Heure de réveil : 4h01 (croquettes en grèv, ad lib)
TW : évocation de viols et violences (pas de description mais le texte est plombant)

J’ai fait n’importe quoi, hier, j’ai une épaule qui couine. Ouais elle fait “coin-coin” quand je bouge. Non, attends, pas “coin-coin”, c’est “ouin ouin” et c’est moi qui fais le bruit, c’est quoi cette arnaque, et moi qui voulais partir en tournée avec mon épaule parlante…

…oh merde je suis toujours dans ma peau de troll…

Non, ça va, j’ai eu un rappel salutaire à la réalité, remercions le ciel de n’avoir rien fait.

Aujourd’hui on va parler témoignage et résilience avec Anne, la plus woke de la plus woke de mes copines, wesh (pardon).
On va parler résilience mais avec de l’humour un peu, parce que j’en ai besoin, et elle aussi.

🐛🐛🐛

Quand on commence en féminisme, y’a un truc vraiment très très lourd, en terme de densité, qui te tombe dessus.

Les témoignages.

Hier j’ai répondu à un zététicien droit dans ses bottes que sans le témoignage, les sciences humaines et la psychologie n’existeraient pas (c’était sur une vidéo de PsykoCouac au sujet du genre), et ça m’a fait plaisir même si j’ai été méchante.

Le témoignage c’est quelque chose qui nécessite ta confiance. Je crois ce que tu me dis. Cette légitimité de la parole est à mon sens un des fondements de la Cause. C’est en parlant entre nous qu’on se rend compte qu’on est pas la seule à avoir les pieds dans la merde. Si 1, 2, 100, 1000 personnes témoignent de la même violence, c’est bien qu’il se passe quelque chose. Combien de récits ont valeur d’une seule preuve ?

Le témoignage a cette puissance qui est celle de rassembler, au moins par l’empathie, des esprits autour d’un concept au travers d’un message souvent brutal. Oui, en général quand on témoigne c’est sur des moments forts, pas sur la promo Pringles 2 achetés 1 offert à l’Intermarché du coin (coin). Quoique, vu certains titres…bref.

Si je te dis “ohlàlà, tel peuple crève de faim” tu situes pas, ça ne te touche pas vraiment, c’est abstrait. Si je te fais lire un témoignage d’une ado de 15 ans sous les bombes quelque part ou le journal d’une petite qui tente d’échapper aux rafles de juifves en se cachant dans le grenier durant la seconde guerre mondiale, l’expérience prend corps. Tu vis l’expérience par procuration, tu n’y es pas mais tu la ressens un peu. L’empathie, tout ça.

Un récit au “je” a souvent plus d’impact, ne serait-ce que parce que tu lis ce “je” avec ta propre voix intérieure. Une description clinique est souvent froide : peau, muscles, os, tendons, ligaments, organes définissent sans vie un corps déjà mort. On autopsie pas les vivant-es. Le témoignage c’est le corps entier qui se met à parler.

🐢🐢🐢

L’Histoire en elle-même est surtout une affaire de témoignages, d’ailleurs. Je pense à Pline l’Ancien, je ne sais pas pourquoi, mais ma prof de Latin disait qu’il avait un peu fabulé et qu’on s’en était rendu compte. Souvent, les chiffres sont exagérés par les témoins, les faits un peu arrangés, mais, hey, tant mieux, sinon les historien-nes n’auraient pas de travail.

Fack non-checked : après l’invention de la photographie puis de la vidéo, il y aurait eu une chute drastique des témoignages de miracles. J’ai pas checké parce que ça me semble d’une logique limpide et que deux vagues recherches Google n’ont rien donné. Dès qu’on a été en capacité de fournir des preuves, on nous a demandé (à raison) des preuves au lieu de croire tout et n’importe quoi.
Ensuite, on a inventé Photoshop, et soudain, on a eu des miracles à nouveau. Béni soit Saint Adobe.

Fréquence des miracles
Invention de l’appareil photo / Invention de Photoshop.
Je n’ai pas réussi à vérifier ce “fait”, d’autant plus que la retouche photo a existé bien avant le numérique.

C’est toute la force d’un récit, et je dis récit car le témoignage nécessite ta crédulité, forcément. Souvent, il n’y a pas ou peu de “preuves” des violences, finalement. La plupart des accusations de viol se basent sur le témoignage de la victime. Lorsque la victime était enfant, c’est encore pire : des dizaines d’années peuvent séparer les abus du récit. Souvent, les preuves sont mortes et enterrées dans le caveau familial. Elles ne parlent plus.

Personnellement, à part en ufologie, paranormal, médecine, complots, je crois ce qu’on me dit. On peut régler son baromètre à crédulité en fonction du contexte, j’te jure, on a été livrées toutes options faut croire.

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Et quand bien même.

J’aime beaucoup les romans, alors que tout est fictif dedans. Je me plonge dans une vie imaginaire avec des gens imaginaires et de la violence imaginaire et parfois je chiale en lisant un truc qui n’est qu’une invention tirée du cerveau d’une personne qui écrit, seule à son bureau, aux petites heures de l’aube.

J’adore les ARG, même si je suis nulle en enquêtes, je me souviens avec mélancolie du jeu…In Memoriam (Chapeau, moi, je me suis souvenue de l’année de sortie) auquel je n’ai jamais pu jouer, faute de connexion. Et quand j’ai eu la connexion et le jeu quelques années plus tard, plus rien n’était en ligne 🥺

Les ARG ce sont des Alternate Reality Games. Des jeux ancrés dans la réalité, tellement ancrés dans la réalité que tu ne sais pas vraiment si c’est bien réel ou pas. Il y a des ARG-jeux de piste, des ARG témoignages, et heu encore pas mal d’autres trucs super cools que tu peux découvrir sur la chaîne YouTube de Feldup, mon nouveau chouchou que je regrette de ne pas avoir connu avant. Keur sur lui.

Attention, la vidéo qui suit est déconseillée aux moins de 12 ans, les sujets évoqués sont le suicide et l’automutilation. Feldup le fait intelligemment, mais si tu es sensible sur ces sujets, va en regarder une autre, notamment la série sur Petscope.

En gros, tu pars d’un objet, d’un bout de récit, et plus rien. Alors tu cherches. Qui a posté ? Quand ? A-t-on plus d’informations ? Le récit reprend alors, par bribes, et tu déroules la pelote de l’horreur. Oui, c’est souvent des thèmes archi-lourds. Le tout de manière parfaitement réaliste. On a ainsi des chaînes YouTubes hallucinantes (à proprement parler) qui racontent une histoire. On ne sait juste pas laquelle.

Si il y a un style de jeu où le concept de “l’objectif du jeu n’est pas d’arriver à la fin mais se trouve dans le cheminement qui t’y conduit” c’est bien celui-ci.

C’est fake, mais on s’en cogne.

Alan’s tutorial m’a juste complètement traumatisée durant plusieurs jours (je te déconseille de regarder uniquement les vidéos, Feldup en fait un excellent résumé et surtout il prévient avant les moments pénibles). On y voit ce qu’on veut. J’y ai vu la descente aux enfers d’un homme mentalement instable qui sort d’un trauma lourd. Je te spoile rien mais c’est assez réaliste, tant dans la réalisation que dans la possibilité que tout cela arrive bel et bien à une personne “folle” sans ancrage et relâchée dans la nature.

Ici, le récit est faux mais criant de vérité, tu vois ? Je me suis dit, ça aurait pu être moi. C’est ma sœur. C’est mon pote.

Pis merde, t’as pas pleuré devant “Philadelphia” peut-être ?

Voilà.

🥬🥬🥬

C’est ce qui rend les témoignages de personnes victimes de violences particulièrement insoutenables pour quiconque les écoute.

Anne m’a fait réaliser ça ces derniers jours, quand elle a trié ses photos d’un passé où le mot trauma n’a même plus de sens. Une photo d’enfant, des mots crus dans la description. Photo d’elle après un viol, souriante, enfant. Parce que quand on vit dedans, qu’on a toujours vécu dedans, la normalité, c’est ça. On te demande de sourire, tu souris.

Un des talents des violeurs connus de la victime est qu’ils savent faire croire que tout ça est normal. Tu es conditionnée à une réalité qui devient la tienne, surtout quand tu es enfant et que ton parent abuse de toi. Un parent c’est sensé être la personne qui guide, on croit nos parents.

Lorsqu’on se découvre deux au lieu de toute seule, c’est la révolution. La réalité alternative dans laquelle on vit se brise à un moment. On se rend compte que ce qu’on a subi était anormal et je connais pas plus grande violence intérieure que celle de se réaliser victime. Vraiment.

En juillet 2020, une Juge aux Affaires Familiales a statué : l’EHPAD de mon père serait pris en charge par la communauté, ses enfants libérés de leur obligation alimentaire pour “indignité”. Visiblement c’est une décision assez rare.
Honnêtement, j’ai fait la brave et tout mais j’ai chialé ma race.
(Je précise ici que mon père ne m’a pas violée, la violence invoquée dans ce billet n’est pas uniquement sexuelle, on peut détruire sans jamais lever la main sur son enfant.)
La Juge avait posé un statut de “victime de violences psychologiques graves” sur nos récits. Moi, j’avais jamais pensé être victime de quoi que ce soit, même en allant au tribunal. Mon témoignage écrit n’était qu’un récit, pour moi. Rien de plus. Mais, en le lisant, une Juge s’est dit “Ah ouais quand même”.

Ce “Ah ouais quand même” m’a ravagé la gueule façon puzzle. J’avais déjà été victime plusieurs fois dans ma vie, j’avais même pas vu le plus évident, car pour moi, c’était la normalité. Quand j’allais chez des copines, j’étais surprise de voir leur père à la maison. Quand je ME regarde maintenant je suis surprise de la cohésion de notre paisible foyer. Mais j’avais jamais tilté. En vrai, c’est quand j’ai vu comment mon fils était regardé par son père que j’ai commencé à me dire qu’il y avait un truc. Cette tendresse dans le regard, j’en ai été sincèrement surprise. Je l’ai vu tenir notre enfant dans ses bras, avec tout cet amour, et j’ai été totalement larguée.

Non seulement mon témoignage a été reçu, lu, pris en compte, mais en plus je découvrais à 37 ans que j’avais subi des trucs suffisamment graves pour qu’on me permette d’abandonner officiellement mon père après qu’il nous ait abandonné-es (j’avoue, le côté karmique est bien présent).

Mon récit a eu cette puissance, j’ai été écoutée et comprise. Souvent on ne demande que ça : crois-moi, écoute-moi, rassure-moi.

🍀🍀🍀

Les témoignages déclenchent souvent d’autres témoignages. Sans le témoignage, sans la libération et la publicisation de la parole des victimes, personne n’oserait parler. Plus les récits sont partagés, plus ils risquent de faire réaliser à des personnes qu’elles sont victimes et surtout qu’elles ne sont pas seules.

J’ai réalisé comme ça pour mes propres abus, en entendant les récits romantiques de mes copines au collège. Pour moi, leurs histoires n’avaient rien de romantique et tout du cauchemar, la dissonance était incroyable entre leur ressenti et le mien. C’est là que j’ai compris. La normalité dans laquelle je vivais était totalement pétée.

Une fois la stupeur passée, les morceaux de ta cervelle ramassés, tu peux chercher d’autres compagnes de galère. Y’en a. Alors, tu lis. Tu échanges, Tu lis encore. Quand tu es dans les années 90 tu n’as pas internet alors tu en parles à tes copaines de classe, éberlués. Merde, il se passe vraiment quelque chose, pourquoi il tire cette gueule ?

⚠⚠⚠ Si une personne te confie ce genre de récit et que tu ne sais pas quoi en faire, évite de CHERCHER quoi en faire. Les solutions ne sont pas encore à l’ordre du jour, on est juste en pure panique et dans une souffrance immense. C’est PAS le moment de dire d’aller porter plainte. Tu peux l’évoquer, mais n’insiste pas. Laisse ton ami-e se vider de son récit. Écoute-là mille fois s’il le faut, réponds-lui mille fois la même chose s’il le faut. Chaque chose en son temps. Courage ♥

🪁🪁🪁

Là, commence le processus de résilience. D’abord en ouvrant ta propre voix.
“Je suis victime, j’ai été victime”
C’est une phase d’une importance capitale. Il faut laisser les victimes ressasser. Ouais, c’est dur. Je sais. Mais tu as eu une épaule sur laquelle pleurer, parfois, tu dois être celle épaule-là.

Ce trauma, il faut qu’on le process, qu’on le digère, qu’on en fasse quelque chose. Ça peut prendre des années, une vie, et certaines n’y parviennent pas. Pas faute de volonté, c’est pas une question de force de vie, c’est une question de ressources. Je suis pas fan de Cyrulnik mais son principe de trouver une personne-ressource, un tuteur sur lequel s’appuyer, m’est familière.

Je pense que c’est possible de s’en sortir seule. J’ai fait la quasi totalité de mon parcours analytique dans mon coin (coin) (Je suis désolée, c’est PsykoCouac, je suis passée en mode canard quelques paragraphes plus haut). Mais à deux, c’est mieux. Ou pas, en fait, on s’en fout.

Ce que je veux dire c’est qu’il y a des personnes aidantes ici-bas. J’espère sincèrement en faire partie, en tout cas je fais tout pour. Parce que j’ai vu l’autre bout du tunnel, je sais qu’il existe. Je n’y suis pas, mais je l’ai vu, je sais, je sais qu’il existe. Alors je te le dis, qu’il existe. Tu as besoin d’entendre ça, et en plus c’est la vérité, ça tombe bien.

🥝🥝🥝

La résilience, c’est Anne qui continue à avancer et qui avance même super bien. Anne est aussi aidante. Elle a vu la lumière, elle aussi. Ça va devenir trop sectaire, cette métaphore, attends. Elle a vu les cadeaux de Noël sous le sapin avant tout le monde. 🎁
Voilà.

Elle est devenue une personne solaire et puissante, un arbre-tuteur qui grimpe jusqu’au ciel et qui nous protège en cas d’orage. Quand ça va mal, elle trouve toujours les mots, à sa manière, avec sa douceur empreinte de résolution. Tu sais que t’es à l’abri avec Anne. Sécure.

Si Anne peut résilier comme une ouf c’est parce qu’elle a parlé. Son moi enfant nous a parlé, plutôt. Et tu sais quoi ? On s’en tape, des détails. Les détails n’ont aucune importance. J’ai pas besoin de détails quand je vois son visage enfantin, je SAIS. Ses mots ne sont pas purement informatifs, ils sont des graines semées au gré du vent.

Ce chemin vers une pseudo-guérison (parce que, soyons honnêtes, on n’oublie rien et on ne guérit jamais) est assez tortueux, aussi tortueuse que ton histoire. La résilience n’est pas linéaire. On se plante. On fait demi-tour. On se plante encore. On découvre un cadeau de Noël de merde sous le sapin. Un pull moche qui gratte avec des rennes dessus (Pas merci, Anne 🙄) On revient sur certains passages encore, encore, encore, encore, sans cesse, pour le lendemain avancer de 10 ans et réfléchir sur tout autre chose.

J’aurais bien aimé pouvoir juste oublier. Hop. Je sais que l’oubli a ses inconvénients, comme la sensation d’avoir une histoire à trous. Mais dans l’idée, j’aurais bien aimé oublier.

J’ai dit qu’on ne guérissait pas non plus. J’ai un peu menti. On s’en sort, mais la cicatrice est toujours sensible. On est plus jamais “comme avant” mais de toutes façons des fois y’a même pas de “avant” à quoi se raccrocher, la vie a été tout le temps comme ça, il faut qu’on réinvente la normalité.

Je ne sais pas si je me remettrai de cette sensation de puzzle qui s’assemble, le moment où tu te dis “Hé ! Attends !” 1/4 de seconde avant que le froid et/ou le chaud n’envahissent ton corps. Chez moi, c’est glaçant, puis tremblant.
Il y a des moments au pays du trauma qui sont indescriptibles. Pas forcément douloureux, en tout cas c’est pas la caractéristique principale je pense, mais stupéfiants. Le monde se fige en un instant et c’est le déluge d’émotions. De l’extérieur, il ne se passe pas grand chose mais en dedans tout a été violemment secoué, mélangé et rangé à la va-vite.

🎄🎄🎄

Ce désordre est bon signe, je crois. Avec le recul de celle qui va mieux sans aller mieux. Le désordre, ça veut dire que tu peux ranger autrement. Tu peux en profiter pour repeindre les murs, te débarrasser d’objets cassés ou obsolètes, mettre en valeur tes plus belles pièces. C’est quelque part plus facile de repartir de zéro que de bouger chaque brique individuellement. Ce n’est que mon avis.

Et quand ta maison est devenue vivable, tu peux y inviter des personnes pour leur montrer qu’on peut aller mieux. C’est possible. Y’a un truc, après la douleur. Les chances de résilience ne sont pas garanties, mais le chemin vaudra le coup.

Une de mes thérapeutes m’a dit “Vous recueillez les témoignages de femmes victimes de violence, vous participez à des groupes traitant du sujet, vous êtes aidante, en gros, vous allez MIEUX.”

Ce billet est là pour ça, par exemple.
Anne est aussi là pour ça. Pas que, on est beaucoup plus de choses que la somme de nos expériences, mais je sais qu’elle est présente dans ma vie, elle sait que je suis présente dans la sienne (Sinon je ne lui écrirai pas ce billet. Oui, il est juste pour elle, cesse de lire immédiatement si tu ne t’appelles pas Anne, merci).

Oui, il est là pour elle, ce billet. Parce qu’elle traverse un moment très souffrant par rapport à son histoire. Que des éléments ressortent, la tuent un petit peu, mais qu’il faut les assimiler pour avancer. Alors elle a pris son courage à deux mains, et elle a ouvert la boîte à photos. Y’a forcément un moment où on ouvre la boîte à photos.

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Ou pas, finalement. On peut vivre sans ouvrir la boîte à photos et tu en fais bien ce que tu en veux, de ces photos, personne n’a à te donner la conduite à tenir. C’est toi qui gère ton chemin et la confrontation n’est pas toujours la bonne solution, ou du moins pas sur le moment.

C’est toi qui gère, et surtout tu n’es pas seul-e. On est malheureusement relativement nombreux-ses à avoir expérimenté cette vision si particulière de la mort.

Quand on me dit “Ce n’est qu’un témoignage” j’ai envie de répondre que ma vie est un témoignage. Si ça se trouve, je n’existe même pas. Pis on s’en branle en fait. Franchement.

Moi, je te crois, je t’écoute, Anne est là, toutes les autres sont là. T’es plus seul-e. Ah ouais t’as toujours mal, et foutrement mal, je sais. Ça va aller mieux, je le sais aussi. Mais t’es plus seul-e et c’est un bon début parce qu’on va avancer ensemble ♥

Ouais je suis un bisounours. Le bisounours il t’emmerde, il est bien comme ça. Je préfère donner mon temps à des victimes que de chercher à remporter ce foutu Nobel de Littérature. Je me sens mieux dans ce rôle que dans celui d’une gestionnaire administrative.

Alors maintenant, on se lève, et on va faire des bisoux non invasifs à Anne, s’il vous plaît. Cette meuf est en acier trempé mais aujourd’hui, elle a besoin de nous toustes 💖