Heure de réveils : 1h16, 2h14, 4h31 (miaou)
TW : mention d’infanticide et de violences envers les enfants, deuil périnatal (pas de description).
Toujours malade, bien dans le flou, enrobée de polaire et tout ça.
J’ai plusieurs sujets mais je serai coupée (rdv matinal de chaque vendredi) donc on va aller au plus simple, en plus mes capacités de raisonnement sont toujours au niveau “lierre en pot sous acide” donc ça va être compliqué de faire des recherches poussées, mais il y aura de jolies couleurs qui voleront devant nos yeux🌈
Alors je vais me la jouer vieille opportuniste et parler adultisme et parentalité, ce matin. Ouaiche. Je sais. Elle était facile.
(Je suis vraiment à l’ouest et je trouve ce billet bancal, donc pardon, la limitation en terme de caractères commence à me poser problème, j’avais plein de choses à dire.)
Edit : j’ai oublié le préambule qui dit que non, heureusement, toutes les personnes childfree ne sont pas comme ça et que dans tous les cas les injonctions à l’enfantement c’est de la merde en barre. Mais y’a un truc à ne pas oublier : les personnes qui ont des enfants les ont aussi vécues, ces injonctions, avant d’être parent-e, et ça ne s’arrête pas au premier enfant, hélas.
🍼🍼🍼
L’adultisme, c’est la domination des adultes sur les petit-es et sur les plus âgé-es.
Je me suis un peu agacée sur une publication à propos de “c’est ok de ne pas aimer les enfants”. C’est ok de ne pas aimer des enfants, oui, je n’aime pas du tout certains enfants, pourquoi pas 🤷♀️
Mais ce que je voudrais adresser c’est le fait de railler les mères qui ont “succombé à l’appel du bidou” et de traiter les enfants comme des merdes, des sous-être humains, nuisibles et braillards. On est responsables à la fois de la domination patriarcale, de la reproduction de la force de travail et de l’impact écologique abominaffreux qu’on produit.
Après tout, les enfants sont abominaffreux euxlles aussi. Avec leurs mains pleines de doigts sales, leur bave et leurs cris suraigus. Alors c’est de bonne guerre : iels nous font chier, on se moque en retour parce que ça fait du bien.
🌈 Y’a un truc, déjà. Quand je lis ou entends des “blagues” sur l’infanticide de la part de personnes childfree, je grince, parce qu’il n’y a pas que Valérie Courjault dans la vie (la personne du congélateur en Corée, l’origine de toutes les blagues, c’est elle), y’en a des milliers d’autres et autant de victimes.
J’ai pas le temps de développer sur la plus forte criminalité des femmes en ce qui concerne les enfants (mais j’ai pris un bouquin sur le sujet) donc on va dire : oui, les femmes ont un très fort taux de commission d’infanticide. Je ne vais pas analyser le truc de fond en comble, mais c’est un truc qui existe. Et plus l’enfant grandit, plus il est victime du père (ou des deux parents conjointement).
Deux choses :
– notre vécu d’enfant
– la vulnérabilité infantile
☝️ Je ne me souviens pas de toute mon enfance, mais il y a eu plusieurs choses très marquantes dans ma vie enfantine, et ce sont les agressions. Je n’aime pas “retomber en enfance” car c’est une période à laquelle je n’ai plus envie de penser. Je suppose que c’est le cas de beaucoup d’enfants ayant subi des maltraitances.
Moi, les vannes sur les pratiques sadiques envers les enfants, bah ça a plutôt tendance à me faire décoller en angoisse et à pleurer en étant roulée en boule. Parce que j’ai été enfant et je m’en souviens plutôt bien, ça hante ma vie d’adulte. J’ai pu lire “ça vaaaaa on ne s’adresse qu’aux adultes, les enfants ne savent pas lire”. Ouais mais les ex-chiardes, elles, elles savent lire. La violence, on l’a subie et on se la reprend. Pire, on se la prend en double quand on est à la fois ex-enfant et parent-e. Lorsque je découvre un nouveau cas d’infanticide, je suis immédiatement renvoyée à mon fils. D’ailleurs, avant d’avoir un enfant je pouvais regarder toute la criminalité du monde en 4k, maintenant la seule pensée d’un ongle retournée m’angoisse. Je vois les photos des victimes et je me dis “le mien aussi il a eu cet âge”. Et j’y peux rien.
✌️ J’ai pas envie de repenser à cet état de vulnérabilité totale qu’est cette période de la vie, mais j’y suis obligée parce que j’ai un enfant (et des traumas) à gérer. J’y suis renvoyée en permanence.
Si une chose est sûre, c’est que même quand je m’énerve, mon fils me dit qu’il m’aime, parce que je suis son phare dans la nuit ⚓ On a parfois une aliénation totale d’enfants qui continuent à aimer leur parent-e maltraitant-e envers et contre tout. J’ai pas envie d’évoquer un cas précis mais j’ai souvent lu “il/elle voulais absolument rentrer à la maison” avant le drame final qui achèvera tous les autres.
Les gamin-es sont d’une vulnérabilité extrême, iels sont en bout de chaîne et si on les tolère, c’est juste parce qu’iels grandissent.
👶👶👶
Un enfant, c’est chiant.
C’est même GRAVE chiant 🙄
Ça saute partout, ça pose des questions métaphysiques, ça dort pas quand c’est supposé dormir, ça n’aime pas 99% des aliments. Parce qu’un enfant ne sait pas juste se poser et ouvrir un bouquin. Un enfant, c’est sollicitant.
Mais cet enfant fait avec ses capacités. On ne peut pas demander à un enfant de rédiger une thèse en danois sur la rétention d’eau chez les furets.
J’ai trouvé une image pas trop mal, hier :
Est-ce que tu dirais, au parc : “Ok mon poussin, tu as une petite pelle en plastique, j’ai une excavatrice, tu fais 50% du job, je fais 50% du job” avant de l’engueuler parce qu’il va pas assez vite ?
🌈 Les enfants ont les capacités cognitives, affectives, physiques, intellectuelles de leur âge (en général). Le “tiens toi tranquille” est difficile à concevoir quand on a tout à découvrir et envie de jouer. Iels ne font pas exprès d’être surexcité-es, le câblage est pas fini. D’ailleurs, le câblage se termine à 25 ans, donc je me demande à quel point les personnes childfree ne devraient pas aussi faire des vannes sur les jeunes adultes au comportement impulsif et parfois irrationnel 🤔
Pire, le fait d’être sage et silencieuxse c’est en général un mauvais signe. Le mien, il se tait quand il a 39°C de fièvre ou plus. Une petite fille de 5 ans en babies, collant et robe à pois, reléguée à jouer et qui se tient tranquille, ça m’angoisse à mort. Oui, évidemment, une petite fille, tu crois quoi ? Boys will be boys !
Une des images marquantes des jeunes années de mon enfant ça a été une sortie de crèche. L’Enfant allait avoir 3 ans. On marche derrière une maman avec ses deux filles, dont l’une chouine. Très agacée, la maman regarde, la petite montre son pied : des chaussures vernies sur une enfant de 2/3 ans, ça peut faire mal aux pieds, surtout quand elles sont trop petites. La môme s’était entaillé l’arrière du pied, sur la couture. Elle voit le sang, évidemment, elle pleure, et là, sa mère l’envoie chier, lui remet sa chaussure et lui fait fermer sa gueule pour la prendre violemment par le bras et la faire marcher.
🌼🌼🌼
L’adultisme, c’est entres autres habiller les enfants (souvent les petites filles bien sûr) de manière fancy mais pas pratique, les mettre dans des vêtements trop serrés et les engueuler quand l’étiquette les gratte.
Sauf qu’un enfant n’a pas forcément accès à des ciseaux, ne sait pas forcément découper une étiquette et risque de se blesser. Iel dépend totalement de sa, son, ses parent-es.
Donc iel endure. Parfois patiemment, parfois pas.
Quand tu es adulte, les enfants te croient sur parole. Tu as l’autorité et iels ont bien pigé (excepté le mien) que l’autorité, fallait s’y plier sinon c’était la punition. Je suis secrètement contente que mon fils soit anti-autoritariste parce qu’on l’a élevé en lui expliquant que les adultes n’ont pas toujours raison. Je m’excuse quand je me merde, je le respecte comme je respecte un adulte, je me dis que ce genre d’apprentissage est important si l’enfant est en position d’être agressé, car il remettra plus facilement en doute l’autorité de la personne qui l’agresse.
La première fois que j’ai dit ça, c’était à un ado que j’encadrais pendant un camp musical pour enfants sourds. Il avait 15 ans, avait été diagnostiqué à la naissance. 2 grands frères “parfait”, pis lui. Ses parents ont choisi l’implant cochléaire, il a été implanté dès qu’ils ont pu.
Loin de le rapprocher de la communauté des personnes sourdes, ses parents l’ont traité comme un enfant sans problème. Le petit a vécu un calvaire total en école “normale” avant d’être enfin pris en charge correctement. Un calvaire supplémentaire était lié à ses deux grands frères entendants qui le maltraitaient. Il était l’enfant dans le placard, quoi. On évite de le sortir car il prend vite la poussière, alors on va le poser là et l’oublier pour que la poussière reste à la maison.
On échangeait, lui et moi, en peignant. Et je lui ai dit, dans un éclair de lucidité (j’avais 20 ans j’étais pas finie de câbler) : “Les parents n’ont pas toujours raison”. En lui disant ça, beaucoup de choses ont pris sens pour moi. Et je me suis fait pourrir mais pourrir comme pas possible par une Dame Patronesse qui hurlait qu’on ose suggérer que les parents puissent avoir tort.
Si cet enfant, maintenant adulte, avait pu choisir, je pense qu’il aurait choisi un milieu scolaire adapté à sa surdité. Il aurait rencontré la grande et belle communauté sourde et se serait lié d’amitié, peut-être, avec certain-es de ses pairs. Et ensuite, il aurait peut-être choisi de ne pas se faire implanter. C’est un choix que je comprends et que je respecte profondément.
Mais là, j’avais en face de moi une boule de souffrance. J’ai pas d’autres mots.
Parce qu’on croit qu’en tant que parent-es on peut tout faire à son enfant, c’est notre choix. Notre choix à nous, parent-es. Lui, le petit, n’est que quantité négligeable. Si l’usine à bébés est encore ouverte, un enfant en situation de handicap peut être totalement oublié et nié dans sa famille.
🦘🦘🦘
🌈 Y’a un autre truc qui m’a marquée avec la parentalité.
Parfois, je suis obligée de me déplacer avec une canne. Je subis les regards, parfois les réflexions inopinées et on m’a déjà poussée hors d’un RER parce que je prenais trop de place et que j’étais près de la porte. Un jour, un type m’a enjambée alors que j’étais tombée sur le quai. Il n’a pas hésité une seule seconde, il m’a enjambée pour monter dans la rame.
Y’a eu mille petits trucs comme ça, dans ma vie de personne en situation de handicap.
Mais, franchement, j’ai jamais bouffé autant d’hostilité qu’avec un enfant. J’ai vu une maman se faire éjecter du bus, poussette comprise, parce qu’il y avait trop de monde. Le type a pris la poussette et l’a mise dehors. Quand t’es dans le bus avec ta poussette, tu fais chier. On te le fait bien comprendre.
Alors j’ai pris le bus en écharpe de portage (en vrai j’ai fait mixte). Et personne ne faisait gaffe à moi. Je faisais bouclier et je me prenais l’indifférence de plein fouet. J’ai un nourrisson collé contre moi, j’ai chaud, il a chaud, et en plus on a un type qui nous vire pour pouvoir s’asseoir…ou qui gueule parce qu’on lui demande de faire attention.
Sinon, avec un bébé, on a les gens qui viennent te taper la discute ?
“Wow beau gigot, asv ?
– 1, garçon, quelque part près de la ligne de bus”
(asv est une ancienne formulation des chatrooms Caramail, ça veut dire “Age, Sexe, Ville” pour faire connaissance rapidement)
Une femme m’a hurlé dessus un jour de bus : “Mais vous ne savez pas tenir votre enfant ou quoi ? Il arrête pas de se déplacer, là !” Non, je ne “tiens” pas mon enfant mais merci pour cette comparaison canine qui me sert aujourd’hui.
On a déjà insulté mon fils dans la rue, aussi. Plusieurs fois. On m’a fait comprendre que l’espace public ne m’était plus presque-destiné.
🥦🥦🥦
Et puis dans tout ça, y’a moi. Ou toi, si tu es parent-e.
On a eu les mêmes injonctions à avoir des enfants. Peut-être même qu’on est tombée enceinte accidentellement, qu’on a fait un déni de grossesse, qu’on ne peut pas revenir en arrière. Tout le monde n’a pas accès à l’IVG, soit parce que la législation du pays de résidence l’interdit, soit parce que c’est trop tard, soit parce qu’on est victime de coercition reproductive. Tout le monde n’a pas non plus accès à la parentalité, en fait.
Et heu…toutes les maternités ne sont pas joyeuses. C’est plutôt le contraire, en fait.
Quand tu attends un enfant, tout change. Déjà, tu ne peux plus bouffer de sushi et ça c’est grave. Tu ne peux plus changer la litière des chats et ça c’est pas mal. Tu es le Joyau du Monde Qui Porte la Vie (JMQPV, moche acronyme tiens), tout le monde veille sur toi de la manière la plus paternaliste possible : faut délivrer l’enfant à un moment, et si possible un enfant conforme qui sera un travailleur fidèle et loyal.
Puis ton corps ne t’appartient plus. On te demande de te désaper, on te décortique pour finir par te faire accoucher sur le dos, on te fait des touchers vaginaux sans te prévenir.
Les violences obstétricales, je pense que c’est arrivé à toute personne ayant porté un embryon/foetus.
Pis après la délivrance ?
Démerde-toi, on te donne la mallette publicitaire et tu te casses. C’est bon, t’as fait le job, à toi de jouer, bonne chance !
Après la délivrance, tu n’existes plus.
Tu es une daronne. Ayé.
J’ai vu ce switch dans les yeux des mecs qui me déshabillaient du regard quand je marchais dans la rue. Maintenant, je suis une mère de famille (un peu funky), je suis soit “souillée à jamais” soit “pure à jamais” parce que j’ai donné la vie. Et ça, je pense que ça parlera aux concernées. On est dans une autre catégorie de femme : on est manifestement plus vierges et on a sans doute un propriétaire.
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Les violences envers les parent 1 sont inimaginables quand on a pas d’enfant.
Si tu veux, j’ai été longtemps childfree, j’ai eu un enfant à 33 ans, ça faisait des années que tout le monde me tannait pour le bébé et puis en fait pourquoi pas, et voilà. Je me souviens des remarques quand je disais que je ne voulais pas d’enfant, les rappels du “tic toc t’as pu beaucoup de temps” et les autres horreurs du genre. C’est encore bien frais, y’a pas de problème.
🌈 A la fin j’avais trouvé la parade, je disais, les yeux embués “Je ne…snif…je ne peux pas avoir d’enfant”. Ça marche super.
Je suis généralement assez compréhensive, surtout sur des choses qui ne me concernent pas ou plus (j’ai encore les jugements sur l’enfant unique qui devient un tyran, tkt, on est sensées en faire 2 ou 3, 1 c’est le tyran, 2 ça va, 3 c’est pas mal, 4 c’est trop).
Mais quand on m’oppose la souffrance des personnes childfree, j’ai envie de chialer et de rire en même temps. Je l’ai vécue, cette souffrance. C’est TELLEMENT PAS COMPARABLE ! TELLEMENT PAS !!!
Sans déconner, je peux pas, ça. J’aimerais, j’aimerais avoir assez d’empathie pour plaindre les personnes childfree mais en réalité, tu sais quoi ? Je les envie, souvent. Quand je me lève à 1h du mat pour un cauchemar, quand je reste à la maison avec un enfant malade, quand je me prends des coups de pieds. Je les envie car je suis dans une profonde aliénation moi-même. Et c’est PAS drôle.
On s’attend pas à un tel niveau de difficulté. C’est comme quand tu te retrouves face à un boss et bloquée dans ta sauvegarde. Tu peux rien faire, sinon subir, encore, encore, et encore. Mais là tu peux pas repartir de zéro.
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“Oui mais on dit pas ces choses là aux enfants, on se défoule parce qu’on aime pas les gosses”
Je vais te faire un aveu : je n’aime pas les chiens. C’est baveux, faut les sortir, ça aboie et quand ça mord ça fait pas semblant. En réalité, je déteste les chiens. C’est complètement con, un chien. Je tolère mais…
Tu vois, si tu as un chien, là, tu sens la pression monter. Comme si je disais que les chats ne servaient à rien et qu’il faudrait les euthanasier car ils massacrent la faune locale. J’arrive à m’auto-énerver en écrivant ça, alors que c’est MOI qui écris, parce que j’aime mes petits moches et que la toxoplasmose.
Mon voisin du rez-de-chaussée a deux Husky absolument sublimes. Un jour, je fumais dehors dans la cour, il sort avec les deux chiens. On a un peu causé. L’un des chiens est venu renifler ma cigarette à l’odeur douteuse, je lui ai caressé la tête. Ils sont rentrés, je suis rentrée sans avoir même pensé à dire que j’aimais pas les chiens. Cet homme adore ses animaux, ça se sent (et il a un paillasson avec des Husky, c’était un bon indice aussi), j’allais pas lui dire “les chiens ça pue”, j’ai joué le jeu.
Un chien, on peut le tenir en laisse. Un enfant…moins. On peut, mais c’est un sujet extrêmement tricky. Alors je ne peux pas “tenir” mon enfant, tu vois ?
Depuis que je suis maman, je ne supporte plus du tout les vannes sur les infanticides. Ça me tord le bide, ça me retourne, c’est viscéral et ça me cause de la souffrance. Donc je m’en fiche, que mon fils ne sache pas que des gens militent pour “l’avortement post-partum” (🤦♀️), c’est moi qui suis atteinte dans mon identité.
Est-ce que je ne compte plus ? Comme sur les autres domaines ? On me tej du bus, on me tej des lieux publics et on me tej de l’humour ?
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⚠ Il y a aussi un sacré angle mort : le deuil périnatal. ⚠
Y’a des personnes qui ont fait des fausses couches, des fausses couches tardives, très tardives, qui ont perdu leur enfant lors de l’accouchement, dans les jours ou les mois qui l’ont suivi.
Il y a beaucoup plus de personnes concernées par le deuil périnatal que je ne le pensais avant de rencontrer d’autres mamans. Il y a des personnes qui ne peuvent pas mener des grossesses à terme et qui doivent faire le deuil de la maternité ou le deuil d’un, ou plusieurs, enfants nés ou pas.
J’ai aucun mal à imaginer que perdre ses enfants ou ne pas concevoir puisse être la pire des souffrances. Je n’arrive même pas à conceptualiser la douleur que cela doit être.
Les vannes sur le congélo, quand tu as pu percevoir la douleur de tes amies, c’est moins drôle que moins drôle. Y’a des vannes sur les fausses couches aussi, visiblement. Trop de lol.
Je vais faire des vannes sur le cancer ou le VIH, alors ? Ce sera tout aussi drôle ? Non. Non, ce ne sera pas drôle.
🌈 Le truc, c’est que les enfants ne savent pas tous lire, les parents 1 si.
Et j’aimerais bien qu’on fasse gaffe à nous, un peu.
Lorsqu’on livre le petit gigot, on passe de “femme” à “mère” et c’est d’une violence incroyable. Déclassées. Plus baisables. Périmées. Périmées et en galère avec leur enfant 🖕Nique ta mère !
Alors ouais, y’a genre deux avantages. Heu….ah si. Le statut de Mère est un statut important, symboliquement. On “gagne” cette classification et pour certain-es, c’est glorifiant. Sauf que j’en ai rien à péter, de la gloire, je veux dormir.
L’autre avantage ? Je sais pas. J’ai deux fois plus de paperasse à faire, j’ai une personne à gérer en plus de moi, je gèrerai cette personne jusqu’à ce qu’elle soit capable de vivre sa vie, et je la soutiendrai jusqu’à ma mort. Je porte ma vie, sa vie, la vie de la maison. Ma charge mentale a explosé avec lui. Je suis fatiguée tout le temps et je dois offrir un visage souriant à un enfant qui me crie dessus. Hin hin hin mais oui mon chaton, je viens de me poser après avoir rangé et nettoyé, parle moi de Capitaine Saucisse encore une fois, pose moi des questions improbables, j’avais justement 10 mn à moi 😑
🧄🧄🧄
Et alors, tu vois, c’est là où c’est amusant : on a les injonctions classiques faites aux femmes + les injonctions faites aux mères. Parce que tu dois avoir la cerne dissimulée, l’œil vif, le cheveu soigné et la peau impeccable, parce que tu dois aussi perdre du poids, tout le temps, être présentable et fermer ta gueule. En bonus, tu dois “tenir ton enfant” et t’as pris perpète avec un enfant et…un-e partenaire qui peut parfois être abusif et que tu devras revoir jusqu’à la majorité de l’enfant susmentionné.
Qu’on me parle encore une fois de toute-puissance maternelle, tiens…c’te blague. La figure de la Sainte Mère c’est illusoire, au fait.
Pour en revenir à l’adultisme, et pour finir ici, je dirais juste que dans le lot, les plus grandes victimes ce sont les enfants, tous nos enfants. Victimes de leurs parents, souvent, oui. Ce sont eux les plus vulnérables. En les considérant comme indésirables, en croyant qu’on est né-e à 18 ans, on n’aide personne, surtout pas eux.
🌈 T’as pas envie d’aider ? Je comprends, t’as pas d’enfant donc ça ne t’intéresse pas. Moi ça me va, tu fais ce que tu veux. Mais les blagues sur les congélo, c’est non. C’est pas drôle quand ça arrive en vrai, parce que ça arrive souvent, en vrai.