Heure de réveil : 4h39 (miaou)

Hey, je t’écris depuis mon nouveau PC ! J’ai pas encore tout réinstallé, j’ai même rien réinstallé parce que le gosse s’est précipité dessus 10 secondes après le premier boot.

Je suis contente aussi parce que ce matin, je vais te parler du truc dont je voulais te parler hier mais qu’à la place on a parlé débats avec des pigeons. Merci à Cassiopée pour l’impulsion nécessaire.

Par ailleurs, et ça n’a RIEN à voir mais j’y pense maintenant : pour la première fois de ma vie j’ai pris une décision sensée relative à ma thune et j’ai revendu mes 50 balles de bitcoin (j’avais 5€ à la base) au bon moment. Et ça a payé presque entièrement la bouffe des chats, la boucle est bouclée.

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Aujourd’hui, on va parler violence dans le milieu militant.

Je vais parler de la violence interne à nos mouvements (“nos” = féministes principalement mais concerne également ces salopardes de gauchistes woke toussa)(Oui, tu vois, là, par exemple, c’est du sarcasme).

La grosse difficulté c’est qu’on tape sur les nôtres, et ça, ça fait profondément chier, mais c’est nécessaire. Si on interroge pas nos propres défauts et manquements, si on ne regarde pas nos erreurs en face, on va dans le mur.

Donc : j’aime de tout mon petit cœur presque toutes les féministes (désolée, les essentialistes et les TERF c’est toujours non). J’évolue dans le grand bain depuis 9 ans et j’ai pu voir toutes sortes de comportements qui vont de “meh” à “WTF meuf c’est quoi ton problème ??!”

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Comme je suis de gauche depuis au moins 4 générations, je ne suis pas forcément étonnée des débats houleux, j’ai déjà suffisamment donné de ma personne à table le dimanche avec la famille. Tous de gauche. Mais pas EXACTEMENT de la même gauche, tu vois. Et là…ouh.
Après, tu me dis “débats à table” j’ai l’image de mon grand-père d’une très belle couleur aubergine qui éructait qu’elles avait pas compriiiiiis (on peut au moins dater cette technique dite “de l’ours” à 1986.)

“MAIS JE SUIS OUVERT AU DEBAT, NOM DE DIEU”
Ouais nan en fait t’as raison tkt on va faire comme ça, t’en fais pas, j’irai me rééduquer à Vladivostok, mais arrête de crier stp 🥺

J’ai pas grandi dans les cris, c’était vraiment juste lors de ces discussions que j’ai découvert tout ça. Le débat dont je me souviens le mieux c’est celui sur l’abstentionnisme avec mon grand-père, bon en maths, qui faisait la démo de l’utilité ou non du vote blanc par rapport à l’abstention.
Sauf que c’était un peu le seul bon en maths autour de la table.
Donc ses deux filles et sa petite fille (moi) avaient soudain la réminiscence de tous ces cours de maths à la maison qui finissaient souvent en colère parce que les équations, c’est si simple, quand il finissait par se fâcher qu’on comprenait rien.

Je suis si mauvaise en maths que je suis contente que personne ne puisse voir l’historique de ma calculatrice.

Bref.

J’ai pas eu beaucoup de déjeuners houleux à part avec mes beaux-parents “””de gauche””” et à ce moment-là, j’avais déjà décidé d’arrêter de me faire du mal. J’adorais mon grand-père, c’est lui qui m’a élevée et qui a pris soin de moi, je l’aime encore infiniment même si il est dans le Grand Néant, mais faut dire ce qui est : je suis en PLS dès que le ton monte. Et si je sors de ma PLS, je bashe et vraiment pas de manière sympathique donc je m’abstiens, même si le vote blanc…rhaaaaaaaaaa !!! 😑

En général, honnêtement, je fuis les débats qui sentent le piège. Je les lis, mais je ne participe pas. Parce que parfois, rien que de lire les échanges me met mal. Oui c’est pour ça que je monologue.

J’ai donc le droit d’être lâche, vu que je suis une femme. Merci, proverbes français point com !

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Le dernier en date a été un débat sur Sophie Labelle qui fait non seulement la BD “assignée garçon” mais aussi des dessins de babyfur en couches culotte. Alors on va PAS parler de ça, je vais te coller les liens vers un thread Twitter qui en parle et tu te feras ton avis.

En gros, il s’agit d’un kink (d’un attrait sexuel vers quelque chose d’inhabituel, on pourrait peut-être traduire par “fétichisme”) sur des représentations de bébés animaux en couches culottes. C’est sexuel, oui. Je précise pour ma maman.

Donc là, merde. Les gens font ce qu’ils veulent. Ici, aucun bébé réel n’a été blessé ou effleuré, c’est du dessin et donc un support à fantasmes, ce n’est généralement pas suivi de passage à l’acte, les gens font ce qu’iels veulent.

Oui mais bon…en tant que survivante de pédocriminalité, en tant que maman avec phobies d’impulsion (la peur de commettre ces gestes sur son enfant, mais en beaucoup plus violent niveau réactionnel), ça me fait bader as fuck.

Donc je lis la conv, et la conv part en cacahuète façon j’ai envie de gerber. En gros dans le lot j’ai lu “les victimes c’est pas la question”. Ah ouais, merci, merci beaucoup, au moins comme ça c’est clair.

J’ai mis plusieurs jours à m’en remettre.
J’en revenais pas des mots employés, du ton, des propos, surtout en tant que victime ça a été ultra trigger.

Est-ce que les protagonistes ont réfléchi une seule seconde à la possibilité qu’on les lise ? Je ne pense pas. Je préfère me dire ça plutôt que de me dire que des meufs disent “on s’en fout des victimes, vous faites du kink shaming transmisogyne”. Nan. Je dis juste que ça me heurte car je suis survivante de pédocriminalité, j’ai le droit de dire que ça me heurte ?

Mon avis là dessus, pour finir, et il n’est pas très élaboré : je ne veux pas voir d’images comme ça. C’était pas forcément hyper problématique à première vue mais je l’ai super mal vécu. Du coup que les gens aient les passions qu’iels veulent, youpi. Mais les bébés dans des poses suggestives, c’est ma limite. Ça m’a vraiment retournée, mais, hey, les victimes, on s’en fout, non ?

Ça, c’était mon dernier exemple en date.

Merde je me suis trompée de page…

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Mais des “débats” de ce type, j’en ai lu, j’en ai subi aussi. J’en ai modéré, surtout, plein. Ce qui est à la fois chiant et utile en tant que modo c’est que tu es obligée de laisser de côté le réactionnel pour poser une réponse ou une action la plus équitable possible. C’est parfois frustrant parce que t’as bien un avis, mais t’as pas la bonne casquette pour le donner.

J’ai un autre exemple un peu plus court. Sur notre groupe de parentalité féministe, une maman épuisée vient poster “J’ai giflé mon fils, help”.
Nous, on part du principe que le dire et demander de l’aide, c’est bien. Les mamans sont souvent dans la honte et cachent ce genre de trucs, et c’est le terreau à de la vraie souffrance pour les enfants et les parents + possibilité d’escalade de la violence.
Donc on lui a répondu.

Et on est devenu un groupe qui promeut les VEO (Violences Educatives Ordinaires) en un claquement de doigts. A mi chemin entre le cancel et la violence militante. Le cancel il est là, la violence elle a été dans les commentaires.
A un moment on s’est quand même fait la réflexion, entre modos, que la personne qui était la plus violente dans la conv était celle qui se disait anti-VEO. On avait pourtant pas de sympathie pour la personne qui a posté (c’était même le contraire, en vrai, elle nous faisait chier à dessein depuis des mois) mais on est évidemment intervenues car le niveau de violence était inacceptable.

On a des membres et ex-membres qui ont cette habitude. En général en modo, sur n’importe quel groupe, tu en as toujours un-e à surveiller comme le lait sur le feu.

Il y a des personnes, comme ça, qui passent de groupe en groupe pour faire imploser la modération. C’est sans doute pas le but premier, mais c’est comme ça que ça se finit souvent. Les modos, épuisées, abandonnent. Alors qu’un bon ban…enfin moi j’dis ça…
Je connais une ou deux personnes dans ce style, qui ont écumé les groupes, et dont j’entends le pseudo revenir régulièrement. Soit elles se font ban (et vont hurler à la terre entière que ton groupe c’est de la merde autoritariste) soit elles épuisent tout le monde.

Plusieurs groupes ont déjà fermé leurs portes à cause de personnes de ce type. On en a eu plusieurs, en 6 ans, on a tenu bon jusqu’ici mais il y a eu des moments extrêmement critiques en modération.


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Il y a des personnes violentes. Il y a des femmes violentes. Il y a des militantes violentes. Ça ne sert à rien de faire comme si chaque féministe était exemplaire, en plus on a parlé exemplarité hier.

Je sais que ça fait mal à la sororité, oui. On est sensées se serrer les coudes et on finit par faire des billets matinaux pour chouiner sur la violence militante tout en ayant un peu peur de se faire massacrer. Non, ça va en fait. J’ai plus peur, maintenant, je crois. Je m’en cogne.

Le monde militant est violent.
On le découvre forcément, d’une manière ou d’une autre. Et c’est pas étonnant, car le monde tout court est violent. C’est juste un peu curieux car on est sensées toutes œuvrer dans le même sens, mais non. Pour certaines, se défouler est le plus important. Aller courir aussi ça défoule, fumer ça défoule, se prendre un thé ça défoule. Traumatiser une militante ? Le must.

On a le droit d’être en colère, le tone policing c’est de la merde en barre, je ne parle pas de la colère ici, mais bien de la violence. On peut être en colère et le montrer sans forcément maltraiter les autres. Les autres c’est les autres militantes, hein, tu fais ce que tu veux avec les mecs cis, ça fait partie du jeu.


🔧🔧🔧

Il y a tout un panel de violences habituelles, je vais faire une liste sans doute incomplète.

🍄 La bébé militante
Tu sais, la toute jeune qui pose une question un peu maladroitement, qui cherche à comprendre mais qui n’a pas encore tous les outils ? Cible facile.

Fun fact : les bébé-militantes stade 2 sont parfois très violentes une fois qu’elles ont une meilleure connaissance du féminisme. On peut les voir, toutes fières (à raison) d’avoir réussi à ôter cette brique de leur construction, faire la leçon a d’autres militantes. Très régulièrement je vois des personnes, souvent, très jeunes, tenter de plaquer un discours et des idées en mode Highlander (“Il ne peut en rester qu’une”). Alors c’est bien de réutiliser ce que tu sais, je te le concède. Tu as bien appris le truc. Apprends maintenant que les autres ont peut être une vie, d’autres outils et d’autres connaissances que les tiennes et on sera raccord.

🍄 Le bon vieux Cancelling des familles/Les vieux dossiers

“En 2004 tu as dit que…j’ai le screenshot !”

Si il y a une pratique que je conchie par toutes les pores de ma peau, c’est bien celle-là. Moi aussi j’ai des screens compromettants, on va pas se mentir, mais en 9 ans je n’ai été sortir des archives que 2 fois sur un gros souci modo (“C’était pas elle qui avait dit que ?”).

“Machin est un profem en carton”.

On vient t’avertir gentiment en MP, parfois, qu’un-e de tes ami-es est en réalité une personne extrêmement problématique.
Non.
PROBLÉMATIQUE EN CAPSLOCK
Cela n’arrive pas toujours, mais souvent, j’ai lu les échanges en question quand on vient m’avertir que je fricote avec l’ennemie. J’étais là, un peu, quoi. J’ai vu le déroulement de la conversation entière, du coup ça me fait rire qu’on vienne me dire “au fait, machine est toxique/soutient un violeur/a tenu des propos xphobes en 1873”

Mon avis là dessus est super simple : l’erreur est humaine et nous sommes toustes très humaines. Moi aussi j’ai sorti des conneries plus grosses que moi. Et alors ? Le principal c’est de reconnaître l’erreur et de la réparer si possible, ou de s’excuser si cela ne peut être corrigé. Ouais en 2011 je me moquais de la pétition sur le “mademoiselle” des formulaires administratifs. C’était con. J’ai changé 🤷‍♀️
Ma version de 2011 était une féministe en carton, la version 2021 est un peu mieux finie. On évolue avec le temps. Normalement.

PS : attention, il doit y avoir la volonté de réparer et la reconnaissance de l’erreur dans le lot, sinon ça marche pas.

🍄 Le dogpiling/la meute
C’est cette forme de violence que je déteste le plus. C’est insoutenable à lire, la plupart du temps. En gros, tu as une victime, toi tu es en MP avec tes potes (ou alors ça s’agrège naturellement) et t’y vas full mode “Je sais pas me défouler autrement” mais à plusieurs.
Comme ça, ta victime est cernée, acculée, coincée, et toi tu frappes en meute.
C’est un procédé dégueulasse qui survient parfois de manière naturelle (non concertée) quand plusieurs participantes sont touchées par le même truc. Du coup comme c’est pas concerté et qu’on est dedans, on ne se rend pas tout de suite compte qu’on ne fait qu’enfoncer le clou encore un peu plus et surtout que la personne en face est déjà KO depuis un moment.

Mon conseil : n’insiste pas, même si on te dit “haha elle répond plus” et qu’on se moque de toi. Chacune de tes phrases sera dépiautée et réutilisée contre toi. C’est sans fin. Avertis la modération si tu es sur un groupe ou une page (La délation ça permet aussi aux modos de savoir qui est toxique sur le groupe, on ne peut pas tout suivre H24, parfois la violence est diffuse sur plusieurs sous-fils) et pars à toute jambes. Vraiment. Tu peux pas gagner, elles se concertent par MP pour répondre façon Caterpillar.

Et si tu te rends compte que ton commentaire participe à du dogpiling, cesse. Ta victime est déjà à terre depuis 116 commentaires, c’est pas forcément pertinent d’y revenir pendant 3 jours.

PERSONNE ne mérite ça (sauf les mascu et les fachos, oui). C’est grave, c’est traumatisant aussi. Certaines personnes en viennent à ne plus du tout oser s’exprimer à cause du dogpiling vécu ici ou là.

🍄 La Sachance
Je viens d’inventer un mot, je crois.
La Sachance c’est quand on est une féministe de compétition avec les ailerons, les jantes alu et la nitro et qu’on prend de haut les autres.

“Oui mais tu l’aurais su si tu avais lu [insérer ici référence]”
“On ne peut pas ne pas savoir que…”
“Dans le cas particulier de la dualité de la situation actuelle, il ne faut pas négliger d’appréhender la majorité des choix possibles, à moyen terme.
Considérant l’orientation contextuelle, nous sommes contraints d’expérimenter les principales décisions draconiennes, très attentivement.
QUEL EST TON AVIS SUR LE SUJET, béotienne ?”

⚠ La Sachante peut très bien être une personne adorable, attention. Il arrive qu’elle explicite son discours de manière plus intelligible quand elle se rend compte que tout le monde a pas fait de doctorat en Gender Studies. Et ça, c’est chouette. ⚠

….maiiiiiis c’est clairement pas le cas de tout le monde.
Je vais t’avouer un truc honteux. J’ai pas lu “Le Capital”. Je l’ai, en double, à la maison, mais nan, c’est chiant, je suis désolée, et pourtant je lis de la documentation technique sur des trucs encore plus chiants mais Le Capital, je peux pas. J’ai PAS lu plein d’autres ouvrages fondateurs de références qu’il faut absolument avoir lu.

Est-ce nécessaire à l’apprentissage ? Pas forcément. J’ai lu plein d’articles et d’autres livres, j’ai appris sur le tas, ça marche pas trop mal non plus. Les concepts, je les ai pour la plupart, sans avoir lu ces ouvrages de référence. Ça me permet aussi d’extraire le concept et de, pourquoi pas, te le présenter à ma manière, en reformulant avec mes mots et mes exemples.
[Edit 2023 : j’ai, depuis, fait des fiches de lectures sur des articles ou concepts complexes en essayant d’expliquer au mieux. Ça me semblait plus constructif.]

Alors quand on me dit “Oui, mais dans tel livre machin dit bien que” je me sens bête et insultée. Bête parce que j’ai pas lu Le Capital. Insultée parce que j’ai quand même bien compris le propos et que non, on est toujours pas d’accord.

C’est souvent ça, le souci : croire qu’en répétant fort plusieurs fois les choses, en expliquant bien, on va convaincre. “C’est pas que t’es pas d’accord, c’est que t’as pas compris”. Ben ouais mais non. Et l’intelligence ne signifie pas avoir raison. Les génies du crime sont parfois très intelligents, tu vois. En plus, le concept d’intelligence même est foireux alors tut tut camembert. Pouet pouet ou tut tut ? Le doute m’assaille.

Donc les gentes font comme iels peuvent : à leur sauce, en fonction de leurs moyens, de leur contexte, de leur temps disponible, de leur bagage scolaire. Tout le monde ne passe pas par le circuit universitaire, on peut apprendre de mille manières et les Sachantes Méprisantes sont juste atroces. Faut pas faire ça (Pour être honnête c’est surtout un truc de gauchistes mais j’ai vu de beaux exemples chez les féministes).

Si tu saisis aussi bien le concept, explique-le simplement. Si tu ne sais pas l’expliquer simplement, c’est qu’il te manque des bouts.

🍄 La violence pure
Celle-là, elle est facilement reconnaissable. T’as pas le temps de faire quoi que ce soit, BIM, dans ta face. Tu comprends pas ce qui se passe, d’un coup tu te prends de l’agressivité pleine poire.
Parfois, tu ne sais même pas pourquoi, comment, où. Tu postes un truc, ça démarre direct. Tu peux avoir des indices de ton péché mortel à travers les éructations de la personne, mais t’as pas le pourquoi, t’as pas de piste pour répondre, t’es juste là, les bras ballants, à te demander ce qui se passe. Pis tu sauras sans doute jamais, parce que tout est emporté dans un torrent de haine.
C’est la plus WTF des attaques et une de celles qui porte le plus à mon avis, car on ne laisse aucune chance à la victime : c’est juste de la destruction.
Du coup, la fuite est la plus rapide des solutions. De toutes façons tu n’auras jamais le fin mot de l’histoire, parce qu’en réalité t’es tombée sur une personne qui devait passer ses nerfs sur n’importe qui, et ça tombe mal, tu es n’importe qui.


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Alors on dit quoi ?
Je sais pas trop.
“Ne soyez pas violentes” ? Genre ça marcherait ? Nope.

Je vais te dire ce que je tente d’expliquer à mon fils : ferme les yeux, respire trois fois bien profondément. Lâche prise.
Si tu as malgré tout envie de répondre, évite si possible de le faire dans la colère. C’est dans la colère qu’on raconte des conneries qui nous retomberont dessus plus tard. Eventuellement, prépare ta réponse sans la poster, attends un peu. Relis. Fais relire au besoin.

Si tu le sens, tu peux demander de l’aide à des amies pour répondre. Tant qu’on attaque pas en meute, c’est réglo. Je te conseille aussi de partager ces échanges avec une tierce personne.
Parfois on a besoin d’un reality check : oui, là, tu es victime d’acharnement, c’est violent, on te le confirme. Ou, non, là t’as déconné, je serais toi je ne posterais plus.
Y’a un gros effet de tunnel quand on a les yeux rivés sur un fil de discussion. Plus rien n’existe à part cet échange. Alors quand ça se passe mal, c’est chaud. D’où le “respire et éloigne-toi de ce clavier”.

Tu ne dois RIEN à personne sur ces fils de discussion. Ton devoir est de respecter autrui. Mais tu peux parfaitement décider d’aller prendre l’air 2h avant de retourner sur la conv. Ou pas. Zéro obligation. Puis, répondre, pour quoi faire ? Relancer le truc ?
Abandonner n’est pas lâcher ses convictions, ça peut être un geste de survie.

Perso je pose la limite assez instinctivement. Des fois mon bide me dit “Ouais non réponds pas, là, ça va mal se passer” ou “Oh oh, c’est en train de partir en vrille”. Et je l’écoute.

J’ai trop été victime de violences pour me laisser maltraiter en ligne. Je l’ai été, maltraitée en ligne, je le serai sans doute encore mais maintenant je sais que je ne dois rien à personne, que l’avis d’unetelle sur ma personne m’importe peu, que je préfère aller boire une tisane à l’origan sur mon balcon que de revivre la même scène encore et encore…

On s’en fout, d’avoir raison auprès de Machine. Demander l’approbation d’une personne qui est dans la violence, ça marche pas. Je sais qu’on a ce désir de plaire et de se conformer mais honnêtement, la plupart d’entre elles n’en vaut pas la peine.


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J’ai plus que 399 caractères pour finir ce billet.

Alors faut être gentil, pas méchant, c’est pas gentil d’être méchant, et normalement tu revois cet épisode de Malcolm et tu penses à Dewie qui fait poupipoupipoupipou et là, ça va mieux, non ?

La colère est un bon carburant, la violence non. La colère peut aider à construire, la violence pas trop. Et zut je pense que je devrai refaire un billet, trop de choses à dire sur le sujet, 7 caractèr..