Heure de réveil : 3h31

Je suis tellement distraite que je cherche à la fois le boîtier de mes écouteurs (que j’avais pourtant retrouvés sous la couette) et un de mes écouteurs. Je serai donc en filaire et je pense porter plainte pour restriction de ma liberté de mouvement. Comme ça, j’aurai des dommages et intérêts que je pourrais m’auto-verser. Genius.
Ça fait un peu plus d’un mois que je me relève pour faire quelque chose de productif au lieu de tenter de dormir sans y parvenir tout en engueulant les chats. Curieusement, je me lève d’un pas beaucoup moins lourd quand je sais que je vais t’écrire, et c’est cool. Mon plan pour contrer mon sabotage permanent commence à porter ses fruits.

Je suis épuisée, cependant, mais ça, c’est pas forcément de ta faute.
En revanche j’ai les sinus totalement congestionnés et j’ai la gueule dans un étau façon presse hydraulique. C’est très très compliqué pour moi de réfléchir, je vais improviser, va falloir être indulgent-e aujourd’hui. Du coup je vais parler d’un sujet plein de vide : les mecs (cis) et leur bite.

☢ WARNING : je parle de mecs CIS. Je parle d’organes génitaux, pas dans le descriptif technique. Mais je sais que ça peut heurter certain-e-s de mes lecteurices donc si tu sais que ça va pas le faire, ne me lis pas et rassure-toi : le billet de demain parlera d’autre chose, rien qu’à écrire celui-ci j’ai envie d’aller me doucher. Brr. Ça finit dans 5 pages tkt.

🐙🐙🐙

Je me sens viiiiide. J’écoute «Slow Down» de Creo1 et je suis toute molle avec la musique. Je me sens vide de chez vide. Mais des fois c’est cool d’être toute molle. Enfin, pour moi. Je suppute que ça doit être un peu différent chez les hommes, eux qui tiennent tant à leur appendice viril, j’avoue, ça doit heurter. C’était facile, comme intro, oui.

Je ne sais pas si tu as remarqué comme l’ensemble du monde semble tourner non pas autour de leur nombril mais de leur pénis. Les mecs ils ont inventé le Viagra avant tellement d’autres médicaments utiles ! Date de brevet, 1996. Le Viagra, pour être honnête, n’avait pas été développé pour ça à la base (mais pour traiter l’angine de poitrine) donc on va ajuster le curseur de la tolérance un petit peu.
Comme tu ne sais pas quel système de référence j’utilise ça te fait une belle bite.
Jambe.
Une belle jambe.

C’est amusant mais 1996 c’est l’année où j’ai passée des jours pliée en deux de douleurs lors de mes règles pour une pilule qui m’a été prescrite à l’arrache. Haha.

Leur bite c’est quand même quelque chose, hein. Déjà, ils l’imaginent forte, vaillante, fière, brandie tel un étendard, en permanence. Mais ça doit être super enconcombrant (pardon…j’ai honte) dans le quotidien, non ? Heureusement qu’elle a un mode repos, Ginette. Sinon ça s’appelle le priapisme mais DSK serait en train d’écrire ses mémoires, ça te documentera bien sur le sujet.
Méga important. Les problèmes d’érection ça déclenche chez eux une détresse, compréhensible bien sûr, mais une détresse qui les rend agressifs avec les femmes. Qui a déjà eu un partenaire qui pétait des câbles quand il n’y arrivait pas alors qu’en vrai y’a plein d’autres moyens de faire l’amour que la pénétration ?
Pas mal de tueurs en série ont ou ont eu des problèmes d’érection. Je dis ça…je dis ça. D’ailleurs, ils sont quasiment tous totalement misogynes et accusent les femmes de tout. Perso je les considère comme l’aboutissement ultime du masculinisme. Utiliser une femme «jusqu’au bout», la jeter. Je suis sûre que ça fait partie des fantasmes de beaucoup plus d’hommes qu’on ne le croit. Peut-être la mort en moins, mais la domination totale c’est sûr et certain…

«A cause de toi, je bande plus !»
C’était donc bien de ta faute, sorcière !

Des sorcières ont donc été cramées pour les problèmes d’érection d’un clampin qui picolait trop, oui. Des femmes du monde entier en sont encore victimes aujourd’hui : si je bande pas, c’est la faute à machine. Alors que heu…ça peut avoir pas mal de causes un peu plus rationnelles (tu vois, ils sont totalement dans la superstition, comment tu veux croire en leur infaillibilité ?) C’est l’humiliation, je ne suis plus un homme, réaffirmons notre autorité sur ces êtres faibles.
Une bite, une vie.
On vaut pas mieux que ce qu’ils ont entre les jambes, c’est fabuleux. Oui, y’a des femmes qui se font tuer parce que le partenaire ne bande pas. Tout va bien.
(Mais non, pas toi, ça va, toi t’es cool, allez, souris)

🐷🐷🐷

Pis attention, hein, c’est des êtres irrationnels conduits par leurs pulsions, je me demande d’ailleurs pourquoi on leur donne des postes à responsabilité, étant donné leur forte émotivité.
Nan mais c’est vrai. Un mec qui peut pas garder ses mains près de lui et qui agresse parce que «je sais pas ce qui m’a pris» (moi, je le sais), c’est quand même pas un modèle de stabilité.
Un ministre qui ne sait pas garder sa queue dans son futal dans le cadre du métier pour lequel je le paye une petite fortune prouve juste qu’il a gardé la mentalité pleine d’hormones de ses 14 ans.
Tu laisserais un ado de 14 ans être ministre de l’Intérieur ? Ce serait dangereux, un peu, tu ne crois pas, Gérald ?

Ces gens se sentent aussi terriblement menacés par les lesbiennes qui, pour le coup, en ont rien à branler de leur sexe fier et vaillant. Et, les meufs, je sais pas si vous kiffez cette peur dans leurs yeux, mais moi je l’adore. Avec la PMA et la GPA et tout ça, ils sont encore plus menacés qu’avant. A un moment, on aura peut-être plus besoin d’eux et alors la supercherie éclatera au grand jour ?

C’est en tout cas le gros motif d’angoisse des mecs virils sous les posts qui parlaient de ces sujets… «ET NOUS ???» Comme s’ils n’avaient que ça à offrir.

Malheureusement l’orientation sexuelle ne se choisit pas, tu auras toujours des femmes hétéro dans ta région. Si c’était si facile, on serait toutes lesbiennes je crois.

Comme si en découvrant leur «inutilité» on allait réaliser que ça fait des millénaires qu’on se fait latter la gueule pour rien. On se fait tuer pour ça ? T’es sérieuse ?

«C’est quoi, ta Vraie Valeur de la Vie Véritable ?
– Ma bite.
– Oh.»

 

Et il est considéré comme un outil surpuissant, le petit truc en plus qui fait que juste, de base, rien qu’à l’échographie du 2ème trimestre, ton fœtus a un avantage sur le monde, sans rien avoir à prouver, jamais. Mon hypothèse bateau, sûrement théorisée par des gentes plus intelligentes que moi, est que le sexe masculin est l’outil de domination patriarcale le plus puissant. Ou, du moins, toute la mythologie autour du pénis, parce qu’en lui-même, tout seul dans son coin, il peut pas faire grand chose.

Infortunément, les mecs ont appris à se rassembler pour nous soumettre.
Le viol est par exemple considéré comme une arme de guerre. C’en est une. Violer et essaimer sa future progéniture au cœur même de l’Ennemi, dans son ventre, dans sa chair. L’humiliation ultime, la soumission totale.
Le Sainte Bite peut nous obliger à porter ses enfants. Gloire au Saint Sécateur.

🦆🦆🦆

Dans les sexualités que je qualifierai de «toxiques» (c’est à dire dans laquelle une des partenaires n’est pas consentante ou souffre de la relation) on retrouve beaucoup cette idée d’humiliation, d’asservissement de la partenaire. Si jamais tu as déjà visité un site olé olé dans les internettes (Je ne te juge pas, va en paix mon enfant) tu as dû voir, rien que dans les descriptions, que l’humiliation est recherchée, voulue, jouissive. Certaines situations sont vraiment à la limite de la torture.
Les productions moins hardcore vont dans la catégorie «women» d’ailleurs, ça alors, le monde est petit.

Le sexe masculin est un instrument de coercition unique au monde. On arrive quand même à faire porter le poids de ce monde-là sur un appendice souvent peu impressionnant (Mais nooon, je ne parle pas de pas toi, bien sûr…) et surtout ultra fragile !!! Trop chaud, trop froid, trop serré, une petite écharpe ? Et puis le préservatif c’est tellement compliqué, tu veux pas prendre la pilule ?
On l’aurait fait porter sur le cul, le poids du monde on en serait pas là. Parce que le monde, ce gros malin, il aurait deux fois plus de fourmis à exploiter. HA !

Si ça se trouve, on serait déjà sur Mars.

Sa fé réfléchire.

En fait moi ce qui me surprend à chaque fois, et pourtant, c’est de constater à l’infini que le centre du monde est pénien. Le ventre du monde, lui, est utérin mais ça, tout le monde s’en fout sauf quand il s’agit de nous empêcher d’avorter. Tout le système repose sur «ça» et le jour où j’ai compris l’arnaque, je te jure, j’étais super déçue. J’imaginais un truc classe avec, je sais pas, des étincelles, du Van Halen et du fumigène toussa. Mais non. La Bite©. Même pas un petit complot, non, non, juste La Bite.

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https://www.efarit.com/Viagra-ou-Sildenafil.php

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C’est pas un complot, c’est juste que des gens sont contents que leurs organes génitaux se situent à l’extérieur. Je dois bien l’avouer, j’ai beau avoir compris pas mal de choses sur le sujet, je ne vois toujours pas la légitimité du concept. Cette obsession envers le sexe masculin, qui n’a, en vrai, rien de spécial, m’est totalement étrangère. Ça percute pas.

En réalité je pense que tout a dû partir d’un mythe initial qui a fait qu’on est passés des Vénus paléolithiques à la phallocratie. Possible, très possible, que ça soit concomitant aux débuts de l’agriculture et de la propriété privée. Je suis pas archéologue, je ne suis pas non plus vulcanologue mais pour moi c’est pas déconnant.
On «marque» sa propriété. «Nos» enfants sont de notre lignée, Et la monogamie permet de s’assurer, en théorie, de la provenance desdits enfants.
Je lis parfois «Et là il m’a demandé si c’était le sien». Ça semble être un gros enjeu, y compris lorsque la provenance de la petite graine est certifiée Label Rouge. On sait à peu près toujours qui est la mère, c’est d’ailleurs la seule à pouvoir déclarer un enfant lors de sa naissance sans avoir besoin de «prouver» son affiliation. Le parent 2, lui, il va «reconnaître» que le bébé est le sien.

Ça semble également être une grosse grosse préoccupation patriarcale d’être confronté à l’incertitude ou l’ambiguïté de genre relatives aux personnes trans, intersexes ou non-binaires. Comme si ces personnes qui sortent du scope du genre binaire conventionnel toussa doivent être absolument corrigées (spoiler : les personnes trans, intersexes et NB ne sont pas défectueuses, il n’y a pas de besoin de les «corriger», retourne dans ta chambre te secouer la nouille sur les discours de Blanquer, plz.)

C’est ces gens qui, parfois, vont te demander ce que tu as entre les jambes alors qu’en vrai, ça ne les regarde pas. Mais pour eux c’est super important parce qu’avec cette information ils peuvent déterminer leur degré de «respect» qu’ils vont te montrer.
Excepté qu’en général, les personnes qui posent ce genre de questions ont déjà déterminé un respect à zéro pour ta gueule, sinon on te poserait pas la question de ton sexe.

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Moi, je suis considérée comme une nana «virile» et donc…je fais peur. Un mec viril, normal, une meuf à grande gueule, tous aux abris. L’affirmation de soi, la force de caractère, c’est cool chez les mecs mais indésirable chez les meufs. Je suis trop impressionnante pour mes collègues, m’a-t-on dit un jour. Plus tard, j’entends les hurlements en visioconférence en provenance de la personne qui m’a fait le reproche d’être «trop écrasante avec son savoir». Un petit Xanax, chef ?

Ce billet est déjà pas mal long, j’ai juste pas envie d’écrire à nouveau sur la Sainte Bite avant un moment, ou même plus jamais, donc j’ai essayé de caser un peu ce que je pouvais sur le sujet, comme ça, c’est fait et après on pourra aller démonter du mascu toutes ensemble dans la joie et l’adelphité.

Si tu es un mec cis et que tu es arrivé jusqu’ici en lisant tout sans t’énerver et sans avoir débuté un commentaire rageux de 15 pages pour protester, prends ce cookie. 🍪

L’article du jour n’a pas été tendre avec toi, chaton, ça ira mieux demain.

  1. https://www.youtube.com/watch?v=FHPMsRoK8eA []