Trop et jamais assez #3 – Mary L. Trump

Heure de réveil : 4h12

Samedi, je suis sortie de la maison, j’ai été conduite vers une jardinerie et j’ai kiffé, ensuite on a bu des bières et c’est ça, la vie, j’ai pas besoin de plus.

DONALD TRUMP, lui, veut toujours plus car la vie ne lui donne jamais assez comme dans le titre. Lui, il aurait critiqué chaque plante en se demandant quel intérêt à s’ébahir devant ce genre de truc, avant de racheter le magasin, de le détruire et de poser une tour à son nom rien que pour prouver qu’il a raison.

Pour rappel : 
🐦 balise les citations du livre
🐧 balise les autres citations (toutes les trads sont de DeepL)

Papi Fred = le grand père de Mary, le père de Donald
Mamie Mary = pareil que plus haut mais au féminin
Freddy = le père de Mary, le frère de Donald
Mary = l’autrice du livre, fille de Freddy, nièce de Donald
Maryanne = la fille aînée de Papi et Mamie, qui a réussi à bien profiter du système
Elizabeth = l’enfant n°4 qui ne fait pas parler d’elle
Rob = le cadet de Papi Fred et partenaire en affaire de Donald, décédé en 2020
Donald = un gros con qui fut président des Etats-Unis

Autre précision : je suis totalement hermétique à la finance et à l’économie, je vais donc beaucoup sourcer et citer. J’ai les bases mais je pane rien, en vrai. Je connais l’évasion fiscale, l’inflation mais pas beaucoup plus.

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Ce que j’aime bien, c’est que grâce à l’inflation, justement, on peut très bien dire “Mon père m’a juste donné 1 million de dollars pour commencer” sans préciser qu’aujourd’hui, cela équivaut à 8 millions. Non seulement c’est mesquin, mais c’est faux. Absolument faux. Papi a sans doute donné le million mais ne cessera de renflouer les affaire périclitantes du fiston qui se finira par se servir directement dans ses poches.

En revanche, pas de cadeau pour la famille. Lorsque son frère Freddy lui demande s’il peut utiliser une salle pour l’anniversaire de sa fille (Mary L. Trump, l’autrice du bouquin), il lui est répondu “bien sûr, je te ferai un rabais” avant de se raviser pour ajouter à la tension, pour finalement accepter, mais visiblement en échange d’un esbaudissement devant ses performances de promoteur immobilier.

🐦 “Qu’est-ce que tu dis de ce lobby ? Fantastique, hein ?
– Fantastique.”
Mes amis ont acquiescé.
“Personne n’aurait pu réussir un truc pareil. Non mais regarde ces fenêtres !”

Ce type a besoin de l’approbation d’une personne de 16 ans pour se sentir exister…🙄

 ☀☀☀

🐧 “Le 2 octobre 2018, le New York Times publie une enquête selon laquelle, loin de la qualité de « self-made-man » qu’il revendique, Donald Trump aurait tiré le début de sa fortune personnelle de manœuvres d’évasion fiscale initiées par son père. Selon le quotidien, Donald Trump et ses frères et sœurs auraient, depuis leur enfance, bénéficié de versements par l’entremise d’une société écran créée par Fred Trump dans le but de dissimuler au fisc les dons à ses enfants. L’enquête conclut que les sommes versées à Donald Trump par son père, loin de se limiter à un prêt d’un million de dollars pour se lancer en solo, se monteraient à 413 millions de dollars dont une partie aurait été perçue dans le cadre d’une évasion fiscale. Le service des impôts de l’État de New York annonce l’ouverture d’une enquête. Les faits, s’ils sont établis, ne relèvent pas du pénal en raison de la prescription des faits, mais ils pourraient entraîner une amende au civil.
(Wikipédia)

😱 Nous aurait-on menti ? Et la méritocratie ? Et les self-made men ?

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Donald serait-il moins “fantastique” que ce qu’on croit ? Naaaaaaan…tu vois, moi aussi je m’esbaudis devant tant de bullshitage.

Toujours est-il que, malgré ses faillites (six), ses abus des deniers publics, ses escapades le jour des impôts, il a pour le moment réussi à échapper à la justice. Les faits sont là, les sommes engagées immenses, mais on colle pas Trump en prison, pas plus d’un-e Balkany. Une meuf sort une casserole lors de la tournée d’un-e ministre ou de notre  Bon Roi, elle est inquiétée pour possession de “dispositifs sonores portatifs amplificateurs de son”

Pour une casseroles, on fait des décrets, tu vois ? C’est tellement violent, les casseroles, je suis d’accord.
Ah, attends.
On me dit qu’on tape SUR et non AVEC les casseroles, ce qui rend le truc d’autant plus ridicule.

🦎🦎🦎

Des casseroles, c’est pas ce qui manque à Trump. Il en a même vachement plus que ce pauvre Anatole qui n’a rien fait.

Par exemple, le “Fond Trump” lui aurait rapporté 200 000 dollars par an depuis sa naissance. Chaque enfant avait une “petite” rente pour au cas où le jour où t’as plus de beurre dans tes pâtes au beurre, histoire d’avoir de quoi acheter une usine de beurre avec 14 000 vaches. A 8 ans, Donald était déjà millionnaire grâce à papa.

On note ici que Freddy, le frère de Donald, père de Mary, n’a jamais, jamais eu accès aux fonds qui lui était destiné (mais un rabais sur une salle au Hyatt ça claque, non ? Non ?), du moins pas sans l’accord de son père qui, vu le deal, refusait systématiquement. Il a même dû négocier l’université où irait sa fille avec le grand-père. La famille de Freddy était pas dans la dèche à proprement parler, mais leurs conditions de vies étaient à trouzmille lieues du luxe familial. Et quand Freddy meurt, il n’y a rien, ou si peu. Pour rappel, quand le patriarche de la famille décède en 1999, toute la branche de Freddy a juste été retirée du testament.

Le twist prévisible c’est que tout ceci a été réalisé à l’aide d’un audacieux montage financier qui permettait de se dispenser de frais de succession et de planquer de la thune en cas de manque de beurre. Le coup du “self-made man” en prend de nouveau un sérieux coup.

Bien évidemment, la justice fait “mouais” au vu des liens politiques avec la famille.

🐧 “Maryanne Trump Barry, anciennement Desmond, née le 5 avril 1937 à New York, est une juge et procureure américaine. Elle est nommée juge fédérale des États-Unis pour le district du New Jersey par Ronald Reagan en 1983, puis à la cour d’appel du troisième circuit en 1999 par Bill Clinton. Elle est la sœur aînée de Donald Trump, 45e président des États-Unis.”
(Wikipédia)

“Attends, j’ai un bon avocat” mais en version hardcore.

 🦀🦀🦀

Elle prend sa retraite en 2011 et n’est donc pas responsable de la heu…petite tape sur la joue avec un coussin pour tout verdict, le seul verdict de culpabilité émis contre la Trump Organization. En janvier 2023, cette organisation a été contrainte de verser la somme rocambolesque de 1,6 millions (pas milliards, non) de dollars pour divers motifs, dont fraude, fraude et falsification et fraude.

🐧 “[I]l était reproché à la Trump Organization, qui rassemble clubs de golf, hôtels de luxe et propriétés immobilières, d’avoir accordé des avantages financiers ou en nature à de hauts dirigeants en les dissimulant aux autorités fiscales pour éviter de payer des impôts, de 2005 à 2018.
[…]A partir d’octobre [2023], Donald Trump comparaîtra à New York, avec trois de ses enfants, Donald Jr, Eric et Ivanka, accusé comme eux de pratiques fiscales frauduleuses au sein de la Trump Organization. Mais ce sera un procès au civil. Dans cette affaire, la procureure générale de l’Etat de New York, Letitia James, accuse la famille Trump d’avoir « délibérément » manipulé les évaluations des actifs du groupe pour obtenir des prêts plus avantageux auprès des banques, ou encore réduire ses impôts. Elle réclame 250 millions de dollars de dommages et intérêts au nom de l’Etat, ainsi que l’interdiction, pour l’ex-président et ses proches, de diriger des sociétés.”
(Le Monde)

J’ai dit un coussin ? J’aurais du préciser qu’il était dans une taie en soie et rempli de plumes d’oies du Brésil 24 carats.

🥝🥝🥝

Petite apARTE, j’ai trouvé un docu ARTE sur la politique étasunienne et la finance. Ça raconte bien mieux la corruption et le système que je ne pourrais jamais le faire, donc voici :

(https://www.youtube.com/watch?v=7dE_OCi1qWk)

🥦🥦🥦

En vrai, je ne sais pas par où commencer. Il y a tellement d’affaires entre Fred et Donald que, wow. On va feinter.

Tiens, j’ai un document du New York State Attorney General (procureur fédéral) qui détaille les propriétés et les fraudes constatées, en PDF, en anglais :

“Background on Trump Organization Properties and Fraudulent Schemes”
https://ag.ny.gov/sites/default/files/tto_release_properties_addendum_-_final.pdf

Et ça, c’est sans toutes les accusations de fraude et autres dont Donald est accusé en ce moment. Non, ça c’était avant les 34 chefs d’accusations pour avoir joué avec les élections. Là c’est “juste” de la fraude fiscale et de la tromperie sur les déclarations des biens.

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Il faut aussi parler de l’ami Palpatine de la famille, Roy Cohn. T’as des gens c’est Ricoré, eux c’est Palpatine. Si Maryanne a été si haut, c’est sans doute un tout petit peu grâce à cet avocat pourri jusqu’à l’os.

Né en 1927, Roy Cohn est le “mentor” de Trump, et c’est important de parler un peu de ce personnage qui a énormément aidé la famille à contourner la loi. Ami de Donald, il l’accompagnera jusqu’à sa mort en 1986. Il commence comme avocat à New York City, et participera à la condamnation à mort des époux Rosenberg sous McCarthy (la terreur rouge, tout ça) en 1950/1951. Tu sens déjà le mec dans le camp de la rationalité et du bien commun.

Je mate un docu intitulé “Bully. Coward. Victim.” de Ivy Meeropol, la petite fille des Rosenberg (trouvable en entier sur Dailymotion) et ma comparaison avec Palpatine semble manquer de splendeur face au personnage. De l’avis de tous les protagonistes du docu, Roy était le Mal Incarné alors que j’en sais rien vu que j’ai pas vu Star Wars mais Palpatine doit avoir deux trois raisons factices, au moins. Le Mal Incarné, pour avoir notamment extorqué des aveux pour condamner le couple Rosenberg, déjà, mais aussi pour avoir été l’avocat d’un des boss de la Mafia dont je viens d’oublier le nom. Le Mal pour avoir utilisé ses connexions avec les médias pour détruire ses cibles ou harceler ses victimes, quitte à tenter de les piéger.

Sa devise :

🐧« Premièrement, ne transigez jamais, n’abandonnez jamais ; deuxièmement, contre-attaquez immédiatement ; troisièmement, peu importe ce qui arrive, peu importe à quel point vous êtes dans la mouise, revendiquez toujours la victoire. »
(Wikipédia)

Du coup j’ai été chercher de l’AI (oui) pour générer un Roy Cohn-Palpatine et franchement, ça le fait :

Un truc, c’est qu’il était gay et est resté dans le placard (personne n’était dupe je pense) car fervent Républicain Conservateur Homophobe. Pour autant, il ira soudoyer les chercheurs étasuniens pour bénéficier des premiers traitements AZT. Le brevet à été déposé en 1985 et la FDA a autorisé la mise sur le marché en 1987. Il décède en 1986. Pas d’bol.

Il dissimulera son VIH puis le Sida et parlera de “cancer du foie”. D’un autre côté, son mantra est de ne jamais rien assumer, pas même ses factures d’hôtel. Ne rien assumer, toujours contre-attaquer, quitte à utiliser des manœuvres totalement en dehors de la loi.

 

Très lié au monde politique (sans déconner ?) il aide formidablement Ronald Reagan à devenir Présidents des US. D’ailleurs, faut pas le faire chier. Un des DuPont (une énième famille super riche) l’accuse de l’avoir entourloupé au sujet d’un club gay dans lequel il a investi ? Ray Cohn contre attaque et l’attaque en justice après que DuPont l’ait outé. Je sais, c’est mal d’outer les gens, l’héritier DuPont ne provoque vraiment pas chez moi de sympathie particulière. Mais il sera condamné à 18 mois de prison (avec sursis) suite à cette histoire. Alors qu’il est la partie lésée en premier lieu. Magnifique.

Roy Cohn sera de toutes façons contre les droits des femmes et les droits des personnes homosexuelles. Je viens de voir le dire à la télé, je te jure, je déconne pas. Il ira même jusqu’à chercher le soutien du Cardinal de New York pour peser dans la balance de l’homophobie.

En 1986, il sera de toutes façons radié du Barreau, ses manigances et son irrespect total de la loi auront raison, brièvement, de sa verve racoleuse et de son regard perçant. Si je ne dirai jamais “bien fait” pour une victime du Sida, je peux le dire pour sa radiation. Mec, t’es un mafieux dans l’âme, si tu as une âme. Pas de race, pas de face mais un immense attrait pour le pouvoir.

🐧 “Cohn avait de nombreux amis influents. Selon Christine Seymour, sa standardiste de longue date, Cohn téléphonait fréquemment à Nancy Reagan et à l’ancien directeur de la CIA William Casey, qui “appelait Roy presque quotidiennement pendant la première élection [de Reagan] ” Casey et Cohn étaient apparemment proches de Craig J. Spence, un lobbyiste républicain très puissant connu pour ses fêtes extravagantes. Cohn considérait Donald Trump comme son meilleur ami. Cohn a déclaré à des journalistes que Trump lui téléphonait 15 à 20 fois par jour et, selon les notes de Seymour, Trump a été la dernière personne à parler à Cohn au téléphone avant sa mort en 1986. Cohn a échangé des cadeaux de Noël avec le directeur du FBI J. Edgar Hoover ; les deux hommes auraient également assisté à des fêtes avec leur parrain et ami commun, Lewis Rosenstiel, riche fondateur de la société de spiritueux Schenley Industries. Cohn a également assisté à des événements et des fêtes avec des personnalités telles que Margaret Trudeau et Virginia Graham. Cohn est sorti avec Barbara Walters à l’université et est resté ami avec elle. Cohn a fait la connaissance d’Alan Dershowitz lorsqu’ils ont travaillé ensemble sur l’affaire Claus von Bülow et a loué le soutien de Dershowitz à Israël. Cohn était un ami proche (certains ont dit amant) du cardinal Francis Spellman, et a décrit Generoso Pope comme “un deuxième père”. “Le fils de Pope, Generoso Jr, qui allait diriger The National Enquirer, était un camarade de classe de Cohn à Horace Mann, tout comme l’héritier de l’empire d’édition Condé Nast, Si Newhouse, un autre ami de longue date. Cohn était également ami avec Norman Mailer, Bianca Jagger, Estée Lauder, William F. Buckley Jr, Abraham Beame, maire de New York, et Carmine DeSapio.”
(Wikipedia EN – trad DeepL)

Je ne connais pas toutes ces personnes mais ça fait une liste relativement longue. Alors, requin ou rémora ? Parasitisme ou acceptation dans les rangs des plus puissants ? Vu les procès gagnés, vu les clients, vu les invitations multiples aux soirées, les vacances de rêves entouré de jeunes éphèbes, je dirais “acceptation totale voire soumission”. La politique n’a pas d’âme, Ray Cohn non plus, la boucle est bouclée.

Avec un père cruel et sans pitié, un mentor encore plus brutal avec encore moins de scrupules, ce bon Donny avait de qui tenir. Etre éduqué par des personnes comme ça ne l’a sans doute jamais incité à faire les choses dans les règles. Les puissants sont intouchables s’ils ont de bons avocats, c’est l’amorale de l’histoire. On ne saura jamais si la fourberie est génétique mais pas besoin d’appel à la nature pour celui-ci…

 🦂🦂🦂

Mais Fred vieillit, c’est la vie, ou plutôt la mort. Atteint d’Alzheimer, il perd l’emprise qu’il avait sur son petit génie de la finance. Parfois, les gens sont moins cons à la fin de leur vie, lorsqu’ils réalisent que ça va plus durer trop longtemps. Mais pas Fred, qui ne lâchera rien jusqu’au bout de ses possibilités.

🐦”Autre signe de la perte d’influence de Fred, Donald avait acheté pour plus de 300 millions de dollars un casino qui deviendrait en 1975 le Trump’s Castle, seulement un an après avoir acheté le Harra’s, devenu le Trump Plaza. Pour Donald Trump, trop était toujours mieux : Atlantic City avait selon lui un potentiel illimité, donc deux casinos valaient mieux qu’un. A l’époque, ses sociétés avaient déjà des milliards de dollars de dettes (en 1990, sa dette personnelle atteindrait 975 millions). Nonobstant, il acheta cette même année Mar-a-Lago pour 8 millions ; en 1988 un yacht pour 29 millions, et en 1989 la compagnie Eastern Air Lines pour 365 millions. En 1990, il fut contraint d’émettre presque 700 millions de dollars en obligations à haut risque, à quatorze pour cent de taux d’intérêts, juste pour terminer les travaux de son troisième casino, le Taj Mahal. A croire que le simple volume de ses acquisitions, leur coût et l’audace de ces transactions aveuglaient tout le monde, y compris les banques, sur le montant exponentiel de sa dette et son sens des affaires douteux.”
(p. 214/215)

Si toi aussi tu as la tête de Benoît Poeelvoorde dans ‘Les convoyeurs attendent” en lisant le “Nonobstant”, bravo, on a les mêmes références.

Les années 90 sont moyen-sympa avec Donald Trump. Ce coup-ci, c’est des banques qui l’ont renfloué, pas papa. Les banques s’en branlent de savoir si tu es le fils préféré ou pas, les banques veulent du fric et ça, c’est pas tout à fait bien compris par notre agent orange qui continue à dépenser sans compter. Bien sûr, il vit extrêmement mal les admonestations et se pose en victime incomprise qui, pourtant, ne sera jamais vraiment inquiétée à ce niveau-là.

 🌼🌼🌼

Le père, Fred, commence à entrer dans un déni mortifère. Non, son fils chéri n’est pas une grosse tanche molle, non, son petit cœur est un homme d’affaires extraordinaire. Les problèmes d’argent ? La conjoncture économique, les banques, la concurrence forcément déloyale. La gestion du fiston EST exemplaire, aucune autre réalité ne le percutera jamais.

🐦”Savoir à l’avance que vous serez sauvé même en cas d’échec rend anecdotique la réalité du chemin parcouru. Affirmez sans vergogne qu’un fiasco est une victoire éclatante et ça le deviendra rétroactivement.”
(p.227)

Tu reconnais la citation de Roy Cohn dans ces lignes ? Oui hein ?

“Peu importe ce qui arrive, peu importe à quel point vous êtes dans la mouise, revendiquez toujours la victoire.”

Est-ce que tu reconnais aussi sa signature pour avoir voulu faire signer un document à ton père atteint d’une maladie neurologique incurable afin de prendre le contrôle total sur l’empire en excluant les frères et sœurs restant-es ? Oh non…j’ai oublié de mentionner que Cohn avait fait ça sur un malade en phase terminale, la petite visite à l’hosto avec des feuilles à signer. Quel oubli regrettable.

Heureusement, on a une sœur Maryanne qui est juge, et qui est mariée à un avocat qui confirme la trahison. Le contrat ne sera pas signé mais amendé en faveur d’une égalité parfaite entre les enfants survivants (Freddy, le père de Mary, est décédé à ce moment-là). Enfin, “égalité” quoi. La toute dernière parole de Mamie Trump à Mary a été “Tu sais ce que valait ton père lorsqu’il est mort ? Zéro, moins que rien”. Zéro virgule un, c’est à peu près ce que les enfants de Freddy le raté toucheront. La honte par capillarité.

L’abus de faiblesse, Mary L. Trump nous en fait part avec un exemple plutôt “amusant”. Il est dans les habitudes de Donald de “faire semblant de se battre” avec les plus jeunes de la famille. Lorsque ces jeunes garçons deviennent des hommes, le combat cesse totalement. Lorsque les cibles sont en mesure de se défendre, cela ne présente plus d’intérêt.

 🦏🦏🦏

Autre anecdote parlante: lors des funérailles de son père en 1999, Donald Trump fera un éloge…à sa propre gloire…au point que Maryanne demande aux autres frères de ne surtout pas prendre la parole pour ne pas enfoncer le truc encore plus.

On finit sur un détail illustrant bien la reproduction endogame de la bourgeoisie :

🐧 “Kushner [le père du mari d’Ivanka Trump, Jared] était un cadre immobilier multimillionnaire et un donateur démocrate de premier plan lorsqu’il a été condamné en 2005 à deux ans de prison fédérale après avoir plaidé coupable de 18 chefs d’accusation, notamment d’évasion fiscale et de contributions illégales à des campagnes électorales.
Lorsque Kushner a découvert que son beau-frère et ancien partenaire commercial aidait les autorités fédérales dans leur enquête, il s’est mis en tête de se venger (et, comme le diraient les procureurs, d’intimider les témoins).
Le riche magnat de l’immobilier new-yorkais a engagé une prostituée pour séduire son beau-frère dans un motel du New Jersey, s’arrangeant pour que la rencontre soit enregistrée en caméra cachée.
Il a ensuite montré la vidéo à la femme de son beau-frère : la sœur de Kushner.
(People – Trad DeepL)

Classe ❤️

 🪷🪷🪷

On va finir par plusieurs courtes citations du livre à propos de la psychologie de Trump :

🐦 “Le Donald d’aujourd’hui et à peu près le même que le petit Donald de trois ans : incapable de grandir, d’apprendre ou d’évoluer, incapable de réguler ses émotions, de modérer ses réactions, d’absorber et de synthétiser l’information.”

🐦 “[…] le comportement aberrant de Donald a systématiquement été banalisé par son entourage.”

🐦 “Ce sont des individus plus puissants que lui qui l’ont placé dans les institutions qui le protègent depuis le tout début, mais ce sont les plus faibles qui l’y maintiennent.”

🐦 “[…] le gouvernement tel qu’il est constitué à l’heure actuelles, comprenant l’exécutif, la moitié du Congrès et la majorité à la Cour Suprême, est entièrement placé au service de la protection de l’ego de Donald ; c’est presque devenu son seul objectif”

🐦 “Le rôle qu’a joué la peur dans son enfance et qu’elle joue encore aujourd’hui dans sa vie est fondamental. Et le fait que la peur continue d’être chez lui une émotion dominante donne une idée de l’enfer qu’à dû être la Maison [de famille] il y a de cela six décennies.”

🐦 “Abandonnons une fois pour toutes l’idée que Donald serait un “brillant stratège” qui a tout compris à l’articulation des médias et de la politique. Il n’a pas de stratégie, il n’en a jamais eue. Malgré le coup de chance qu’a été son avantage électoral et une “victoire” au mieux suspecte, au pire illégitime, jamais il n’a su sentir le pouls de son époque. Il se trouve juste que ses fanfaronnades et son absence totale de vergogne ont parlé à certains segments de la population.”

🐦 “La monstruosité de Donald est la manifestation même de la faiblesse profonde qu’il a cherché à fuir toute sa vie.

Je rappelle ici que Mary L. Trump est psychologue.

Ok on psychote pas sur la famille, mais…mais…bah elle a pas tort, je pense.

Dans tous les cas, Donald Trump est un enfant qui n’a jamais su grandir sans écraser les autres. La domination étouffe la peur, se sentir et être important conjure tout ça. Moi, président, je suis inattaquable. Un ego complètement surdimensionné, un entourage qui ne sanctionne jamais, un système qui ne sanctionne pas plus (pour le moment), un père qui contribue y compris post-mortem aux finances de l’enfant prodige, des épouses forcément intéressées (non mais je sais pas, regarde sa gueule, je sais, on dit pas le physique, mais merde, ça se voit qu’il change de modèle tous les 20 ans pour toujours avoir une compagne sous emprise, faut bien une compensation financière), des enfants chouchoutés, un clientélisme forcené, on a tout le panel de personnes nécessaires pour que ce type vive dans un rêve depuis qu’il est né, sans jamais être contredit ou empêché. Je pense que ses colères et trépignations privées doivent être fabuleuses. Lorsqu’un rayon de l’extérieur le touche, il hurle. Tout est faux, complot, mise en scène. Tout le monde a tort.

 ⭐⭐⭐

Il y a quelques articles de cela, je disais qu’il agissait comme un enfant de 5 ans à qui on dit non. Je regrette d’avoir écrit ça. Un enfant de 5 ans a encore le temps de grandir et d’apprendre, ses colères le construisent et notre manière d’y répondre l’y aide, ou pas. Un enfant de 5 ans a plus de résilience, plus de compréhension du monde que Donald Trump n’en aura dans sa vie entière.

Et même en lisant ce bouquin qui parle de la manière terrible dont les enfants Trump ont été élevés, je n’ai pas une once de pitié pour ce type. Des fois, les gens savent passer outre les failles éducatives et peuvent changer, grandir encore. Lui, non, et c’est un choix délibéré de sa part que de ne jamais se regarder en face. Trop dur, sans doute. En même temps, je serais lui, je serais pas fan de ce que je vois au cours de mes séances d’introspection, c’est un coup à finir au couvent c’t’affaire.