Heure de réveil : 4h00 (chat câlin fier de son pipi dans le lit)

TW : tueurs en série

Hier, je proposais différents sujets pour ce matin et personne n’a pris l’élevage de bulots en condition hostile au sérieux, à raison, parce que j’y connais que dalle.

Bref, on va faire un billet sur le criminal fandom.

🦩🦩🦩

Si tu es largué-e, t’en fais pas, tu vas comprendre très vite.

Savais tu qu’il y avait des fan clubs de Ted Bundy ? Et bien il y a des fan clubs de Ted Bundy, qui est un tueur en série mort en 1989. Au vu de l’âge de beaucoup de fans, il est probablement mort avant leur naissance mais c’est pas grave parce qu’il est soooo sexy 😘🤢

Lors de son procès, Richard Ramirez (also a serial killer) avait des fans dans la salle, plusieurs vidéos le montrent en train de faire coucou. 💓 Trop mignon (non).

Il existe également un fandom (“Un fandom (mot anglais composé de fan [pour fanatic] suivi du suffixe dom [pour domain]) est la sous-culture propre à un ensemble de fans (ou fanbase, en français « base de fans »), c’est-à-dire tout ce qui touche au domaine de prédilection d’un groupe de personnes et qui est organisé ou créé par ces mêmes personnes.” – Wikipedia) pour les tueurs de Columbine, ou Jeffrey Dahmer, ou…

Quand je dis fandom, ça va un peu plus loin : on est carrément dans l’intérêt romantique et les fantasmes sur les criminels, pas sur une simple curiosité.

L’image qui m’a le plus marquée c’est un dessin “érotique” représentant Jeffrey Dahmer et Dennis Nilsen en train de se chauffer.
Leur point commun ?
Ils tuaient le même type de personnes, des types rencontrés dans des bars qu’ils ne voulaient pas laisser partir. Les deux étaient gays, ont gardé des corps à leur domicile et présentent le même type de tableau psychiatrique.

😣 Sooooooooo sexy.

Je te JURE que c’est un vrai truc.

📓📓📓

Malgré mon intérêt certain pour la criminologie, je ne fais pas partie de ces fanbases.

Le tueur qui m’a le plus marquée, c’est Ed Kemper. Sur certaines photos, il y a une forte ressemblance avec mon père, donc ça n’aide pas.

Kemper a été un élément crucial dans la recherche sur les tueurs en série, tu le sais si tu as regardé Mind Hunter sur Netflix. Doté d’un QI inimaginable, Kemper a une capacité d’introspection rarement observée chez les tueurs en série.

🔬 Lorsque Robert Ressler et John Douglas l’ont interrogés dans le cadre de la formation de la toute première cellule de profilage criminel du FBI, il a pu donner des éléments extrêmement pertinents sur la psychologie du crime vue par un criminel et a énormément apporté à la recherche.

Est-ce que ma compassion pour ce type me trouble ? Grave. L’assimilation que j’ai faite de l’image de Kemper avec ma figure paternelle a de quoi me faire flipper. Ed Kemper a commis des trucs absolument ABOMINABLES (on va parler de sa daronne prochainement, tkt) et moi je n’arrive pas à vouloir sa mort. OK OUI OK je ne souhaite la mort de personne. Presque.

Le truc, c’est que je suis consciente de mon biais foireux et que je ne le confonds pas avec de l’affection. Je n’ai pas spécialement d’affection pour un type qui tue des étudiantes, non. Je suis contente qu’il se soit rendu très utile pour le FBI et je connais son enfance en enfer avec sa daronne des enfers. Mais ça ne va pas plus loin, je sais précisément ce qu’il a fait.

J’avoue, je suis sans voix.

⚱⚱⚱

J’ai commencé à comprendre les intérêts macabres envahissants avec la tuerie de Columbine (1999, 2 tireurs, 15 victimes). C’est là que j’ai découvert que, quelque part dans le monde, des gens fantasmaient sur le duo mortel.

Et j’ai absolument pas compris.
J’ai cherché longtemps la raison pour laquelle on peut tripper sur des criminels, c’est le livre “L’amour (fou) pour un criminel” d’Isabelle Horlans qui m’a donné la meilleure explication. Je te recommande moyennement ce livre malgré le titre et la présence de psychanalyse dans les pages (si on se connaît, je peux te le prêter).
On fait ce qu’on peut, Daniel Zagury, expert psychiatre, est psychanalyste, comme pas mal d’experts en France, malheureusement.

👉 “C’est maman”
On en a déjà parlé : c’est la faute à ta mère si t’es comme ça (non).

J’ai failli abandonner ma lecture parce que je levais tellement les yeux au ciel qu’ils commençaient à fatiguer. Et puis là…

🤯 “Le criminel incarcéré est inoffensif”

On a donc un attrait pour les hommes criminels (il y a moins de fandom côté femmes criminelles, bizarrement) cumulé avec un sentiment de sécurité, car l’objet du désir est neutralisé par l’incarcération. Là, je comprends mieux.

En gros : un bad boy inoffensif et en position de faiblesse. La solution parfaite quand tu veux aimer une personne violente et dangereuse. Tu as le criminel, mais la sécurité. Tu peux te faire peur tout en sachant que tu ne risques rien. Le grand frisson avec airbag.

Évidemment, si le criminel sort, c’est pas pareil. Leur fan peut devenir leur victime assez facilement. Une fois sorti de prison, certaines personnes retournent à leur vie et leurs anciennes habitudes sans rien changer. Sauf qu’un tueur en prison, c’est souvent moins létal qu’un tueur qui dort à nos côtés.

🦈 On est totalement dans le concept de la Rémora, en fait.
🦈 Les rémoras sont les poissons à ventouse qui se collent sur les requins pour les débarrasser de leurs parasites. Tout se passe super bien, mais lorsque le requin a faim et ne trouve pas de proie, il se tourne vers ses rémoras.
J’ai trouvé cette analogie aux débuts de la page et je me trouve pour une fois un peu pertinente. A ce moment là on parlait des femmes de droite qui se cachaient dans le giron patriarcal jusqu’à ce qu’elles soient bouffées.

J’avais rien de mieux que Jeffrey Dahmer pour illustrer le fait de manger des personnes.

🧱🧱🧱

“L’hybristophilie (du grec hybrizein, « commettre un outrage contre quelqu’un » et de philein, « qui aime »), est une paraphilie dans laquelle un individu est sexuellement attiré par d’autres ayant commis un crime (viol, meurtre). Dans la culture populaire, ce phénomène est connu sous le nom de « Syndrome Bonnie et Clyde ». L’enclitophilie désigne plus particulièrement l’attirance sexuelle pour les femmes criminelles”
(Wikipedia)

Pourquoi diable des femmes se verraient attirées par leurs prédateurs ? Une forme de toxoplasmose ? Sachant que la toxoplasmose réduit la peur du prédateur, c’est pas déconnant non plus. Je ne dis pas que les criminels sont de gros chats, mais l’aberration est semblable.

🤔 Le goût du risque ?
J’ai tendance à pencher de ce côté. Lorsqu’on est dépourvue de pouvoir et élevée à être une victime consentante, le crime par procuration doit être un moyen d’être une bonne personne qui vit des aventures palpitantes sans les conséquences légales. Il y a assez peu de femmes de tueurs elles-mêmes incarcérées.

L’exemple de Karla Homolka est parlant. Fille de bonne famille, blonde, belle, propre sur elle, elle jette son dévolu sur Paul Bernardo, beau, sourire ultra bright mais aussi violeur en série. Elle est tellement sous le charme et sous emprise qu’elle lui “donne” sa petite sœur Tammy, qui sera leur première victime. Much abnégation…

Paul Bernardo est pourtant extrêmement violent avec sa femme, mais elle lui restera fidèle jusqu’à ce que ça sente trop le sapin.
Elle l’aide donc à trouver des victimes, à mon avis pour échapper aux tortures, en lui fournissant des exutoires mais aussi des objets de satisfaction sexuelle. Quand son homme tue, elle kiffe.

🌲 Victime elle-même, elle se rend compte qu’il en veut toujours plus et elle se sent coincée.
A ce moment-là, elle se présente au commissariat avec deux coquards d’anthologie et dénonce son mari. Elle ne l’a pas dénoncé pour les victimes, non, elle l’a dénoncé car il devenait trop dangereux pour elle.
Elle, vraie victime de violences (faut le rappeler), obtient le deal du siècle avec son avocat : 12 ans de prison contre des aveux, qu’elle livre facilement.

Lorsque la police trouvera les bandes vidéo des crimes cachées dans le plafond de la salle de bains, on réalisera qu’en effet, Karla a obtenu le deal du siècle. Pleinement consciente, pleinement participante, sans remords, satisfaite des crimes, c’est vraiment pas 12 ans qu’elle aurait dû avoir et l’histoire fait scandale.

Encore une fois, les préjugés sur les femmes qui tuent ont fait de la merde.

Jeu de mots sur “The Night Stalker” et “Stocker” (réassort), j’ai honte mais j’ai ri. Je suis une mauvaise personne.

🌎🌍🌏

Une vie rangée, comme celle qu’on recommande à toutes les femmes, c’est chiant. Déjà faut fermer sa gueule, faut se marier, supporter son mari, faire des gosses et le ménage. Much fun ☠️

Lorsque la vie est aussi insipide qu’une tasse d’eau chaude, on rêve d’ailleurs. Moi, je rêvais que j’avais le Nobel de Littérature (je crois que c’est mort), Karla Homolka voulait exercer son sadisme sur celles qu’elle considérait comme de la concurrence. En se conformant aux désirs de Paul, elle se montre bonne épouse obéissante, donc pas de problème, non ? Si en plus on peut tuer celles dont elle est jalouse car présentant l’intérêt de la nouveauté pour son époux, c’est bingo. Elle ne se fait pas torturer, ni tuer, elle profite de son mari pour elle toute seule et assouvit ses penchants sadiques, tout bénef.

Sans Paul Bernardo, je ne pense vraiment pas que Karla Homolka aurait eu l’envie de commettre toutes ces horreurs. Elle a bien un profil type antisocial et tout le tralala habituel, mais elle n’aurait peut-être pas eu l’occasion ou les moyens ou l’impulsion nécessaire à l’accomplissement de ses fantasmes. Lui était déjà passé à l’acte en agressant des femmes.

💣 Les femmes criminelles existent, évidemment, mais la méthodologie du crime est bien plus souvent discrète et dirigée contre les proches (veuves noires, infirmières de la mort, “c’était un accident bête, le coup est parti tout seul, comment ça, une assurance vie ?”).

Aileen Wuornos est un des seuls exemples contemporains de femme tueuse “comme un homme” (guillemets) qui me vient à l’esprit.
“Comme un homme” c’est surtout lié à son mode opératoire : arme à feu, grande violence envers les victimes et caractère encore plus provocateur qu’un boomer qui a tout compris à la vie après avoir lu un article sur Esprit Santé Métaphysique.

Sans déconner, un mec m’offre ça je ne sors plus jamais de chez moi.

🦄🦄🦄

Évidemment, je relie l’impuissance acquise par les femmes à ce désir de pouvoir indirect. Sortir avec un bad boy, c’est prendre un peu de ce pouvoir avec soi sans avoir à passer à l’acte.

Je dispose par exemple d’un exemplaire d’époux plutôt sécurisant. Il sait se défendre, il a le caractère pour et du poil au torse. Agrougrou.
Lorsque nous sommes ensemble dans la rue, je me sens en sécurité car il est là. Je sais qu’entre nous deux, si on se fait agresser, on a des chances de prendre le dessus. Sans enfant avec nous je suis sûre et certaine qu’on rentre dans le tas tous les deux.

Je sais aussi qu’il pourrait me plier en 4 et me ranger dans la cave s’il le voulait. J’ai vécu avec un conjoint violent, j’ai failli y rester, je visualise bien le genre de trucs qu’on peut faire subir à sa femme.

🧶 A mes yeux, me mettre en couple a toujours été un danger et un pari. J’ai passé toute ma vie ado-adulte en relations longues, j’ai vu l’arnaque et je sais qu’un engagement comme un mariage, un appart ou un enfant est le début des emmerdes. Une fois ferrée, la cible ne peut plus bouger.

Mon pari est réussi car je suis avec quelqu’un de bien et de pas violent. Mais j’aurais pu rater ce pari.

Pourquoi parler de ma vie ?

Parce que c’est ce sentiment de danger/sécurité que je veux illustrer. Le fait de me sentir en sécurité entre ses bras alors qu’il peut me plier en 4 est quelque chose que j’ai beaucoup de mal à définir, mais je sais que c’est puissant.

Un coloriage Albert Fish, mein gott…avec un enfant, évidemment, vu qu’il tuait et mangeait des enfants. Trop de lol pour mon petit coeur T_____T

🚀🚀🚀

Si je te dis “J’ai épousé un expert-comptable” tu vas te dire sarcastiquement “Wow trop de fun dans ta vie !”
Si je te dis que je suis mariée, un enfant, en relation stable et heureuse, tu vas te dire ok, bien, on s’emmerde par ici, non ?
Si je te dis que j’ai une double vie et qu’en réalité je fais des casses déguisée en Fantômette, ça va tout de suite être plus intéressant.

Lorsque je dis que j’ai travaillé en magasin photo 1h deux étés de suite, tu vas me demander si j’ai vu des trucs chelou (oui, plein) et tu vas me demander des détails. Oui, j’ai vu des trucs chelou ou dégueulasses, pourquoi personne ne me demande jamais comment on faisait pour développer les photos en 1h ? Ok, c’est peut-être lié au fait que ça n’existe plus, mais non, car on m’a posé les mêmes questions en 1999.

☎ De la même manière, quand je dis que j’ai été téléopératrice, on me demande mes anecdotes et pas comment se déroulait un appel normal. J’ai vu la connerie humaine sous toutes ses coutures, je me dois de la raconter.

C’est pas la normalité qui attire, c’est ce qui sort de l’ordinaire qui nous fait vibrer. Ça ne veut pas dire qu’on aime toustes les criminels, bien sûr, ça veut juste dire qu’on aime ce qui est déviant. On aime les anecdotes salaces, les histoires de conflits, les récits de baston.

On aime fondamentalement l’idée de transgression sans forcément avoir envie de se payer les conséquences. On se dit que les criminels ont l’audace que nous n’avons pas et ça nous fait retomber sur nos pattes et dans le sujet du jour. Ouf 😩

Charles Manson et sa petite amie. So cuuuute.

🔫🔫🔫

Le criminal fandom, c’est cette fascination pour l’interdit suprême : retirer la vie des gens.

Plus la barbarie est évidente, plus ça vibre, car on se demande avec une certaine délectation ce qui rattache encore le perpétrateur au monde des humain-es.

Comme une sorte de catharsis macabre. Ils font ce que personne ne fait. Tu as déjà eu envie de tuer une personne ? Moi, oui. Si tu avais un Death Note (un cahier où tu peux inscrire le nom de personnes pour les faire mourir, c’est un concept tiré de l’anime éponyme), est-ce que tu l’utiliserais ? Moi oui.
😬 Si on me donnait un moyen de tuer à distance sans que je sois impliquée, on devrait réorganiser des élections rapidement, si tu vois ce que je veux dire.

Mais on est dans la Vraie Réalité Vraie donc non, je ne jouerai pas les Social Justicières Bardes. Ce que je veux dire c’est qu’on a toustes ce type de pensée ou de fantasme qu’on ne mettra jamais à exécution.

Alors, un tueur en série, un braqueur de banque ou que sais-je encore, c’est une personne qui a la capacité à dépasser les frontières de l’éthique pour assouvir une vengeance, une envie ou un besoin. Quelque part, c’est vraiment de la catharsis.

NOOOOOOOOOOOPE nope nope nope nope nope nope.

🐙🐙🐙

Le souci, c’est que les fans de criminels n’ont souvent pas de décence. Pas de décence vis à vis des victimes, d’abord. Encenser Ted Bundy c’est cracher à la gueule des familles de ses 36 victimes. C’est dire “osef de ta fille, elle avait qu’à pas être là” et ça, c’est insupportable.

Pas de décence non plus envers la société : glamouriser le meurtre c’est pas forcément une super idée.

On peut avoir un intérêt pour la criminologie sans forcément avoir envie de voir les photos de scènes de crime. On peut s’intéresser au crime, c’est un sujet inépuisable, sans le cautionner. J’ai ce type d’intérêt : après des années de recherche dans mon coin, j’ai réalisé qu’on s’en foutait, des images, des détails. Et j’ai décidé de revoir intégralement ma copie avec mon prisme féministe, pour parler de ce sujet du point de vue militant.

🤔 Pourquoi aimer un tueur de femmes quand on est une femme ?

Parce qu’il est “pas pareil” ? Parce qu’il a beaucoup souffert dans son enfance, comme si ça excusait quoi que ce soit ? Parce que nous, on va le changer. On va réussir à apprivoiser la bête, à se ventouser à son dos en espérant ne pas se faire manger. Le frisson de l’incertitude et du danger. Vivre dans la tanière avec le monstre pour se sentir enfin privilégiée et puissante ?

J’associe ça au déficit de pouvoir des femmes, évidemment. Le jour où on se rendra compte que la criminalité ne concerne pas qu’un seul genre, les choses changeront peut-être.

Les femmes sont autant capables de violence que les hommes, elles sont juste contrôlées plus sévèrement par la société. Dénier le potentiel de nuisance féminin est un point de contrôle important, car on dit ainsi que toutes les femmes sont de petites choses fragiles et impuissantes. On est élevées dans cette impuissance, cette silenciation, cette invisibilisation. L’asymétrie de traitement est béante (et ça profite aux criminelles).

Romance à Columbine

🦀🦀🦀

Être “élue” par Charles Manson pour être épousée ça veut dire qu’on est différente des autres. Le monstre a choisi sa compagne qui sera la seule à l’abri de ses foudres (sauf que non, dans les faits)(enfin si, vu que Charles Manson est mort)(arrête de pinailler 🙄).

Un peu comme un conte de fées à l’envers, où le Petit Chaperon Rouge épouse le Loup. Comme si Hansel et Gretel créaient un coven avec la sorcière ou que le Prince mangeait la Princesse Grenouille.

La descente dans les ténèbres est un truc que les humain-es kiffent grave. Il y a 20 ans, on me prenait pour une folle, à raison mais pas pour cette raison, parce que j’avais une connaissance beaucoup trop importante de la criminologie pour mon bien-être et celui de mon entourage qui subissait les anecdotes cradingues.

🥼 Et maintenant, je peux mater un docu sur John Wayne Gacy sur Netflix en pliant mon linge. C’est même précisément ce que je vais faire aujourd’hui.

Est-ce que l’intérêt pour le crime et le gore est problématique ?
En soi, je ne pense pas.
On a besoin de se faire peur, certaines personnes plus que d’autres.

Je sais que ma curiosité pour le crime vient de plusieurs événements de ma vie : les “agressions” subies enfant m’ont posé la question du passage à l’acte. Pourquoi ? Et le meurtre de ma camarade d’école en 5ème a été un très violent électrochoc qui a déclenché encore plus de questions. Comment tue-t-on à 14 ans ?

👉 Les survivant-es ont souvent “vu la mort”.
Que ce soit lié à une agression unique où à une série d’abus, c’est une caractéristiques du Syndrome de Stress Post Traumatique : la vision de sa propre mort ou de celle d’une autre personne. Pas besoin d’avoir été menacé-e par une arme pour voir sa propre mort. A aucun moment, durant mon enfance, ma vie a été menacée, mais la tentative d’annihilation de mon identité par mon agresseur a menacé mon intégrité psychologique et j’ai vu ma mort en la planifiant. Il a définitivement tué quelque chose en moi.

Retirez Photoshop à cette personne svp

💀💀💀

Peut-être que dans les sociétés où la mort n’est pas taboue, on n’a pas la même fascination pour le macabre. Je ne sais pas, mais ça ne m’étonnerait pas.

On gère super mal la mort, dans nos sociétés blanches aseptisées par la télévision, le sentiment de résignation et l’impuissance. En parler, c’est être glauque, pas drôle. Prendre ses dispositions de son vivant pour ses obsèques est vu comme anormal et souvent géré en secret.

💊 Et pourtant, on adore le crime et les faits divers. Mater chez les voisins et se dire qu’on est mieux, compatir avec les victimes pour sentir qu’on fait partie de l’histoire…tout en se disant que, ouf, c’est pas nous.

Y’a une différence entre glamouriser les tueurs en série et avoir un intérêt pour la mort. Je sais qu’il y a sans doute des éléments sous-jacents, des traumas, des fantasmes, mais je n’ai pas de compassion pour les fans.

🤢 Les fanfic (histoires racontées par les fans) racontant des scènes lascives avec Jeffrey Dahmer, ça me colle la gerbe. Déjà il était gay (on ajoute ici le fantasme de la femme qui est tellement transcendante qu’elle réussit à changer l’orientation sexuelle d’un homme), ensuite il a commis des actes abominables et des actes encore plus abominables, qu’est-ce qui est sexy ?

OMFG…mais file moi tes sous que je termine mes tatouages au lieu de faire…ça…🤢

🌸🌸🌸

Une approche féministe des choses m’a permis de faire avancer ma compréhension sur le sujet. Sans les notions de domination et d’oppression, je n’aurais sans doute eu qu’une partie du tableau. C’est quelque chose que je demande (silencieusement) de plus en plus, en vain, aux contenus audio ou vidéo à destination des personnes intéressées par le True Crime.

Je ne trouve pas beaucoup de contenu analysant les dynamiques de pouvoir et d’oppression systémique en lien avec le crime. Alors j’en fais.

Il me reste 55 caractères, vite, faut finir ❤️

 

Bonus : l’ending de la chaîne “Serial Killers Documentaries” aka mon plaisir coupable, mais c’est surtout la musique. Voilà, je sais, je sais. Je suis une mauvaise personne. Je sais.