’ai aussi su m’en affranchir, presque.
Pour ça, j’ai analysé le comportement des agresseurs, notamment les tueurs en série car on a pas mal de doc sur eux.
Je voulais savoir POURQUOI.
Qu’est-ce qui fait qu’on passe à l’acte ?
J’ai jamais eu le pourquoi. Mais j’ai su voir quels mécanismes étaient présents chez mon agresseur. Pas tous, parce que j’ai pas tous les éléments sur sa vie, et je ne vais pas lui demander, mais j’ai décrypté une partie du truc.
J’avoue, mon travail sur les victimes de violences est intéressé. Comprendre les motivations de l’agresseur est crucial. Ça permet entres autres de tenter de déjouer ses vilains tours. Maintenant, je sais qu’il ne faut jamais croire un homme qui a déjà agressé une femme, par exemple.
Non, là dessus je ne crois pas en la rédemption. Croire en la rédemption est beaucoup trop dangereux, non ?
🐿🐿🐿
Alors forcément, quand je rencontre une nouvelle psy, c’est “compliqué”. Parce que, je les cite, “en fait vous vous en sortez bien, je ne sais pas ce que je pourrais vous apporter de plus” (On m’a déjà dit ça, oui).
C’est super, mais moi ça m’arrange pas trop trop parce que heu…ben je sais d’où à peu près tout vient, youpi, mais je suis toujours triste.
Bah ouais.
Je sais pas mal de choses, je sais pourquoi pour certaines, comment pour d’autres.
Je sais pourquoi je sursaute toujours sans discrétion quand je suis surprise. Je sais pourquoi j’ai le réflexe d’envoyer une droite quand on approche brusquement sa main de mon visage.
Mais je souffre encore, tu vois. L’arnaque.
Au départ, je voulais aller mieux, en fait. Maintenant je me connais SUPER BIEN mais je vais encore plus mal. Remboursez !!!
☘☘☘
Se connaître c’est savoir ce qu’on peut raisonnablement espérer de soi.
Je sais que je ne connaîtrai jamais mes tables de multiplication parce que je les oublie sitôt retenues.
Je sais que je ne peux en aucun cas conduire. Je suis très, très distraite et j’ai une mauvaise gestion de l’espace. Je connais mes limites et quoi que j’en dise, j’ai pas envie de mourir dans un accident de voiture ou, pire, tuer quelqu’un’e.
Je me connais mais je suis bipolaire, me connaître ne va pas remplacer le Lithium et les mesures que j’ai pu prendre dans ma vie quotidienne pour pallier à la maladie.
Quelque part, je suis à la fois pas avancée et déjà loin.
Bon, au moins ça m’aura appris un tas de trucs psycho ?
🌷🌷🌷
Tu veux rire ? Je viens de comprendre 25 ans plus tard les vecteurs en regardant mon mug de café trop haut pour que je puisse le poser sous la buse à café. 😑
(Parce que je pensais aux tables de multiplications et à mes cours de maths de collège avec le sosie de Mario mais avec une haleine de putois et un cheveu sur la langue)
Instant anecdote impromptue.
En cours de maths, j’ai appris à faire le kazoo à la bouche.
Mais j’ai aussi joué de sales tours à mon prof qui me le rendait bien.
Un jour, on a commencé à avancer nos tables avec ma voisine Véronique. On était EVIDEMMENT au fond de la classe. Quelle question. Donc on avance nos tables pour obliger les voisines de devant d’avancer les leurs pour que celles de devant, etc.
On a fait avancer comme ça toute la rangée jusqu’à ce que les premières tables soient quasiment collées au tableau. Le prof n’avait rien remarqué.
Puis, à [heure -2 mn], comme chaque jour, il regarde sa montre, il range méticuleusement sa petite valise en donnant les devoirs à faire, il fait demi-tour, ça sonne, il se vautre lamentablement sur les tables. Le mec était tellement dans sa routine (c’est ce qu’on voulait vérifier) qu’il a pas percuté, enfin si, haha 😬, que le premier rang avait avancé d’au moins 2m.
Un autre jour, mon stylo-plume déconnait, je le secoue, et là le prof passe, et je lui fais une IMMENSE tache d’encre sur le dos. Il avait une blouse blanche, because science.
A la fin du cours, sa blouse était constellée de taches. Je n’avais fait que la première, tout le monde s’en est donné à cœur joie par la suite. On a eu droit à “j’ai dû me racheter une blouse” et un cours d’1h avec transparents et tout sur ‘Qu’est-ce que le respect ? Le respect c’est de pas salir les vêtements de ton prof”.
Le truc amusant c’est que comme on étais presque toustes dedans jusqu’au cou, personne n’a osé me balancer. On a touste été puni-es, bien sûr. Et il a jamais pu prouver que c’était moi. Pourtant, il le savait, oh oui, il le savait.
☄☄☄
Voilà donc les vecteurs. Juste quand j’écris un texte sur les apprentissages, mon cerveau est un pur troll.
N’empêche que ce prof m’aura appris des trucs : si tu impliques les autres dans ta connerie, tu as moins de chances qu’on te balance. Et les habitudes, les routines, sont tellement ancrées que tu ne réalises pas un changement dans ton environnement contrôlé (et tu te bouffes les tables du premier rang).
Ça m’a pas mal servi dans la vie, merci.
Et maintenant je sais faire le kazoo à la bouche.
Et maintenant j’ai l’air fine parce qu’avec mon truc de vecteurs j’ai totalement oublié ma conclusion 😢
🔥🔥🔥
Ah oui, pardon.
Différente d’hier.
Souvent, je me sens différente d’hier. Pas à ce point, mais ça m’arrive presque chaque jour. J’observe et analyse beaucoup, tout, trop, et je note la moindre vibration suspecte.
Mais c’est souvent diffus, comme hier, quand je me suis demandé ce qui avait changé sans pouvoir trouver.
Je vais faire ma Katerine Pancol mais se connaître soi-même c’est super important. Les questions et les réalisations sont parfois très désagréables, mais elles sont salvatrices.
C’est aussi pour ça que seuls les gentes qui le veulent, changent.
Quand tu veux évoluer, tu es attentive à tes signaux intérieurs, tu te pose des questions, c’est un processus long et difficile qui parfois ne mène à rien.
Mais il faut être dans une certaines disposition d’esprit, écoutilles ouvertes, pour capter ce qui se passe. Faut vouloir changer.
🦊🦊🦊
Je pense à ça par rapport aux mecs abusifs, bien sûr.
On ne peut pas changer une personne qui est trop confortable dans son fonctionnement. Le contrôle par la domination et la violence est trop utile aux agresseurs pour qu’ils souhaitent s’en débarrasser. Les avantages pèsent plus que les inconvénients pour eux. Ce fonctionnement leur est profitable, au moins à court et moyen terme.
Pourquoi cesser ? 🤷♀️
On est plusieurs à se faire avoir, comme ça.
Alors que nous, on évolue, eux restent dans la violence et la toxicité toute leur vie. Ils restent en zone de confort.
Et nous, victimes, on bosse dur pour comprendre, on lutte, on s’accroche pour comprendre l’incompréhensible, on évolue, on change en nous.
C’est d’ailleurs une des raisons des ruptures : on réalise qu’on se fait totalement enfler à un moment, on arrête les frais. L’une évolue, l’autre pas.
S’il nous laisse partir (en général quand il a une autre proie), il ne changera pas pour autant. Sa compagne suivante rencontrera la même violence à la virgule près.
Mais nous, on en ressort totalement transformées. Pas forcément que positivement, mais transformées.
On se sera remises en question mille fois, on aura vécu une Odyssée, littéralement, dans les eaux sombres de son univers, avant de retrouver la sortie. Enfin.
🐦🐦🐦
Donc oui, j’ai changé. Je ne sais pas encore sur quoi. Je sens qu’un truc n’est plus là, c’est tout.
On verra bien.
En attendant, un fourmilier nommé Cyrano a acheté une parcelle de terrain sur mon île, Greta est partie, enfin, et j’arrive pas à pêcher un marlin bleu…
(C’était le point du jour sur Animal Crossing)(Oui, je précise, ma maman avait pas compris le truc avec Greta avant que je poste sa tête).
Vais essayer de bosser sur Bancroft aujourd’hui, j’espère être au calme. Si mes sinus acceptent de coopérer.
En cadeau, une image à utiliser quand c’est pas évident que tu es sarcastique.
♥