Heures de réveil : trop (poussée, ankylose, stress and so on)
Je vais pas faire d’intro, j’ai vraiment mal au dos et je me sens très “serious business” aujourd’hui donc je vais chouiner que j’ai mal, voilà, c’est fait, maintenant on écoute Nero’s Day At Disneyland on écrit et c’est tout ce qui va se passer, merci.
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(Pourquoi je ne peux pas centrer ces crevettes sur WordPress ? No fucking idea, mais si le site crash on dira que c’est ça)
Une lectrice disait hier à fort juste titre que le boulot lui avait appris la haine des gens et j’ai envie d’en parler. On va pas la psychanalyser, tkt, mais je sais que toi aussi tu as déjà eu un-e collègue que tu avais envie de pousser dans les escaliers. Soit ça, soit on est que deux mauvaises personnes dans le monde et ça m’étonnerait beaucoup.
En 2014, 75% des français-es travaillaient dans le tertiaire (76,1% en 2018 selon l’INSEE). Je vais te coller une citation qui expliquera mieux que moi, si jamais tu n’as pas suivi avec moi des cours de géographie des enfers avec Mr Ducon qui nous hurlait dessus et sur moi spécifiquement car il détestait “ces connasses qui font un bac Littéraire et qui avaient tout le temps leurs règles et qui passaient leur vie à l’infirmerie” (je le cite, oui).
🐦 “Définie par l’économiste et statisticien britannique Colin Clark dans son ouvrage Les Conditions du progrès économique en 1947, l’organisation de l’économie en trois grands secteurs (primaire, secondaire, tertiaire) a connu un large succès au point d’être largement intégrée au langage courant. Le secteur primaire regroupait l’agriculture, la pêche et les activités extractives, le secteur secondaire les activités de transformation et notamment l’ensemble de l’industrie, et le secteur tertiaire les services marchands et non-marchands.
Avec l’explosion des services, la mondialisation et la dérégulation des économies, et de plus en plus à la fin du XXe siècle et au début du XXIe, leur (relative) dématérialisation, cette division de l’économie en trois secteurs productifs a perdu de sa pertinence. En géographie, l’étude du fonctionnement productif d’un espace ne se satisfait plus d’une telle répartition, d’autant qu’une entreprise industrielle peut internaliser des services. Par ailleurs, dans certains espaces, les deux premiers secteurs ont pratiquement disparu, et l’immense majorité des actifs sont employés par le secteur tertiaire, voire pour une grande partie d’entre eux dans les fonctions métropolitaines supérieures. De ce fait, les géographes préfèrent parler aujourd’hui de systèmes productifs ou d’espaces productifs. L’exemple de la Silicon Valley aux États-Unis (Carroué, 2019), celui du Plateau de Saclay (Carroué, 2017), ou des technopôles (Grandclement, 2020) en France, où les fonctions productives et les fonctions de recherche et développement sont étroitement associées, justifient ce dépassement.”
T’entends ça, Mr Ducon ? T’es dépassé ! 🖕
La définition de l’INSEE :
🐦 “Le secteur tertiaire recouvre un vaste champ d’activités qui s’étend du commerce à l’administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l’éducation, la santé et l’action sociale.
Il est composé du :
🔸 tertiaire principalement marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) ;
🔸 tertiaire principalement non-marchand (administration publique, enseignement, santé humaine, action sociale).
Moi, j’associe ça aux métiers (j’ai lapsus du clavier avec “merdier” c’est beau) où tu as des collègues qui te parlent et des clients, internes ou externes. Ce n’est pas le cas de tous les domaines mentionnés plus haut, mais j’ai surtout bossé en bureau, quoi.
Je vais retenter de centrer des emoji, attention…ah ok il faut feinter. Soit.
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Le truc est vraiment pervers et un peu tortueux, à mon sens. Mais il est 6h10 donc tout est un peu compliqué.
Chaque collègue que j’ai eu-e se sentait menacé-e. Soit de se faire licencier par le prochain wagon, soit de ne pas avoir d’augmentation ou de promotion, soit de perdre le peu de prestige et les connaissances spécifiques précieuses acquises au fil du temps. La rétention d’information, c’est surtout de la peur : si n’importe qui sait fusionner deux dossiers sur le fichier client qui est en AS400, alors la personne pense qu’elle ne sert plus à rien, donc elle n’apprend pas aux autres, car elle se sent menacée.
Et ces menaces ne sont absolument pas de l’ordre de la “paranoïa”, hein ? On te fait bien comprendre que, qui que tu sois, surtout en contrat précaire, demain tu peux dégager. On te rend substituable à n’importe quelle nouvelle arrivée. SAUF si tu es indispensable car la dernière à savoir comment gérer le calcul de la DSN dans ton entreprise (ça, c’est priceless, personne n’y comprend rien, à cette simplification des déclarations de cotisations salariales).
Parce que, même en CDI, tu peux dégager. On va te pousser à la faute ou à la rupture conventionnelle en te tirant vers le burn-out ou bore-out, en te harcelant, en te notant mal, en te reprochant des trucs imaginaires ou en te changeant de poste à l’arrache.
La violence patronale c’est le seul truc qui ruisselle dans ce système à la con. Le seul. La violence du connard de comptable qui tient la boîte va ricocher pour aller déloger chaque personne un peu déviante ou pas assez productive ou trop syndicalisée. La pression se diffuse sur les responsables, les directeur-ices et s’abat sur chaque élément perçu comme plus faible.
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Et ça, on le sait parfaitement. On a toustes vu un-e collègue se faire salement dégager ou une personne grimper sur son bureau en disant “Bande de cons, plus jamais je viens !!!” (et c’était épique). Au départ, quand on a 22 ans, on se dit nan, pas moi. Puis à 40 piges, tu te dis merde, j’aimerais bien avoir cette audace d’envoyer chier tout le monde mais j’aime bien être payée à la fin du mois aussi, donc je vais garder ce souvenir pour moi et on en parle plus, allez.
Dans mon dernier boulot, mes collègues ont mis 1 an à savoir ce que j’écoutais, comme musique. Et j’ai passé des journée à ne pas savoir ce que j’écoutais dans le bureau, juste que je considérais que c’était de la merde. J’ai découvert Jul très récemment, via un chauffeur Uber. C’était à chier, un peu. Beaucoup.
J’ai toujours vécu dans cette peur qu’on découvre que j’étais bizarre.
A chaque fois, je me suis fait griller, par un truc que je ne maîtrise pas : une excellente mémoire, une organisation au cordeau sans doute liée à ma nécessiter de tout poser par écrit (je suis sans doute TDAH) et des capacités de réflexions plus importantes que celle d’une tanche. Le poisson. En gros, tu me dis un truc, c’est bon. Mon cerveau réorganise ses petites affaires, les connexions se refont, et je me fais extrêmement chier en formation. Je me fais chier, mais je prends des notes entre deux doodles et je sais ensuite former mes collègues. Je ne suis pas HQI, je suis câblée pour être efficace dans certaines circonstances précises, dont le domaine administratif (j’ai fait un bilan de compétence, c’est mon second métier de prédilection).
Rapidement, je deviens moi-même une menace. Lorsque je pose une question à une personne avec plus d’expérience, je vole littéralement son savoir car je n’ai plus besoin de redemander, même sur des trucs complexes. INVARIABLEMENT, les plus anciennes finissent par me détester.
Et INVARIABLEMENT, les nouvelles me détestent tout autant, car on est arrivées en même temps et c’est moi qui sors les documents de formation.
On m’a traitée d’arriviste, de lèche-cul, de première de la classe qui ramène sa science alors que je n’ai aucune ambition professionnelle. Je fais déjà un boulot qui m’emmerde, c’est pas pour passer responsable et me coltiner en plus des réunions de 3 plombes et qu’on me colle des objectifs intenables.
Ma simplicité et mon honnêteté dans les échanges sont vus comme de l’arrivisme ou de la pure bêtise.
Mes blagues et remarques sensées détendre l’atmosphère sont vues comme de la pure folie, et j’avoue…j’avoue…
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Ce que je veux dire, c’est qu’on nous place, y compris en CDI, dans une posture de danger. Moi, j’avais sans cesse peur, je travaille depuis 2001 en discontinu (la santé), j’ai été jetée de plein de fois de manière vraiment crades, souvent en prenant ma maladie comme prétexte. Et j’ai vu des licenciements dégueulasses durant tout ce temps, des trucs à s’encastrer la tête dans le clavier. Des manipulations de la hierarchie pour faire dégager les “vieilles” qui étaient trop assertives et sûres d’elles.
Le plus ouf que j’ai vu c’était pour dégager les anciennes qui fumaient. Elles ne pouvaient pas fumer dehors pour des histoires “d’assurance” donc on a fait des fumoirs dans les bureaux. J’ai vu ce genre d’endroit chez SFR aussi, pour pas que tu perdes de temps à descendre 12 étages en ascenseur, on a localisé la fume dans les bureaux.
Ensuite, les fumoirs ont fait chier donc on a oublié l’assurance et on leur a demandé d’aller dehors. Ensuite, on leur a demandé de badger pour aller en pause. Enfin, on a demandé aux salarié-es dans leur ensemble de badger avant et après les pauses, y compris pauses pour se rendre aux WC. Chez SFR, c’était en 2006, le badgeage-pipi, c’était la “pause 9” car tu faisais une combinaison avec le chiffre 9 sur ton clavier.
Si ça c’est pas pour s’assurer que tout le monde est là à la minute près, je sais pas ce que c’est. Tu es contractuellement sur ton poste pour X heures par jour, alors tu dois y être.
Forcément, la collègue qui ne suit pas les règles est mal vue, car elle “met en danger” le reste de l’équipe.
La culture d’entreprise c’est, en réalité, la culture de la trahison et de la délation. Les petits poissons sont bouffés par les gros et patin couffin.
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Donc, tout le monde se sent menacé, et la violence commence ici. On est tellement déstabilisé-es qu’on en devient con-nes. On protège nos petits intérêts, et si on a l’occasion d’enfoncer une autre personne, on le fait. J’avais une collègue en situation compliquée, qui avait fait une TS. Elle était en arrêt, et les autres se gargarisaient de sa “fragilité” et de ses absences, tout en redevenant adorables une fois leur victime revenue.
Je ne leur en veux pas, car on a la haine, la haine de tout.
La haine de ce pays où on doit faire les mêmes conneries jour après jour en y trouvant de moins en moins de sens. Tu te lèves dans ton jour sans fin, tu vas bosser pour faire des trucs inutiles qui pourraient être faits par une machine, tu déjeunes à la cafèt avec les collègues que tu fais semblant d’apprécier, puis tu retourne faire du chiffre. Souvent, on t’envoie des tableaux de performance par équipe, des statistiques de production nominatives, comme ça tout le monde peut bader dans le même souffle. La concurrence entre personnes, entre équipes, quelle bien bonne idée pour renforcer le sentiment d’incertitude et d’incompétence, n’est-ce pas ?
Tout ceci fait des employé-es totalement dévoué-es au chiffre, malheureuses mais asservies. Et ça les rend parfois extrêmement toxiques, agressives, violentes, hypocrites.
Si tu as une personne déjà bien toxique dans sa vie privée, ça donne des trucs vraiment over the top au boulot. Quand je pense à la violence de mon ex-directeur, je me demande comment il est en famille, et je plains sa femme.
Fort curieusement (ou pas), ça ne change pas vraiment en grimpant les échelons invisibles. Au contraire. La violence entre cadres est certes plus insidieuse mais aussi bien plus perverse. Tout le monde se tape la bise avant de retourner comploter avec ses hyènes. On va par exemple présenter les chiffres de la cible de manière négative, même si elle a bien fait son job. On va la pousser à la faute, on va s’arranger pour qu’elle finisse par péter un câble en CODIR. On va s’arranger pour qu’elle change de fonctions ou de poste, la rendant “nouvelle” et sans expérience, donc vulnérable et surtout incompétente. Ensuite, on pointe son incompétence, et le tour est joué.
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Il y a tellement de techniques de sabotage qu’il me faudrait un billet rien que pour ça. Parce que j’en ai vu, des trucs…avec des équipes de 3 comme avec des équipes de 60.
Le propos, ici, c’est qu’on nous apprend, on nous encourage, à nous la jouer solo tout en faisant semblant d’avoir l’esprit d’équipe. On renforce l’individualisme, parfois dans des équipes très interdépendantes. Et après, ça merde, et on se demande ce qui a bien pu se passer. Moi, je vais te le dire, Directeur de mes Gonades, ce qui a bien pu se passer c’est que tu penses pouvoir manipuler tes équipes à ta convenance tout en oubliant que les gens sont des gens et que toi aussi t’es qu’un larbin du système. Et quand ça se retourne contre toi, tout le monde kiffe en sachant qu’il y aura tour de vis supplémentaire, mais, hey, on se réjouit comme on peut.
Avec le temps, le bisounours que je suis a compris qu’en réalité, la défiance était toujours de mise et que tout le monde détestait tous les autres. La peur de la perte, perte de privilèges, perte de statut, perte du travail.
Et franchement, c’est insoutenable, la vie de bureau. J’ai une technique qui s’appelle “Fais ta vie et dissocie si nécessaire, le Xanax est ton ami, ne dis rien de mal sur quiconque à personne, garde tes difficultés pour toi, fais ton taff et fais semblant, ne sympathise pas autant que possible et ferme ta gueule”
Un jour, des collègues vont manger sans moi. J’ai l’habitude et j’en ai rien à battre. Au retour, elles ont voulu se la jouer “quel bon moment” pour me faire chier, et l’une d’entre elles a dit “Ohlàlà j’ai beaucoup trop mangé, j’ai chaud !”. Machinalement, j’ai répondu que c’était la digestion car l’estomac dégageait de la chaleur avec l’acidité, mais aussi lié aux épices ou au taux de sucre qui s’effondre.” “Wha l’autre elle ramène sa science, tu sais comment fonctionne un micro-ondes, Einstein ?” J’ai dit que oui mais qu’une vidéo YouTube lui raconterait mieux que moi.
Je me suis fait 9 ennemies d’un coup. J’ai du mal à ne pas répondre du tac au tac sur des sujets que je connais, j’ai du mal à passer pour une imbécile, et on m’a souvent dit “Pffff t’appartiens pas à ce bureau, dans deux ans t’es responsable” et personne ne me croit lorsque je réponds que je n’ai pas forcément de désir d’évolution, surtout pour gérer des gens.
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Parce que le travail salarié n’est pas ma vie. Je suis là 35h/semaine, c’est tout. Je fais d’autres trucs vachement plus important que gérer des dossiers, le travail c’est alimentaire car quand c’est passion, je me crame. Donc j’ai une vie, des ami-es, des passions, des intérêts spécifiques, je veux dessiner, peindre, m’éclater. Je m’en fous de passer responsable, le travail est idéalement complètement décorrélé de ma vie réelle. Souvent, personne ne sait ce qui m’anime, ce que j’aime, ce que j’écoute, car je ne le dis pas. Je suis juste la meuf bizarre qui vient bosser et qui est prétextes à commentaires dans son dos.
Bon, ça marche pas top non plus, devenir le sujet de discussion est pénible, je les entends faire leurs sous entendus dans leur langage qu’elles pensent suffisamment codé pour que je ne comprenne pas. Donc je change de taff, quand ça devient trop insupportable.
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Surtout que je ne leur en veux pas car je sais que c’est le jeu, que le capitalisme et le néolibéralisme c’est ça. Qu’elles se font propagander la face depuis leur enfance, qu’elles sont en plein dans le moule du “je veux une maison, un jardin, un chien et 2,1 enfants”. On leur vend ça comme l’accomplissement d’une vie, elles y croient, je ne leur en veux pas car elles sont victimes du système.
Elles ont peur, tout le temps. Peur qu’une autre les remplace, peur du dégraissage et des vagues de licenciement, peur des autres, surtout des étranger-es qui nous volent notre travail, peur de la maladie, de la mort, peur du temps qui passe et les rend moins bankable auprès des entreprises. Elles sont souvent coincées là, sans autre perspective de vie. Peur de changer de taff (vu que c’est pareil partout, je comprends), peur de LA PERTE. Perte des privilèges des travailleurs-es, car le chômage c’est honteux, l’inactivité encore plus.
Pendant ce temps-là, les dirigeants et actionnaires se frottent la bedaine comme de gros connards. Ils te virent alors que c’est pourtant toi qui lui apporte leur salaire. Ces gens sont sans honte, sans vergogne, c’est eux le souci, pas ta collègue Annick qui fait tout pour te faire tomber. Elle, elle est piégée depuis 15 ans à ce bureau, elle n’a plus la vision d’ensemble. Son univers, c’est de tenir bon jusqu’à la retraite.
(Note pour les lecteur-ices de 2043 : la retraite, c’était un plan où passé un certain âge, on te donnait des sous parce que tu avais bossé avant)
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Encore une fois, le Boy’s Club a bien géré. Faire trimer des personnes facilement substituables, fragmenter les tâches pour réduire les compétences et faciliter le remplacement des pièces manquantes, pressuriser à grand coup de statistiques, menacer de fermeture en se posant en héros qui va sauver tout le monde, accorder avec fausse bienveillance certains privilèges à certaines personnes juste pour fracturer une équipe, fraterniser avec les syndicats et j’en passe du Manuel du Manager Disruptif.
Je crois que la notion qui me fait le plus marrer c’est le “Team Building”. Réanimer l’esprit d’équipe en organisant des activités ensemble. Un resto annuel payé par la boîte et ça repart ! Un discours flatteur et tout le monde est content !
Je ne suis pas RH, mais à mon sens, l’esprit d’équipe il se construit 13 étapes avant le resto. Il se construit en ne mettant pas les gens en concurrence, déjà. Il se construit avec des politiques équitables. Il se construit avec la confiance en tes salarié-es. Ce genre de truc de fou, tu sais ?
Ça n’est à aucun moment considéré comme souhaitable, car la peur entretient le système. On est totalement dans de la coercition, plus ou moins subtile. Parfois, la coercition est réduite à son strict minimum (à savoir “bosser”), ça arrive. C’est ce qui arrive avec mon dulciné qui est dans une entreprise plutôt bien de ce côté là. Mais tkt qu’ils en font, du “Team Building”. Ses employeurs ont juste compris que la carotte faisait plus avancer que le bâton, ce qui est vrai.
Une personne en qui tu places ta confiance, une personne qui ne sera pas sur-contrôlée, aura tendance à se sentir valorisée et à bien bosser. Et si la personne déconne, fout rien et essaye de profiter, ça se voit beaucoup, beaucoup plus rapidement que si, de base, tu ne fais pas confiance.
Pour faire confiance, faut juste un truc : oublier la peur.
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Mais…
“Les gens ne veulent plus travailler”
“Les gens veulent trop d’argent”
“Les gens abusent dès qu’ils le peuvent”
Ce type de petite phrase qui a cours, on va dire PARTOUT, contribue au renforcement de cette croyance que lae salarié-e cherche uniquement à en profiter sans rien branler (alors que tu as essayé de rien branler durant toute une journée ? C’est hyper chiant !!!). Les salarié-es vont t’entourlouper et t’attaquer aux Prud’hommes. On ne doit pas leur faire confiance.
Et ces fonctionnaires, ces cheminot-es, ces profs, toujours en grève ? On fait porter sur euxlles la responsabilité de la casse de leur métier, de leurs structures. Quand tu vois la grève SNCF à Noël tu te dis les connards, quand même. Alors que ces gens aussi fêtent aussi des trucs en fin d’année. Que ça leur fait pas plaiz de pas être payé-es, pas plaiz du tout. Mais qu’à force de gueuler sans qu’il ne se passe rien, et bah tu tapes là où ça fait mal, là où c’est médiatisé. Ce serait efficace si les médias n’étaient pas pour la majeure partie détenus par des milliardaires, mais le geste reste sensé.
Parce que, entre nous, le manque de train, la fermeture des petites lignes, la boursification des billets de train, c’est pas les chemino-tes, hein ? C’est genre le ministère des transports qui suit les consignes de péter le service public pour privatiser, tu le sais, hein ?
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J’ai pas de bonne conclusion, j’ai que des conclusions de merde.
Les ressources ne sont pas infinies, plus le temps passe et plus on doit relever la productivité individuelle en utilisant des techniques brutales. Quand tu vires 2000 personnes, par exemple, c’est brutal mais ça fait aussi très peur aux personnes qui restent et qui devront encaisser la charge de travail qui, forcément, augmente.
Tout ça pour que mon ex-PDG à la gueule de flétan mort puisse se payer ses vacances et une, ou deux, ou quinze belles bagnoles.
Ces gens sont stressés, les pauvres, et j’espère que le stress de tuer des gens à la tâche les tuera eux aussi. Comment je vais me faire marave par le shadowghosting de FaceBook ou les Standards de la Communauté en disant çaaaaaa ! Bah j’ai pas peur, en fait. Même si on me laisse avec des feuilles de PQ en prison, j’écrirai en pensant à Gramsci qui aura quand même produit des trucs vachement plus classes que mes réflexions à deux balles, mais que mes réflexions à deux balles valent la peine d’être écrites.
Allez tous vous faire foutre (sauf toi ❤️)